Idiom Neutral

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L'Idiom Neutral est une langue artificielle publiée en 1902 par l'Akademi Internasional de Lingu Universal (« l'académie internationale pour une langue universelle ») et due à l'ingénieur russe Vladimir Karlovitsj Rozenberger (Владимир Карлович Розенбергер, plus connu dans les pays occidentaux sous le nom de Waldemar Rosenberger) (1848-1918).

[modifier] Histoire

On peut considérer l'Idiom neutral comme un schisme du Volapük. En août 1887, au cours d'un congrès à Munich, les volapükistes avaient créé une académie internationale du volapük sous le nom de Kadem bevünetik volapüka.

Parmi les langues artificielles, le Volapük était à cette époque la langue auxiliaire internationale qui avait le mieux réussi. Mais l'apparition de l'Espéranto en 1887 lui porta un coup mortel. Une partie de ses partisans passa à l'Espéranto ; d'autres entreprirent de réformer la langue de façon plus ou moins radicale. Du fait de l'attitude intransigeante de Johann Martin Schleyer, son créateur, divers schismes surgirent, divers « volapükides » dont la plupart devaient sombrer dans l'oubli : Nal Bino, Spelin et Language universelle en 1886, Balta, Bopal et Nuvo-Volapük en 1887, Spokil en 1890, Dil et Anti-Volapük en 1893, Veltparl en 1896 et Dilpok en 1898. Celui qui devait connaître le plus de succès est l'Idiom Neutral.

En 1892 le poste de directeur de l'Académie de Volapük revint à Rosenberger. Sous sa direction, l'Académie commença à apporter des changements considérables dans la grammaire et le vocabulaire du Volapük. Le vocabulaire fut presque entièrement remplacé par des mots qui ressemblaient davantage aux langues de l'Europe occidentale ; sur les nombreux points où la grammaire du Volapük s'écartait de celle des langues de l'Europe occidentale, c'est celles-ci qu'on préféra imiter. De ces modifications il sortit finalement une langue entièrement nouvelle qui fut connue sous le nom d'Idiom Neutral, « la langue neutre ». Dans la foulée on modifia en 1898 le nom de l'Académie qui devint « Akademi Internasional de Lingu Universal » et à partir de cette année on écrivit dans la nouvelle langue les circulaires de l'Académie.

En 1902 et 1903 les dictionnaires de l'Idiom Neutral furent publiés dans diverses langues européennes avec une courte grammaire. Rosenberger publia également dans cette langue un journal intitulé Progres.

Au début la langue, parfois désignée sous le nom abrégé de Neutral, reçut un accueil positif parmi les partisans d'une langue internationale. En 1907 elle fut l'un des projets auxquels qu'étudia un groupe d'érudits au cours d'une conférence à Paris qui se proposait de choisir une langue auxiliaire internationale; mais le résultat final fut loin d'être concluant.

En 1908, l'académie décida de retirer son soutien à l'Idiom Neutral et adopta à la place le Latino sine flexione (également connu sous le nom d'« Interlingua », à ne pas confondre avec l'Interlingua de l'IALA), sorte de latin simplifié mis au point par le mathématicien italien Giuseppe Peano. Celui-ci devint le directeur de l'Académie qui fut rebaptisée Academia pro Interlingua. Ici se termina l'éphémère succès de l'Idiom Neutral. Il semble que la langue ait à peu près disparu aujourd'hui.

Diverses tentatives furent entreprises au cours des ans pour améliorer l'Idiom Neutral et lui insuffler une nouvelle vie. C'est ainsi qu'en 1907 en collaboration avec le linguiste russe Edgar de Wahl (futur créateur de l'Occidental), Rosenberger mit au point une version revue de la langue dans laquelle l'élément roman était encore plus fortement représenté, le Reform Neutral (publié en 1912). En 1909, le sténographe Jules Meysmans lança l'Idiom Neutral Modifiket et en 1912 le Luxembourgeois J.B. Pinth proposa son Idiom Neutral Reformed.

[modifier] Le Notre Père en Idiom Neutral

Nostr Patr kel es in sieli,

ke votr nom es sanktifiked;

ke votr regina veni;

ke votr volu es fasied, kuale in siel, tale et su ter.

Dona sidiurne a noi nostr pan omnidiurnik,

e pardona a noi nostr debiti, kuale et noi pardon a nostr debtatori,

e no induka noi in tentasion, ma librifika noi da it mal.