Ighil Ali

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Ighil Ali est une commune de Kabylie en Algérie, située dans la wilaya de Béjaïa.

[modifier] Géographie

La commune d'Ighil Ali fût le berceau du royaume bérbère des ATH ABBAS, dans le massif des Bibans, région du Djurdjura méridional, dirigé par la famille AMOKRAN (MOKRANI avec la forme arabisée), qui a combattu les turcs et les français, en menant la célébre insurrection de 1871 ayant embrasé toute la Kabylie, avec l'aide de CHIKH AHEDDAD de Seddouk (vallée de la SOUMMAM). Le village d'Ighil Ali est situé à 90 Km au sud ouest de la Wilaya de Béjaia (Ex Bougie). Ighil Ali fait partie de la région d'Ath Abbas qui s'étend de la vallée du Sahel-Djurdjura jusqu'aux hauteurs des Bibans. Il est bordé au nord par la commune d'Ait Rzine, au sud par la wilaya de Bordj Bouararidj, à l'est par la Daira de Tamokra et à l'ouest par la Daira de Boujellil. La Daira d'Ighil Ali compte 28.880 d'habitants.;

[modifier] Histoire

D'après les récits de nos veillards, IGHIL-ALI est un rassemblement de deux villages à savoir THADARTH ATH-AAVLA ET THADARTH IKHERVANE. Pour ceux qui ne connaissent pas THADARTH ATH-AAVLA est située entre TABOUANANT et TIZI-TAVLATINE et TADARTH IKHERVANE est située à l' est d'IGHIL ALI, exactement au nord de la montagne AZROU N'GUAGUA, dans ce village il existe jusqu'à présent des ruines, des traces de maisons, un cimetière. Je citerai des exemples de familles qui sont venues de là bas telles que les KECHIDI, les HACHACHE, les ATHOU-SIALI, les AMROUCHE. Et d'ATH-AAVLA, il y a les ABLAOUI, les DJELLOUAH. Les premiers à habiter Ighil ali sont les ATH-OUSSAADI d'où le nom de la mosquée EL DJAMAA GOUSSAADI. Et les autres familles sont venues d'un peu partout, il y a même des familles qui sont venues de SAKIAT EL HAMRA et OUED DHAHAB (au sud du maroc). Jadis et jusqu'aux années 1960, la mariée au septième jour (asvouaa) partait, avant toute chose, chercher de l'eau aux sources appelées THINE-GOULAARVI, AKOUFFI, EL AINSAR, THIAARKAV. Chaque quartier se rend à la source où les riverains puisent de l'eau. C'est une tradition disparue avec la venue de l'eau dans chaque maison. On emmenait la mariée a Thala (la fontaine), avec Idhbalènes (Tambourins), des femmes avec des youyous qui fusent de partout, des enfants, des filles, des hommes tirant vers le ciel des coups de feu de fusil. C'est dommage que cette tradition a disparue, même avec l'arrivée de l'eau du robinet dans chaque foyer, on aurait dû continuer à accomplir ce rituel pour le charme du village et de nos coutumes et aussi pour la mémoire de nos ancêtres. Il y a aussi une tradition délaissée, c'est lorsque une jeune fille fiancée et pour qui un problème surgit entre familles ou entre le fiancé et la fiancée, alors l'union est rompue avant le mariage. La jeune fille, accompagnée de son père montaient sur le toit de leur maison et tiraient avec un fusil deux coups de feu. Le but de ce geste symbolique est de dire que la fiancée a rompu l'union et qu'elle est encore vierge pour que tout le village sache la nouvelle et les prétendants sont libres de venir demander la main de la fille. Dans les années 1920 et 30 et même bien avant Ighil ali était la plaque tournante du commerce dans la région, on racontait que le jour du marché était le samedi, d'ailleurs le jour est le même jusqu'à nos jour. Le marché débutait le jeudi pour achever le dimanche, donc il y avait en réalité quatre jours de marché. À cette époque, il y avait quatorze cafés, des jeux de hasard de toute nature, des armuriers, des orfèvres, des docks de céréales, des magasins, des gens qui prêtent de l'argent avec les intérêts ou un dépôt de bien ( une maison, un champ,... ). On racontent aussi que si quelqu'un cherche un tueur à gage c'est à Ighil ali qu'il peut en trouver un. Et il ne faut pas oublier qu'Ighil ali est parmi les premiers villages à avoir son école de langue française et en parallèle de deux écoles coraniques. Et combien de ministres et d'intellectuels ont pris leur envol à partir du nid qui est IGHIL-ALI vers d'autres horizons. Je ternime par cet adage : "OUINE OUR NELSI ASSABADH GUI IGHIL ALI YA DA HAFI" " OUINE OUR N'DJAHAZARA SEGUI IGHIL ALI OUR YA ZOUIDJE ARA". Peut être traduit par : "Celui ou celle qui ne s'est pas chaussé à Ighil Ali, marchera pieds nus" "Celui ou celle qui n'a pas fait ses préparatifs de mariage à Ighil Ali, ne s'est pas marié".

[modifier] Liens externes