Israël Shamir

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Israel Shamir
Israel Shamir

Israël Shamir est un écrivain et journaliste connu comme anti-sioniste controversé. Il est citoyen de Suède, où son nom légal est Adam Ermash (anciennement Jöran Jermas). Il est militant pro-palestinien.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Éléments présentés par Israël Shamir

Israël Shamir se décrit dans sa propre biographie mais non confirmé comme intellectuel russo-israélien, écrivain, traducteur et journaliste, né à Novossibirsk, en Sibérie et petit-fils d’un professeur de mathématiques et le descendant d’un rabbin de Tibériade, en Israël.

Selon cette biographie, après des études à la prestigieuse Ecole de l’Académie des Sciences, il enseigne les mathématiques et le droit à l’Université de Novossibirsk et en 1969 s'établit en Israël. Parachutiste durant son service militaire, il aurait combattu durant la guerre d’octobre 1973.

Après l’armée, il aurait repris des études de droit à l’Université Hébraïque de Jérusalem, mais aurait laissé la carrière juridique pour se consacrer au journalisme et à la littérature.

Il aurait eu une première expérience du journalisme à la Radio israélienne. Reporter freelance, ses diverses missions l’auraient amené au Vietnam, au Laos et au Cambodge, serait entré à la BBC et il se serait installé à Londres. En 1977-79, il aurait écrit pour Maariv ainsi que d’autres journaux depuis le Japon, où il aurait été envoyé spécial. A Tokyo, il aurait écrit son premier roman : Voyages avec mon fils, et traduit un certain nombre de classiques japonais.

Revenu en Israël en 1980, Israël Shamir aurait écrit pour deux quotidiens israéliens : Haaretz et Al Hamishmar. Il aurait été également porte-parole du Parti socialiste israélien (Mapam) à la Knesset. Il aurait traduit en russe l’oeuvre de S Y Agnon, le seul écrivain en hébreu moderne lauréat du Prix Nobel de littérature. Cette traduction aurait été publiée à plusieurs reprises tant en Israël qu’en Russie. Il aurait également traduit des sélections de l’Ulysse de James Joyce, traduction qui aurait été accueillie très favorablement tant à Moscou qu’à Tel Aviv, New York et Austin (Texas). Une autre de ses traductions, celle de l’ouvrage du Président israélien Haïm Hertzog Les guerres israélo-arabes, aurait été publiée à Londres.

Son oeuvre la plus populaire, Le Pin et l’Olivier, qui retrace l’histoire de la Palestine/Israël, aurait été publiée en 1988. En couverture, une illustration du peintre palestinien Nabil Anani. Au début de la première Intifada, Israël Shamir serait reparti en Russie, où il aurait assuré la couverture de l’actualité au cours des années 1989-1993, riches d’événements décisifs. De Moscou, il aurait envoyé des reportages au quotidien israélien Haaretz, mais il aurait été licencié pour avoir écrit un article qui appelait au retour des réfugiés palestiniens et à la reconstruction de leurs villages détruits. Il aurait écrit pour divers journaux et périodiques russes, notamment la Pravda et l’hebdomadaire Zavtra.

[modifier] Éléments corroborés d'investigation de la presse et des autorités suédoises

[modifier] Vues politiques sur le conflit israélo-palestinien

Israël Shamir est un opposant au sionisme. Il reproche le caractère juif de l'État d'Israël qu'il considère raciste vis-à-vis de sa minorité arabe. Il y réclame l'égalité entre Arabes et Juifs. Il milite également pour l'établissement d'un seul État démocratique sur l'ensemble des territoires d'Israël, de Cisjordanie et de Gaza, c'est-à-dire sur le territoire de la Palestine historique, fondé sur le principe "un homme, une voix".[1]

Israël Shamir développe ses vues notamment dans l'ouvrage : "L'autre visage d'Israël", connu sous le nom de Flowers of Galilee dans son édition anglaise, ou de Blumen aus Galiläa en allemand. Il contient une traduction d’essais défendant, selon l'auteur, l’égalité entre Juifs et non-Juifs en Palestine/Israël, et y pronant l’instauration d’une véritable démocratie. Certains propos contenus dans l'ouvrage sont par ailleurs dénoncés comme antisémites [2].

