Henri Arnauld

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Henri Arnauld(estampe de Poilly, d'après Mignard)
Henri Arnauld
(estampe de Poilly, d'après Mignard)

Henri Arnauld est un évêque janséniste, né à Paris le 30 octobre 1597 et mort à Angers le 8 juin 1692.

Sommaire

[modifier] Parcours

[modifier] Un membre de la famille Arnauld

Henri Arnauld est le dixième enfant d’Antoine Arnauld l'avocat. Il est donc le frère de Robert Arnauld d'Andilly, du Grand Arnauld et des mères Agnès et Angélique, abbesses de Port-Royal. Il est enfin l’oncle de Simon Arnauld de Pomponne, ministre de Louis XIV.

[modifier] L’abbé mondain et le diplomate

Henri Arnauld fait des études de droit et exerce un temps le métier d’avocat, à la suite de son père. Mais il se tourne rapidement vers une carrière ecclésiastique, refuse d’être pensionné par les protecteurs de son père après la mort de celui-ci et reçoit en 1622 l’abbaye de Saint-Nicolas d'Angers. Il en prend possession en 1624, devient la même année aumônier ordinaire du roi et prend les ordres mineurs et majeurs à Rome. Celui que l’on appelait M. de Trye (d’après le nom d’une terre héritée de sa mère) devient M. de Saint-Nicolas.

Il se trouve alors à Rome car il suit en qualité de secrétaire le cardinal Bentivoglio, ancien nonce apostolique en France. Il refuse la charge d’auditeur de rote, prestigieuse mais contraignante. Il rentre en France en 1625 et partage sa vie entre Paris et Pomponne, domaine de son frère Robert Arnauld d'Andilly.

Grâce à la protection de son cousin Manassès de Feuquières, il reçoit l’archidiaconé de Vittel avant d’être élu évêque de Toul (1637). L’élection est acceptée par le roi mais le pape Urbain VIII refuse de lui envoyer sa bulle de provision. Il fréquente alors les salons, notamment celui de Madame de Rambouillet, écrit des vers, et correspond notamment avec Jean Chapelain, Balzac ou Valentin Conrart.

D’après les Mémoires de son frère, il refuse l’évêché de Périgueux et la charge de visiteur général en Catalogne et se tourne encore une fois vers l’Italie. Le cardinal Mazarin le charge d’une mission diplomatique en 1645 après l’avoir nommé conseiller d’État.

Il doit réconcilier le pape Innocent X avec la famille Barberini afin de s’opposer au parti espagnol à Rome. Henri Arnauld demeure en Italie de 1645 à 1648, en compagnie de son neveu Antoine, effectuant également de courtes missions à Parme ou à Florence.

[modifier] L’évêque janséniste

Peu de temps après être rentré en France, il est nommé évêque d'Angers par le roi (30 janvier 1649). Sacré à Paris, dans l’église de l’abbaye de Port-Royal, il gagne définitivement Angers à la fin de l’année 1650, décidant de strictement résider dans son diocèse. Avec Nicolas Pavillon, Il constitue le modèle de l’évêque janséniste. Il s’entoure de personnes capables et intelligentes et entreprend de régulièrement visiter son diocèse et surveille le clergé séculier.

Son jansénisme amène cependant des situations de conflits avec le pouvoir royal. En particulier, il fait partie des quatre évêques qui refusent de signer le Formulaire, avec Nicolas Pavillon, François-Étienne de Caulet et Nicolas Choart de Buzenval. Après la Paix de l'Église, Henri Arnauld se voue entièrement à son diocèse : il rédige un catéchisme avec les évêques de Luçon et de La Rochelle, tente de convertir les protestants d’Anjou, poursuit ses visites pastorales. Il est ainsi en odeur de sainteté dans son diocèse et dans les cercles jansénistes : Madame de Sévigné écrit ainsi : « Sa sainteté et sa vigilance pastorale est une chose qui ne se peut comprendre. […] J’ai trouvé dans sa conversation toute la vivacité de l’esprit de ses frères. C’est un prodige, je suis ravie de l’avoir vu de mes yeux » (lettre du 21 septembre 1684).

Il meurt le 8 juin 1692.

[modifier] Publications

Une curieuse brochure in-18, imprimée à Angers en 1660, chez Pierre Avril, imprimeur du Roy et de Mgr d’Angers, et ayant pour titre : Statuts généraux de la Confrairie de N.-D. des agonisans, establie par Mgr Messire Henri Arnauld, Evesque d’Angers, en diverses églises de son Diocèse, se termine par le Recueil des Indulgences concédées par N.S.P. le Pape Alexandre VII (en 1659) aux Confrères de la Confrairie de N.-D. des agonisans, érigée en I'église parrochiale de Sainct-Remy de Chasteaugontier. Ces indications d’anciennes Confréries, autrefois existantes dans cette ville, peuvent rendre service aux chercheurs qui voudraient en retracer l’historique. Nous citerons pour mémoire encore, l’antique Confrérie de Sainte Barbe, dont le siège était en l’église de Saint-Jean-Baptiste, et la Confrérie des Prêtres, florissante jusqu’à la Révolution dans la chapelle du Généteil, au faubourg d’Azé.

[modifier] Bibliographie

  • Isabelle Bonnot, Hérétique ou saint ? Henry Arnauld, évêque janséniste d'Angers, Paris : Nouvelles éditions latines, 1983, 512 p.
  • Claude Cochin, Henry Arnauld, évêque d’Angers (1597-1692), Paris : A. Picard, 1921, 429 p.
  • Dictionnaire de Port-Royal, Paris : Honoré Champion, 2004, p. 88-91. (art. Henri Arnauld, de Jean Lesaulnier).

[modifier] Source

  • René Gadbin, « Quelques notes sur l’histoire de l’imprimerie à Château-Gontier, XVIIIe et XIXe siècles », extrait du Bibliophile du Maine, juillet 1896, p. 27 p. [1]


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