Henri de Lausanne

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Henri de Lausanne est un ermite et prédicateur hérésiarque né vers 1030 et décédé dans la première moitié du XIIe siècle.

Sa vie est connue surtout grâce à la notice d'Hildebert de Lavardin, évêque du Mans et intégrée dans les gestae des évêques du Mans rédigée par des chanoines entre 1133 et 1156.

Il y est présenté comme un ermite prédicateur tel un nouveau Jean Baptiste. En totale rupture avec le monde, il est mal habillé, mal nourri. Il vit de prêche mais à la différence de prédicateurs comme Vital de Savigny ou Evrard de Breteuil, il semble mépriser la foule et se jouer de sa crédulité. Selon les chanoines, il entretiendrait des relations avec des femmes et de jeunes adolescents alors qu'il devrait rester chaste du fait de sa condition de clerc. A travers des prêches où il attire la population "frivole", il convainc les fidèles mais aussi les clercs présents du mal fondement de la doctrine sexuelle et maritale de l'Église quant à la chasteté au mariage, le paiement du douaire pour une veuve, les transferts matrimoniaux telle que la dot.

C'est donc plus sur le plan social que doctrinal qu'il s'élève contre l'Église. Sa déviation du comportement lui vaut d'être taxé d'hérésie mais l'évêque du Mans à son retour dans sa ville décide de ne pas le condamner à mort mais de le chasser. Il apparait donc comme un simple prédicateur, qui, s'il était né quelques temps plus tôt, aurait été considéré comme un réformateur.

Après avoir été chassé du diocèse du Mans, Henri de Lausanne poursuit son itinérance et continue à prêcher. Arrêté plusieurs fois, il finira par être envoyé en prison à l'investigation de Bernard de Clairvaux.