Herbauges

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Sommaire

[modifier] Présentation générale

Le comté d'Herbauges fut créé par les seigneuries du Bas-Poitou afin de lutter efficacement contre la menace normande.

[modifier] Géographie

Le comté d'Herbauges recouvrait le Bas-Poitou comprenant le Pays de Retz actuel, plus le nord de la Vendée depuis les îles côtières (Noirmoutier, Bouin), jusqu'à Tiffauges , la vallée de Clisson et les Mauges à l'intérieur des terres.

[modifier] Histoire

En 820, les vikings menacent Noirmoutier, brûlent le prieuré de Beauvoir, s'emparent de l'île de Bouin, la pillent, font prisonniers ses habitants et repartent chargés de butin pour leur pays. Face à leurs razzias et aux menaces permanentes, qu'ils font peser sur les populations du bas-Poitou, les seigneuries décident d'organiser la défense et la résistance à ces envahisseurs.

Pour protéger à la fois et les îles menacées et le continent qui les avoisinait, il fut décidé la création du comté d'Herbauges, vaste possession militaire ayant pour chef-lieu Ratiatum, aujourd'hui Rezé, délimité vraisemblablement au nord par la Loire, à l'est par la Sèvre nantaise, au midi par le Grand Lay, à l'ouest par l'Océan Atlantique.
Deux pagus moins considérables, Mauges et Tiffauges, se trouvaient incorporés dans ces limites.
Ce comté, nommé Herbauges, renfermait donc des forces militaires assez importantes, pouvant à l'improviste se porter sur des points menacés.

En 830, les Vikings s'emparent de Noirmoutier brûlent et détruisent le monastère.
Renaud ou Raynaud, comte d'Herbauges, reprit possession de Noirmoutier avec des forces considérables.
En 835, les Normands se présentèrent, en face du port nommé la Conque, avec neuf vaisseaux de haut bord portant dans leurs flancs une cavalerie nombreuse. Ils débarquèrent, mais la résistance courageuse de Renaud et des insulaires qui se portèrent en foule aux remparts, eut raison de la bravoure des Normands. Beaucoup de cavaliers et de fantassins normands furent tués. voulant venger cette échec, les Vikings revenait quelques mois plus tard, avec des forces plus considérables, s'emparait de l'île de Noirmoutier, abandonnée par les moines et les habitants, et en faisait une sorte de quartier général où il rapportait le butin de leurs expéditions.

En 841 : Lambert II de Nantes combat avec le comte Ricuin de Nantes à la bataille de Fontenoy-en-Puisaye le 25 juin 841. Ricuin ayant été tué le comté de Nantes que Lambert considérait comme son légitime héritage est confié par le roi de France Charles le Chauve à Renaud, comte d’Herbauge. Lambert abandonne alors le parti du roi et rejoint Nominoë.

En 843 : Renaud de Nantes bat Lambert de Nantes allié aux Bretons de Nominoé et aux Vikings d’Hasting à la bataille de Messac mais peu après, il est battu et tué à Blain le 24 mai 843. Les Nantais refusent de reconnaitre Lambert comme comte. Ce dernier est soupçonné d’avoir guidé les Normands qui le 24 juin mettent la ville à sac et tuent l’évêque dans sa cathédrale. Après le départ de ses alliés, Lambert se rend enfin maitre de Nantes[1].

En 844 : Lambert tue dans un combat le comte Bernard de Poitiers et le fils et successeur de Renaud : Hervé comte d’Herbauges.

En 851, le traité d'Angers entre le Roi de Francie occidentale, Charles le Chauve, et le Roi de Bretagne, Erispoé, donne à la Bretagne, la partie nord du pays d'Herbauges, la "vicaria Retense" ou Pays de Retz.

Dès le Xesiècle, le Comté de Nantes et le Pays de Retz tombent sous l'influence angevine des Plantagenêts avec le règne de Foulque Ier d'Anjou qui reçoit le Comté de Nantes du Roi de France. Le Comté de Nantes sera ainsi disputé entre la Bretagne et l'Anjou jusqu'au XIIIesiècle.

Durant encore deux siècles, les Normands vont commettre de nombreuses et dévastatrices expéditions sur le Comté d'Herbauges et au delà vers le cœur du Poitou et jusqu'en Aquitaine.

Ce n'est qu'au début du XIe siècle que le comte du Poitou Guillaume V de Poitiers, à la tête d'une puissante armée, écrasera les forces normandes. Le Comté d'Herbauges se couvre de donjons et de forteresses.

[modifier] Références

  1. selon Michel Dillange. Les Comtes de Poitou Ducs d'Aquitaine (778-1204). La Crèche : Geste éditions, 1995. ISBN 2-910919-09-9, p 55
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