Henri Forestier

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Henri Forestier, général vendéen, était né à la Pommeraye vers 1775 mais son acte de baptême n'existe plus. Il était le fils d'un riche cordonnier, Sébastien Louis Forestier et de Catherine Thibault (décédé alors qu'Henry n'a pas encore 10 ans).

[modifier] Biographie

Comme plusieurs de ses frères aînés, il alla au collège, se destinant, d'après ses dires, à devenir médecin. Un de ses frères, curé de La Pommeraye, refusa le Serment à la Constitution civile du Clergé et fut obligé de se cacher, ce qui ne poussa pas le jeune Henry à apprécier la nouvelle République...
La guerre civile ayant éclaté dans cette contrée en 1793, lorsqu'il avait à peine dix-huit ans, il prit les armes contre la République, et se fit très vite remarquer devenant secrétaire de l'état-major de l'Armée d'Anjou, puis commandant en second de la cavalerie.
Il s'illustra dans de nombreux combats. Mais c'est après la bataille de Saumur en juin 1793 qu'il fut nommé à la tête de la cavalerie, grade qu'il délaissa en faveur du Prince de Talmont mais qu'il assura de fait sur le terrain. Après le passage de la Loire en octobre, il commanda l'avant-garde vendéenne dans cette désastreuse expédition, mais après la bataille d'Angers, il alla se placer sous les ordres du comte de Puisaye qui chouannait près de Rennes. Ce général, ayant voulu surprendre la garnison de Rennes au commencement de 1794, donna à Forestier le commandement de son aile gauche. Celui-ci combattit encore avec beaucoup de valeur dans cette occasion ; mais l'entreprise était difficile et mal combinée. Après quelques mois, il revint en Vendée devenant le second du général Stofflet négociant pour lui tous les grands traîtés de paix de 1795. Après la mort de Stofflet et la reddition de Charles d'Autichamps en 1796 il devint général en chef de l'Armée d'Anjou.

La guerre terminée, il se rendit en Angleterre avec des lettres de recommandation de Madame de Donnissan veuve d'un général Vendéen, pour son frère le Duc de Lorges. Avec ce dernier il tenta dès 1797 de réorganiser une révolte dans l'Ouest... Ainsi en 1799 il reparut dans le Haut-Anjou à la tête d'un parti d'insurgés. Mais il se heurta au refus des autres généraux Vendéens de le suivre, bien qu'il ait été nommé Lieutenant Général par le Comte d'Artois.
Gravement blessé en septembre 1799 à Cerisais ; il ne reparut qu'à la pacifications, et vint à Paris pendant l'année 1801 pour y refuser les offres de Napoléon. Il se rendit ensuite à Bordeaux, et quoiqu'il fût déjà signalé par la police, il s'y procura un passe-port pour Bayonne, d'où il alla en Espagne, puis à Londres.
Après la rupture du traité d'Amiens, Forestier fut chargé, conjointement avec son ami Ceris, de soulever la Guyenne pour la cause des Bourbon. En conséquence il débarqua au Portugal en 1803, se rendit à Bordeaux par Bayonne muni d'instructions et d'argent par le gouvernement anglais. Le maréchal Lannes, alors ambassadeur à Lisbonne, ayant donné avis de cette entreprise à la police.
Forestier fut recherché, mais inutilement : il avait en Guyenne des amis fidèles, entre autres dans les familles de la Rochejaquelein et Donnissan. Mme de Donnissan se chargea avec lui d'organiser une armée secrète dont l'organisation militaire fut confiée à un ancien général Républicain Elie Papin. Ces opérations devaient coïncider avec celles de Georges Cadoudal à Paris et s'étendre jusque dans la Vendée et à Nantes, où un lieutenant de Henri Forestier, Dupérat, tenait un commerce de vins destiné à "blanchir" l'argent du complot. La découverte de la conspiration de Georges Cadoudal n'anéantit pas toutes les espérances de Forestier, en 1804 un vaste réseau politique, militaire et financier, couvrait une partie de l'Europe et n'attendait que son signal pour déclencher la révolte. Mais le complot fut découvert durant l'été 1804 et plusieurs conjurés arrêtés. Le procès eut lieu à Nantes en décembre 1805 et vit plusieurs membres condamnés à mort (dont Forestier par contumace).

Réfugié à Londres dans l'espoir de relancer un nouveau complot, il fut assassiné par son ancienne maîtresse la Comtesse d'Oyenhausen, probablement poussée par le gouvernement anglais. Il est donc décédé à Londres probablement au début d'octobre 1806 mais la trace de son décès dans la capitale anglaise n'a jamais été retrouvée.

[modifier] Sources

« Henri Forestier », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail édition]

Frédéric Augris : "Henri Forestier, général à 18 ans" Éditions du Choletais - 1997