Henri-Évrard de Dreux-Brézé

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Henri-Évrard, marquis de Dreux-Brézé, né à Paris le 6 mars 1766, mort en 1829, grand maître des cérémonies de France à la fin de l'Ancien Régime et sous la Restauration.

Sommaire

[modifier] Blason

D'azur au chevron d'or accompagné en chef de deux roses d'argent et en pointe d'un soleil du sec

[modifier] Biographie

Il est l'unique fils de Joachim de Dreux-Brézé et de Louise de Courtavel de Pézé et le petit-fils de Thomas de Dreux-Brézé. Né en 1766, il est élevé à la campagne avant d'entrer à 14 ans dans la compagnie des cadets gentilshommes de l'École militaire. Sa carrière militaire tourne rapidement court.

En 1781, à la mort de son père, il reprend ses charges de grand maître des cérémonies de France. Il n'occupe pas effectivement sa charge avant 1787, date à laquelle il prépare l'Assemblée des notables convoquée par Calonne. En 1788, c'est la préparation des futurs états généraux de Versailles en 1789.

Après l'ouverture des États, il devient très vite l'objet de l'hostilité des députés du Tiers état qui lui reprochent des humiliations volontaires, sur demande de la Cour. L'affrontement culmine lors de la séance royale du 23 juin 1789, quand Louis XVI décide de disperser l'Assemblée. Devant le refus des députés du Tiers et de quelques députés du clergé, Henri-Evrard de Dreux-Brézé vient rappeler l'ordre du roi à Bailly, doyen du Tiers Etat.

Le comte de Mirabeau s'avance alors et aurait dit : « Allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple, et que nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes. » La formulation exacte de cette apostrophe est très contestée. Ainsi, le Moniteur, dans son compte rendu de la séance publié le 25 juin 1789, rapporte une version beaucoup plus longue, qui correspond globalement à celle rapportée par Mirabeau lui-même dans une lettre à ses commettants[1]:

«  Oui, Monsieur, nous avons entendu les intentions qu'on a suggérées au Roi ; et vous qui ne sauriez être son organe auprès des États généraux, vous qui n'avez ici ni place ni voix, ni droit de parler, vous n'êtes pas fait pour nous rappeler son discours. Cependant, pour éviter toute équivoque et tout délai, je vous déclare que si l'on vous a chargé de nous faire sortir d'ici, vous devez demander des ordres pour employer la force ; car nous ne quitterons nos places que par la puissance des baïonnettes.  »

En 1790, peu après l'arrestation de Louis XVI à Varennes, Henri-Evrard de Dreux-Brézé est arrêté puis relâché. En 1791, il reprend son service à la Cour et défend la famille royale lors de sa nouvelle arrestation le 10 août 1792, puis il retourne sur ses terres. En 1793, il émigre prudemment en Suisse, dont il ne rentrera qu'en 1800. En 1814, il accueille Louis XVIII à Calais et reprend ses fonctions de grand maître des cérémonies et fut nommé pair de France. Il conservera sa charge pendant la Restauration.

Il eut trois fils d'Adélaïde Philippine de Custine :

[modifier] Bibliographie

  • Michel de Dreux-Brézé, Les Dreux-Brézé, Paris, éditions Christian, coll. « Histoires familiales », 1994.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. On se rapportera à l'article sur Mirabeau qui contient les deux versions.Il en existe d'autres mais qui ont l'inconvénient d'être beaucoup plus éloignées de l'évènement.