Israël Shamir est totalement inconnu en Israël: aucun de ses livres ou articles n'est publié en hébreu, et même son site Internet ne contient que trois articles sous sa signature en hébreu (contre 9 en norvégien, sept en danois, et des dizaines en anglais). Aucune organisation israélienne, y compris les plus virulentes dans leur opposition à la politique du gouvernement voire à l'existence de l'Etat, ne l'a accueilli dans ses rangs.

[modifier] Accusations d'antisémitisme

Le site PHDN, citant notamment Dominique Vidal du Monde diplomatique, le qualifie d'antisémite, non du fait de ses prises de position radicalement antisionistes, mais des propos qu'il tient sur les Juifs[3]. L'association non-sioniste de gauche Union juive française pour la paix partage ce jugement [4]. Les premières accusations d'antisémitisme visant Israël Shamir ont été portées en 2001 par Ali Abunimah et Hussein Ibish, deux des principaux animateurs du mouvement propalestinien aux États-Unis, qui dans une lettre ouverte datée du 16 avril 2001 ont exprimé leurs « sérieuses inquiétudes » au sujet de cet homme.

Par la suite, Hussein Ibish (qui est à cette époque le porte-parole de l’American-Arab Anti-Discrimination Committee (ADC), et deviendra par la suite l'un des responsables de l'American Task Force on Palestine) publiera le compte rendu d'une rencontre qu'il a eue avec Israël Shamir. Selon Hussein Ibish, Israël Shamir dernier y apparaît à la fois comme un antisémite obsessionnel et comme un homme vénal[5].

Des accusations d'antisémitisme ont également été portées par le journal antifasciste britannique "Searchlight"[6] et par le journal trotskiste "Socialist Viewpoint" [7].

[modifier] Interdiction de L’Autre Visage d’Israël en France

Le 6 septembre 2005, comparaissaient, devant la 14e chambre du Tribunal de grande instance de Nanterre, la maison d’édition Al Qalam et son gérant, Abdelila Cherifi Alaoui, pour provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes à raison de leur appartenance à une religion, à la suite d’une plainte de la LICRA. Al Qalam (qui signifie « la Plume» en arabe) est l’éditeur français du livre d’Israël Adam Shamir, L’autre visage d’Israël. [8] ; [9]

Lors de l'audience, l'avocat de la maison d'édition d'Israel Shamir, Me Delcroix, souligne qu' :

"En ce qui concerne l’aspiration des Juifs à dominer le monde, et la véracité des Protocoles des Sages de Sion, (...) Israël Shamir «s’interroge sur le sens, la valeur et la portée des célèbres Protocoles des Sages de Sion, dans lequel [sic] il voit, tout comme Soljenitsyne, un roman prophétique décrivant un siècle à l’avance ce qu’allait devenir l’Occident, à l’instar du fameux 1984 de George Orwell».
"Et Me Delcroix de poursuivre : « Le propos de Monsieur Shamir n’implique évidemment pas les Juifs du fait de leur religion, mais du fait qu’ils adhérent trop souvent, sous leur seule responsabilité individuelle, à des “idées” néfastes induites». Et il cite Israël Shamir: «Non, l’intérêt des Protocoles n’a pas disparu, car le plan qui y est décrit, consistant à instaurer un régime oligarchique (non nécessairement juif), est en train d’être mis en vigueur en temps réel; cela s’appelle le nouvel ordre mondial. »" [10].

Le 3 novembre 2005, le gérant d’Al Qalam a été condamné à trois mois d’emprisonnement avec sursis, 10000 € d’amende, et à verser 13 500 € à la LICRA au titre de dommages et intérêts, frais de justice. En outre, l’éditeur a du retirer l’ouvrage de la vente.[11] ; [12] Il a été fait appel de cette décision, et en appel, l'amende a ét réduite à 1000 euros, les dommages et intérêts à 1500 euros. Le livre n'est plus interdit à la vente.

