Technique photographique

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La technique photographique recouvre les procédés, méthodes et pratiques visant à l'obtention d'une photographie.

Ces procédés se divisent actuellement en deux grandes familles : d'un côté les techniques analogiques (désignées par le terme de photographie argentique) élaborées au XIXe siècle et améliorées par la suite. De l'autre, les techniques numériques, mises au point à partir des années 1970 mais dont l'utilisation massive commence à la fin des années 1990.

En argentique comme en numérique, la technique photographique fait référence à trois domaines :

  • D'abord, le matériel photographique et les consommables (films, cartes mémoires, etc.) mettant en œuvre les procédés décrits ci-dessus. C'est la partie « industrielle ».
  • Ensuite, la prise de vue proprement dite, qui concerne directement chaque photographe. C'est la partie « artistique », qui change peu quel que soit le procédé choisi.
  • Enfin, le traitement des photographies après la prise de vue, que ce soit par le photographe lui-même ou un laboratoire dédié, qui se subdivise en deux étapes : le développement et le tirage.

Pour la photographie numérique, l'étape du développement est remplacée par une phase de traitement de l'image, qui peut éventuellement être supprimée avec plus ou moins de bonheur. Pour les diapositives, la phase de tirage est remplacée par une simple phase d'agrandissement provisoire par projection.

Ces trois étapes (prise de vue, développement et tirage) peuvent soit être traitées comme trois ensembles distincts, le sous-produit d'un des ensembles servant d'input à l'ensemble suivant, soit comme les trois sous-ensembles d'un processus continu et maîtrisable de bout en bout.

Une approche systémique permet de garder le contrôle de chaque étape et éventuellement de corriger les sous-produits d'une étape par des traitements spécifiques lors de l'étape suivante. Une tentative de formalisation de cette approche a été menée par le photographe américain Ansel Adams, appelée le Zone System. On pourrait en imaginer d'autres ; il existe d'ailleurs plusieurs variantes plus ou moins contraignantes et rigoureuses du Zone System.

Il faut bien dire qu'une telle approche présente un certain nombre de contraintes, à la fois en coût matériel, en espace de stockage et en temps, ce qui la rend difficilement praticable, même de la part de la grande majorité des photographes professionnels. Ainsi de très grands photographes comme Henri Cartier-Bresson ont renoncé au développement et au tirage de leurs clichés. Certains prennent en charge les trois étapes, mais sans vraiment les lier de manière rigoureuse : par exemple, il est courant de corriger des erreurs de développement lors du tirage, mais peu nombreux sont ceux qui lient la prise de vue et le développement.

Il nous paraît néanmoins intéressant de présenter une approche systémique de la pratique photographique, même si le lecteur doit le comprendre comme un modèle un peu théorique qui connaît de multiples variations dans la pratique. Le principe de base de cette approche est de chercher à obtenir un produit fini correspondant aux attentes du photographe lors de la prise de vue, et de mener à bien les trois étapes de façon à obtenir le résultat recherché. C'est le contraire de la photographie « presse-bouton » vers laquelle nous poussent les fabricants de matériel qui cherchent à automatiser de plus en plus de paramètres. Pour atteindre ce but, le photographe sera amené à modifier un certain nombre de variables dans chacune des trois étapes, à partir d'un ensemble de règles empiriques applicables dans le cadre d'un système photographique calibré, et d'un ensemble de contraintes physiques non modifiables.

Dans le cadre de la photographie argentique, on peut citer pêle-mêle comme variables sur lesquelles le photographe devra ou pourra intervenir : le choix de l'objectif, le choix de l'émulsion, la durée d'exposition, l'ouverture du diaphragme, le choix du révélateur, la durée et la température de développement, le format du tirage, le choix du papier, le contraste du papier (ou le filtrage pour les papiers à contraste variable), le choix du révélateur, la durée de traitement dans les bains, les virages éventuels…

Les contraintes et règles empiriques correspondant à ces variables sont par exemple : la courbe caractéristique de densité de l'émulsion, la sensibilité spectrale de l'émulsion, la courbe de modulation de transfert de l'émulsion, la profondeur de champ fonction de l'ouverture et de l'objectif, la courbe d'index de contraste du couple émulsion-révélateur, la courbe de réponse spectrale du papier, etc.

La puissance d'une approche systémique est de pouvoir effectuer chacun de ces choix en fonction des choix précédents et des suivants, dans le but d'obtenir un résultat prévisible, correspondant par exemple à une image prévisualisée lors de la prise de vue.

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