Jane Dieulafoy

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Jane Henriette Magre est née le 29 juin 1851 à Toulouse, morte le 25 mai 1916 au château de Langlade, à Pompertuzat, près de Toulouse. C’est une archéologue, auteur de romans, de nouvelles, de théâtre, journaliste, photographe, épouse de Marcel Dieulafoy.

Jane Dieulafoy, gravure du Supplément illustré des Annales, 1895-1896
Jane Dieulafoy, gravure du Supplément illustré des Annales, 1895-1896

[modifier] Biographie

Née dans une famille de commerçants aisés de Toulouse, Jane est placée au couvent de l’Assomption d’Auteuil, où elle reçoit un enseignement classique et montre de grandes dispositions pour le dessin et la peinture. En 1869, elle quitte le couvent et fait la connaissance de Marcel Dieulafoy (né en 1844) ingénieur des Ponts et Chaussées, qui est aussi passionné d’art et d’archéologie. Ils se marient le 11 mai 1870. Lors de la guerre franco-prussienne, Marcel est capitaine du génie dans l’armée de la Loire. Jane refuse de se séparer de lui et participe à toutes ses opérations, habillée en franc-tireur.

Après la guerre, Marcel Dieulafoy est en charge des bâtiments municipaux et des monuments historiques de Toulouse, puis est nommé architecte des monuments historiques, sous la direction de Viollet-le-Duc.

Entre 1881 et 1882, Marcel Dieulafoy réalise un de ses vieux rêves : partir en Perse, à la recherche des origines de l’architecture occidentale. Avec Jane, ils font à cheval tout le chemin depuis Marseille. Ils parcourent pendant 14 mois les routes de la Perse, répertorient, photographient tous les monuments, les mosquées, les ponts... Jane reprend son habitude de s’habiller en homme et de couper très court ses cheveux pour suivre son mari dans ses pérégrinations. Elle conservera cette habitude — qui lui vaudra une grande célébrité — toute sa vie, indifférente aux railleries. Jane tient un journal scupuleux, non seulement sur l’aspect archéologique, mais aussi sur le milieu et la société persanes. Ce document est publié en feuilleton dans la revue Le Tour du Monde, de 1883 à 1886, avec un grand succès. Il est publié en 1887 chez Hachette, sous le titre La Perse, la Chaldée, la Susiane.

En 1883, le couple repart pour la Perse, afin de fouiller la cité de Suse. Ils découvrent la frise des Lions, la rampe de l’escalier du palais d’Artaxerxès, enfin la frise des Archers, qu’ils ramènent en France pour être exposés au Louvre. Le 20 octobre 1886, on inaugure les deux salles Dieulafoy, et à cette occasion Jane reçoit la Légion d’Honneur. En 1888 elle publie son journal : À Suse, journal des fouilles, 1884-1886.

En 1890, Jane Dieulafoy publie, toujours chez Hachette, son premier roman : Parysatis, couronné par l’Académie française. Camille Saint-Saëns compose un opéra sur le livret qu’elle tire du roman, et qui sera joué pour la première fois aux arènes de Béziers, le 2 août 1902. Elle publie plusieurs romans et nouvelles. Après l’échec de son dernier, Déchéance (1897), elle décide de revenir exclusivement à la littérature de voyage et aux études historiques.

Les Dieulafoy, en dépit de leurs succès et de leur renommée, n’ont pas réussi à obtenir de nouvelles missions. Ils se tournent alors vers des pays plus proches : entre 1888 et 1914, ils explorent l’Espagne dans de nombreux séjours. Le reste du temps ils mènent unr vie mondaine à Paris. Jane fréquente le salon de la comtesse Diane de Beausacq.

A l’approche de la guerre, Jane Dieulafoy milite pour l’intégration des femmes dans l’armée. En 1914, Marcel Dieulafoy est mobilisé en tant que colonel du génie et envoyé à Rabat. Jane le suit. Elle dirige les travaux de déblaiement de la mosquée Hassan, et projette d’aller explorer la ville romaine de Volubilis. Mais la santé de Jane décline soudain. Elle est contrainte de rentrer en France et elle s’éteint le 25 mai 1916 au domaine familial de Langlade à Pompertuzat, près de Toulouse.

[modifier] Œuvres

  • La Perse, la Chaldée, la Susiane, Paris, Hachette, 1887
  • À Suse, journal des fouilles 1884-1886, Paris, Hachette, 1888
  • Parysatis, Paris, Hachette, 1890
  • Volontaire 1792-1793, Paris, Colin, 1892
  • Rose d'Hatra et l'Oracle, Paris, Colin, 1893
  • Frère Pélage, Paris, Lemerre, 1894
  • Conférence sur les fouilles de Suse, Rouen, L.GY, 1897
  • Déchéance, Paris, Lemerre, 1897
  • Aragon et Valence, Paris, Hachette, 1901
  • Parysatis, drame lyrique en 3 actes et 1 prologue, Béziers, 1902
  • L'Epouse parfaite (traduction), Paris, Bloud, 1906
  • Castille et Andalousie, Paris, Hachette, 1908
  • Isabelle la Grande : Paris, Hachette, 1920

[modifier] Bibliographie

E. et J. Gran-Aymeric, Jane Dieulafoy, une vie d'homme, Paris, Perrin, 1991, 324 p.