Jimmy Giuffre

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Jimmy Giuffre
Naissance 26 avril 1921
Pays d’origine États-Unis États-Unis
Décès 24 avril 2008
Pittsfield
Genre(s) Jazz, cool jazz, free jazz
Instrument(s) clarinette, saxophone

Jimmy Giuffre est un musicien de jazz américain né le 26 avril 1921 à Dallas au Texas et mort le 24 avril 2008 à Pittsfield, Massachusetts [1]. Il joue de nombreux instruments : clarinette, flûte, saxophone.

Il a joué avec Woody Herman, et il a aussi composé pour lui, notamment le morceau Four Brothers créé en 1947 par la légendaire section de saxophonistes (Marowitz, Steward, Cohn, Sims, Chaloff) du big band de Woody Herman. Musicien phare du mouvement West coast auquel il donne de nombreuses compositions dans les années 1950, il développe parallèlement des expérimentations en petites formations, quartettes ou trios sans piano. Giuffre enregistre sous son nom de 1956 à 1958 chez Atlantic et de 1959 à 1961 chez Verve.

En 1961, il forme un trio avec le pianiste Paul Bley et le bassiste Steve Swallow et surprend son public en basculant sans transition dans un free jazz très personnel. Très peu d'enregistrements de cette période sont disponibles. Malgré le peu d'impact et de succès à l'époque, ce trio a eu une influence considérable sur les musiciens de jazz contemporains, en particuliers européens, qui le citent comme une référence, par exemple Evan Parker[2]. C'est en particulier l'un des premiers trio sans batterie, ce qui renouvelle complètement l'esthétique, en ouvrant l'espace sonore au lyrisme, aux harmonies étalées, et aux interactions entre musiciens, la mélodie et l'harmonie deviennent ainsi prédominantes sur le rythme. Bien qu'influencée par Lennie Tristano ou George Russell, la musique du trio de Jimmy Giuffre est sans commune mesure avec la musique de l'époque, loin des fureurs d'Ornette Coleman, John Coltrane ou de Cecil Taylor, l'exploration que fait le trio de l'harmonie, la mélodie et le rythme pave la voie vers les développements futurs des Musiques improvisées, et du jazz européen, et en particulier un « jazz de chambre » proche de l'esthétique ECM[3],[4].

Avec l'album Free Fall, le trio de Giuffre bascule vers l'improvisation totale. Bien que l'une des premières expérimentations en la matière, la musique est restée fraiche et radicale. Steve Swallow rapporte toutefois que le trio s'est dissous une nuit où ils gagnèrent chacun 35 cents, dans le café New Yorkais où ils jouaient[5]... Cette anecdote illustre les difficultés de compréhension de la part du public auxquels ils durent faire face.

Il s'ouvre ensuite dans les années 1970 aux influences de la musique orientale puis de la musique électronique sous des labels indépendants (Choice, Crazy Heart Star, Soul Note). Reformant en 1989 le trio légendaire de 1960, il donne de nombreux concerts en France au début des années 1990 avant de s'arrêter, atteint de la maladie de Parkinson, en 1996.

[modifier] Références

  1. Nécrologie du New York Times
  2. Free Fall had seemed to at the time to be at the limit in terms of abstraction and freedom from constraints and pre-given. I thought it was remarkable. Evan Parker, notes de pochette de Time Will Tell, ECM, 1995
  3. Jazzman, Mort de Jimmy Giuffre, 26 avril 2008
  4. (en) Steve Lake et Paul Griffiths, Horizons touched: the music of ECM, 2007 [détail des éditions], p.395
  5. Steve Swallow, Notes de pochettes de Jimmy Giuffre 3, 1961, Fusion - Thesis, réedition ECM, 2001.