Homosexualité dans l'Antiquité

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Zéphyr et Hyacinthe, art grec, Musée des Beaux-Arts de Boston, États-Unis
Zéphyr et Hyacinthe, art grec, Musée des Beaux-Arts de Boston, États-Unis

Stricto sensu, le concept d'homosexualité ne veut rien dire durant l'Antiquité, car la séparation des relations sexuelles dans l'Antiquité passait par une distinction actif-passif plutôt qu'une distinction hétéro-homosexuelle, comme on le voit encore beaucoup autour du bassin méditerranéen de nos jours. Une autre séparation tenait au statut social des protagonistes (citoyen, homme libre, esclave), et le machisme était de règle.

Dans l'Empire perse, les pratiques homosexuelles sont largemement attestées, surtout entre un homme adulte et un eunuque. Quinte-Curce indique ainsi qu'ils sont « habitués, eux aussi, à servir de femmes » (VI, 6, 8). On connaît en particulier les amours des Grands Rois et de leurs eunuques favoris : ainsi de Darius III et du jeune Bagôas, qui sera également l'amant d'Alexandre le Grand (ibid., VI, 5, 22), ou d'Artaxerxès II et du jeune Tiridatès (Élien, Histoire variée, XII, 1).

La pédérastie était dans l'Athènes antique installée comme une institution reconnue de formation des élites, tout en étant largement codifiée dans nombre de ses aspects.

A Rome les pratiques sexuelles doivent correspondre à certains usages sociaux. Certaines pratiques sont dites contre natures para phusin, c'est à dire contraire aux usages sociaux. un esclave doit se soumettre aux désirs de son maître et l'affranchi doit rendre moralement ce service de complaisance à son ancien maître. Le citoyen romain se doit d'être dominateur et donc sexuellement. Ce qui est vu comme problématique de ce point de vue pour un citoyen romain est d'être passif. D'ailleurs Le 6 août 390, l'empereur romain Théodose proclame un édit condamnant au bûcher les homosexuels passifs. Ce passage vers une répression directe de certains rapports homosexuels doit être replacer dans l'apparition et l'affirmation du Christianisme dans l'Empire romain. Cette mentatité a été préparée par les courants néo platoniciens et stoïciens qui prônent la contradiction entre la chair et l'esprit, condamnent le plaisir en soi et prône la tempérance. Progressivement la relative liberté en la matière disparaît.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • Sandra Boehringer, L'Homosexualité féminine dans l'Antiquité grecque et romaine, Les Belles Lettres, 2007.
  • Kenneth J. Dover, Greek Homosexuality, Harvard University Press, 1989 (ISBN 0674362705) ;
  • Florence Dupont et Thierry Éloi, L'Érotisme masculin dans la Rome antique, Belin, coll. « L'Antiquité au présent », 2001 (ISBN 2701125154) ;
  • David Halperin, Cent ans d’homosexualité (One Hundred Years of Homosexuality and Other Essays on Greek Love, Londres, Routledge, 1990), Paris, EPEL, 2000 ;
  • Nancy Sorkin Rabinowitz et Lisa Auanger (dir.), Among Women : From the Homosocial to the Homoerotic in the Ancient World, Austin, University of Texas Press, 2002. (ISBN 0292771134)  ;
  • Bernard Sergent, L'Homosexualité initiatique dans l'Europe ancienne, Payot, coll. « Bibliothèque historique », 1986 (ASIN 2228141305) ;
  • Jane McIntosh Snyder, Lesbian Desire in the Lyrics of Sappho, New York, Columbia University Press, 1997 ;
  • Craig A. Williams, Roman Homosexuality, Ideologies of Masculinity in Classical Antiquity, Oxford, Oxford University Press “Ideologies of Desire”, 1999 ;
  • John J. Winkler, Désir et contraintes en Grèce ancienne (The Constraints of Desire, the Anthropology of Sex and Gender in Ancient Greece, 1990), Paris, EPEL, 2005.