Isocolon

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Un isocolon est une phrase ou un texte où se distinguent plusieurs groupes de mots perçus comme équivalents ou symétriques, généralement parce que ces groupes de mots utilisent la même structure syntaxique. Un isocolon résulte souvent d'une isotopie.

Par exemple, dans la célèbre formule de Jules César Veni, vidi, vici, on trouve un isocolon en les trois verbes de même conjugaison. La perception de cet isocolon est renforcé par la répétition des mêmes phonèmes v et i.

Les isocolons sont mieux perceptibles (comme dans la phrase de César) lorsqu'ils trouvent un équilibre prosodique (symétrie des accents toniques).

Par ailleurs, les maximes contiennent beaucoup d'isocolons, parce que leur esthétique est fondée sur des jeux de symétries ou de chiasmes. Par exemple, la maxime 228 des Maximes de La Rochefoucauld est un isocolon, car la première partie de la phrase est syntaxiquement mais aussi sémantiquement symétrique à la deuxième :

« L'orgueil ne veut pas devoir, et l'amour-propre ne veut pas payer »

Mais on trouve des isocolons dans de nombreuses phrases de tous les jours. D'autre part, lorsqu'un lecteur lit un texte ou entend des paroles, il analyse sans s'en rendre compte les phrases qu'il entend en isocolons, en les distinguant plus ou moins bien. Cette analyse est essentielle s'il veut suivre correctement la progression thématique du texte, c'est à dire en comprendre le sens global.

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