En réaction, la rédaction du site quibla.net déclare :

"Cette condamnation est d'une extrême gravité. Elle va à l'encontre d'une jurisprudence acceptant des critiques contre des religions, quelles qu'elles soient. Il suffit de lire le livre de Shamir pour se rendre compte que les accusations d'"antisémitisme" sont infondées. Dans les Sages de Sion et les Maîtres du discours, un article de 2002, Shamir tente d'analyser pourquoi, un siècle après leur première publication, les Protocoles des Sages de Sion continuent à avoir un tel succès dans le monde entier. Il en conclut que c'est parce que les sionistes se comportent au jour le jour comme s'ils appliquaient le programme de domination décrit dans ce livre. L'éditeur victime de cette condamnation inique va faire appel. Cette affaire est loin d'être finie". [13]

[modifier] Venant de la presse britannique

En avril 2005, dans un article du Times en ligne, le journaliste Stephen Pollard critique un membre de la Chambre des Lords, Lord Ahmed, pour avoir invité, pour la lancée d'un de ses ouvrages, "un antisémite extrémiste" dans les bâtiments de l'institution.

Il rapporte qu'Israel Shamir aurait notamment déclaré :

"Les Juifs, en effet, possèdent, contrôlent et publient une grand part de la presse"

ou encore :

"Au Moyen-Orient, les guerres, la terreur et les troubles n'ont qu'une cause - et c'est la suprématie juive." [14]

Contacté au téléphone, Lord Ahmed aurait déclaré n'avoir aucun commentaire à faire.

[modifier] Publications

Liste non exhaustive :

  • L’Autre Visage d’Israël, Al Qalam (2 août 2004)
  • Pardes, une étude la Kabbale, Al Qalam, 2005.
  • Flowers of Galilee (en anglais), Dandelion 2004, ISBN 1-893302-78-4.
  • Shamo 14 (en allemand), Egmont Manga & Anime GmbH (31 juillet 2005)
  • Rosa Luxemburg (en allemand), Promedia Verlagsges. Mbh (31 mars 2005)
  • Blumen aus Galiläa (en allemand), Promedia Verlagsges. Mbh (31 mars 2005)
  • (fr)[4]Notre-dame des Douleurs(en français), Booksurge(avril 2006)ISBN 1419636235
  • Our Lady of Sorrow (en anglais), Booksurge. (2006)ISBN 1419608355

[modifier] Notes et références

  1. Exclusif : rencontrez Israël Shamir lors de son passage en France
  2. Voir quelques citations.
  3. Israel Shamir, un antisémite
  4. UJFP - Antisémitisme : réalité et instrumentalisation (par Pierre Stambul) - Textes divers - Tous les textes
  5. « Il a suggéré que la seule chose qui pourrait aider la cause de la libération palestinienne serait la marginalisation de la communauté juive américaine. J’ai eu le très net sentiment qu’il signifiait par là une campagne visant à répandre, au sein de la majorité chrétienne aux États-Unis, la méfiance envers la communauté juive, car il insistait sur le fait que “seule la majorité peut contrôler ce groupe minoritaire”. Je lui ai demandé si c’était là l’objet essentiel des textes qu’il écrivait, et il m’a répondu: “C’est possible”. Je lui ai demandé d’être plus précis; mais il a été évasif m’expliquant que “c’était la première fois que nous nous rencontrions”. Il me dit ensuite qu’il était venu dans ce pays pour trouver un soutien financier [sponsor] qui l’enverrait faire une longue tournée de conférences dans les églises américaines. Je lui ai demandé comment il comptait prôner l’antisionisme à une congrégation qui attend le combat de la fin des temps [Armageddon]. Il a dit qu’il les convaincrait que Sharon est “l’Antéchrist juif”. Puis il a dit qu’il cherchait activement une source de financement, sous forme de bourse ou de salaire, pour payer ses articles. Il me dit que c’était “une marque d’immaturité”, de la part de notre communauté, qu’aucun Arabe américain n’ait encore veillé à cela. » http://www.phdn.org/antisem/antision/notreami.html
  6. «Israeli writer is Swedish anti-Semite»[1]
  7. «Israel Shamir: Wolf in Sheep’s Clothing»[2]
  8. Islamic and Jewish News - Toronto Page
  9. Al Qalam
  10. Islamic and Jewish News - Toronto Page
  11. Condamnation
  12. [3]
  13. Condamnation
  14. Lord Ahmed's unwelcome guest - Comment - Times Online

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes