Henri François Marie Charpentier

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Henri François Marie Charpentier
Origine : France France
Hommage : nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile

Henri François Marie Charpentier, naquit à Soissons (Aisne), 23 juin 1769, général français.

Il appartenait à une famille de robe qui le destinait au barreau; mais enthousiaste de la Révolution française et de ses principes, il s'engagea en 1792 dans le 1e bataillon de volontaires de l'Aisne, fut élu capitaine, passa à l'armée du Nord, et devint aide-de-camp du général Hatry.

Nommé en 1793 adjudant-général chef de bataillon, il assista, en cette qualité, au siège de Luxembourg le 19 prairial an III, et, après la capitulation de cette place, le général Hatry le chargea de porter à la Convention, avec les nouvelles de cet important succès, les drapeaux enlevés à l'ennemi.

Charpentier se présenta à la Convention dans la séance du 18 prairial, et reçut l'accolade fraternelle du président. Puis, sur le rapport de Cambacérès, l'assemblée rendit un décret portant que les Vainqueurs de Luxembourg n'avaient point cessé de bien mériter de la patrie.

En l'an VII et en l'an VIII, Charpentier fît la campagne d'Italie comme chef de bataillon dans le 94e régiment de ligne. Il se distingua à la bataille de Novi ; à la bataille de la Trebbia, il eut deux chevaux tués sous lui et fut blessé au bas-ventre ; enfin, il prit une part glorieuse à la campagne de Marengo. Récompensé de ses services par le grade de général de brigade, il devint chef d'état-major sous Moncey et sous Jourdan.

En l'an XII, le premier Consul le fit membre et commandant de la Légion d'honneur les 19 frimaire et 25 prairial, et le nomma ensuite général de division.

Employé en Espagne en l'an XIII, il se trouva à la bataille de Burgos. L'année suivante, l'Empereur l'appela au commandement d'une division à l'armée de Naples, et il remplit les fonctions de chef d'état-major de l'armée de Masséna.

En 1809, il fit la campagne d'Autriche, et se conduisit avec tant de distinction à la bataille de Wagram que l'Empereur lui conféra le titre de comte peu de jours après. En 1812, il était chef d'état-major du corps d'armée commandé en Russie par le prince Eugène, et lors de la prise de Smolensk, Napoléon Ier le fit gouverneur des provinces conquises. A la fin de la retraite de Moscou, il passa chef d'état-major du corps de Davout.

Mis à la tête d'une division pendant la campagne de Saxe, en 1813, il fit successivement partie du corps d'armée du prince Eugène et de celui du maréchal duc de Tarente. A la bataille de Lützen, Charpentier, qui tenait la droite du 11e corps, enleva aux Prussiens le poste important d'Ersdorf le 2 mai. Le 10 du même mois, il passa sur le pont établi sur l'Elbe, en culbutant l'ennemi. Le 11 et le 12, il enleva les positions de Fischbach, Copellernberg et Bischoff-Werda. Cette dernière affaire fut la plus remarquable; l'arrière-garde du général russe Miloradowitch dut se replier précipitamment sur Bautzen, en laissant sur le terrain 1 500 hommes tués ou blessés et 500 prisonniers. Le 20, il se battit à Bautzen, le 16 août, il défendit, mais en vain, le passage du Bober contre les Russes, et le 16 octobre il était à Wachau. Il prit une part glorieuse à cette bataille, attaqua Klenau et enleva une batterie ennemie au delà du ruisseau Liebert-Wolhwitz. Le 18, il se faisait remarquer devant Leipzig, et, le 21 novembre, avant de rentrer en France, il recevait la grand-croix de l'ordre de la Réunion.

Le 15 février 1814, il commandait à Essonne une division de la jeune garde nouvellement organisée. Le 17, il formait la réserve du général Alix. A la bataille de Craonne, le 7 mars, l'Empereur lui confia le commandement de l'infanterie du duc de Bellune et lui ordonna de passer, en colonne serrée, le ravin de Vauclère; il exécuta ce mouvement difficile avec beaucoup d'habileté, et parvint heureusement jusqu'au plateau d'Ailles, où les Russes l'attaquèrent vigoureusement. Appuyé par une batterie d'artillerie de la garde et par les divisions des généraux Boyer et Friant, Charpentier tint ferme, ne tarda pas à prendre l'avantage, chassa les Russes, et, avec 4 pièces de canon, il balaya le chemin de Chrévrigny, où venait de s'engager la gauche de l'ennemi serrée de près par le prince de la Moskowa.

Les Russes battirent en retraite sur Laon, où était Blücher, et les avant-postes ennemis s'établirent à Semilly, Athiès et Clacy. Le 9 mars, vers quatre heures du matin, le général Charpentier reçut l'ordre de concerter, avec les généraux Friant et Curial, une attaque contre ce dernier village. Le succès couronna les efforts de ces généraux, et 257 Russes, dont 7 officiers, tombèrent en leur pouvoir.

Après la déroule du duc de Raguse à Béry-au-Bac, Blûcher ayant dirigé sur Clacy trois divisions et les hussards de Black, Charpentier repoussa cette attaque, que l'ennemi renouvela six fois de suite sans pouvoir parvenir à forcer la position.

Le lendemain 11 mars, l'armée française continua son mouvement de retraite sur Soissons. Arrivé dans cette ville, Napoléon s'occupa de sa réorganisation, et le commandement de l'une des nouvelles divisions fut remis au comte Charpentier: mais ce général n'eut plus l'occasion de se distinguer durant le mouvement rétrograde des troupes françaises, et ses derniers efforts furent employés à défendre Paris dans la journée du 30 mars. Pendant cette dernière affaire, il occupait La Chapelle, où il disputa le terrain pied à pied à l'ennemi.

Le 8 avril 1814, il donna son adhésion au nouveau gouvernement, et Louis XVIII le fit chevalier de Saint-Louis, grand officier de la Légion d'honneur et inspecteur général. En 1815, il courut se ranger sous l'étendard impérial et obtint le commandement de la 12e division militaire à Nantes. Ce retour, subit sur lui-même ne pouvait que déplaire à Louis XVIII qui, à la seconde Restauration, ordonna de le rayer du cadre de l'état-major général. Cette disgrâce fut de courte durée ; car à son retour de Suisse, où il était allé avec sa famille, il fut rétabli dans le cadre d'activité.

A partir de ce moment, le comte Charpentier se tint éloigné des affaires, et mourut le 14 octobre 1831, à Oigny-en-Valois, près Villers-Cotterêts, où se dresse, près de l'église, son cénotaphe. Sa tombe se trouve au cimetière de Vailly sur Aisne dans un caveau abritant également la dépouille du Général Claude Carra Saint-Cyr. Parmi les noms illustres gravés sur les tables de l'arc de triomphe de l'Étoile, on lit celui de cet officier général, côté Sud.

[modifier] Litterature

  • Comte de Fazi du Bayet: Les Généraux Aubert du Bayet, Carra de Saint-Cyr et Charpentier. Correspondances et notices biographiques 1757-1834. Paris, Champion, 1902.

[modifier] Source

« Henri François Marie Charpentier », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)