Jacques Chailley

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Jacques Chailley
Naissance 24 mars 1910
Paris, France
Pays d’origine France France
Décès 21 janvier 1999
Montpellier, France
Genre(s) Musique classique
Instrument(s) Compositeur, musicologue
Label(s) quantum classics et d'autres

Jacques Chailley est un musicologue et compositeur français né à Paris le 24 mars 1910, mort à Montpellier le 21 janvier 1999.

Il fut secrétaire général (1937) puis sous-directeur (1941) du Conservatoire de Paris, où il a également une classe d'ensemble vocal. En 1952 il est nommé professeur d'histoire de la musique à la Sorbonne puis inspecteur général de la musique au Ministère de l'Éducation nationale.

[modifier] Bibliographie

  • Jacques Chailley, Histoire musicale du Moyen Âge. Paris, Presses Universitaires de France, 1950, 2ème édiion :1969, Index, 336 p.
  • Jacques Chailley, 40.000 ans de musique. Paris, Plon, [1961], 326 p. Réédition : Paris, L'Harmattan, 2000, 328 p.

[modifier] L'art de la Fugue BWV 1080

L’Art de la Fugue représente le plus colossal effort qui ait jamais été tenté par un musicien de génie pour démontrer les possibilités de développement virtuellement incluses dans le thème le plus simple. Deux cent quatre vingt sept fois, sous une forme ou une autre, tout au long des vingt morceaux conservés ( et l’oeuvre est incomplète! ), tantôt le fatidique ré-la-fa du grand sujet commun , tantôt son inversion la-ré-fa, surgissent à un détour de la route, au sein d’une somptueuse polyphonie, et chacune de leurs apparitions ou presque correspond à une combinaison différente dont l’ingéniosité exclut toute lassitude... Le plan ordonné (nous le démontrerons, croyons nous, pour la première fois) selon un plan inflexible, aussi audacieux dans ses grandes lignes que minutieux dans ses détails, emporté par un courant puissant d’inspiration où l’on s’étonne que puissent être si rares, dans de telles conjonctures, les éventuels symptômes d’essoufflement...

L’Art de la Fugue cependant n’est pas une oeuvre de concert, ou du moins ne l’était certainement pas dans la pensée de son auteur. Elle l’est devenue depuis peu , exactement depuis le succès éclatant d’une expérience en ce sens tentée par Karl Starube en 1927, à St Thomas de Leipzig. On ne peut que s’en réjouir. Mais cela redonne sa valeur réelle à la question traditionnelle: “à quels instruments est destiné l’Art de la Fugue?” Cette valeur est pratiquement nulle, puisque ces instruments ne peuvent être que ceux de transcriptions, par ailleurs tout à fait légitimes. On s’étonne de la fréquence naïve d’une telle question; nul ne songerait à la poser devant des cahiers intitulés par exemple “ 24 leçons de contrepoint et fugue” qui auraient été signés par Durand, Dubois ou Dupont. Si, entre de tels cahiers et l’ouvrage de Bach, il y a un abîme quant à la valeur musicale , il n’y a en revanche aucune différence pour ce qui est de la nature de l’entreprise. Si Durand, Dubois ou Dupont avaient eu le génie de Bach, leurs fugues seraient en tout point semblables aux siennes. Celles-ci, d’ailleurs, portent le titre de Contrapunctus et Bach les a écrites comme depuis plus de deux cents ans on écrit tous les exercices de ce genre, avec une portée par voix réelle et les clefs traditionnelles correspondantes.

Tel qu’il nous apparait à l’issue de notre travail, le plan de l’Art de la Fugue est d’une rigueur absolue. Il devait, en conclusion, contenir vingt quatre fugues, réparties en six groupes de quatre fugues chacune, ou plus exactement de deux paires, comprenant un rectus et un inversus.Sur ces vingt quatre fugues, nous en possédons vingt, dont une - la dernière - est inachevée, plus des variantes, brouillons ou arrangements qui ont été à tort incorporés au plan comme s’il s’agissait de morceaux nouveaux. Sur les quatre fugues manquantes, une (n° 5) a du être perdue lors du ramassage hâtif qui a conduit à l’édition originale posthume ; nous pouvons toutefois, par analogie, en conjoncturer partiellement le contenu probable. Les trois dernières qui devaient faire suite à la fugue inachevée 21, n’ont jamais été réalisées, mais nous savons par une notice de 1754, que Bach en avait arrêté le plan, et quel il devait être. Si l’œuvre est incomplète, nous n’en possédons donc pas moins le cadre intégral.

Celui-ci, tel qu’il apparait une fois les morceaux remis en ordre, s’articule avec une parfaite régularité à partir de trois grandes familles ; celles ci se divisent chacune en deux groupes; chaque groupe à son tour se divise en deux paires qui comprennent chacune deux fugues de même caractère, l’une rectus, l’autre inversus.

Une fois remis en ordre par les moyens qu’on vient de décrire, l’Art de la fugue se révéle construit selon un plan simple et rigoureux qui peut se schématiser selon le tableau ci- après, faisant apparaitre, à tous les échelons, des trois idées initiales de départ jusqu’à leur aboutissement en 24 fugues, une progression binaire sans défaillance.  On voit que l’Art de la Fugue ne fait pas exception - qui s’en étonnerait ? - à la puissance architecturale que manifeste Bach non seulement dans l’édification de chacune de ses pièces mais encore dans le plan même qui règle leur succession et que nous admirons par exemple dans les choeurs des Passions, les variations Goldberg ou même, malgré les circonstances éparpillées de sa composition, l’Offrande Musicale. Il reste à souhaiter que cette mise en ordre ne reste pas travail musicologique et se généralise, tant au concert qu’ au disque dans les éditions à venir. Ainsi serait enfin réalisé le voeu transcrit sur la dernière page du manuscrit de l’oeuvre prestigieuse “ Und einen andern Grundplan” ‘(et sous un autre plan).

(Editions Alphonse Leduc)

[modifier] Discographie

  • Johann Sebastian Bach, L'art de la Fugue BWV 1080 . Instrumentation Pascal Vigneron, [2005], pour Cuivres, Bois et Orgue : Enregistré en Première Mondiale, Saint-Bertrand-de-Comminges, 2005. Ref QM 7035, Quantum, Euravent
  • Jeu de Quartes(Editions Leduc), Pascal Vigneron, trompette - Vincent Warnier, aux Grandes Orgues de St Eustache, QM 6952, Quantum, Euravent

Autres langues