Heinrich von Kleist
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Heinrich von Kleist (Francfort-sur-l'Oder le 18 octobre 1777 – 21 novembre 1811) est un écrivain, dramaturge allemand.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Issu d'une famille de militaires, il fait ses études à Francfort-sur-l'Oder avant d'entrer dans l'armée jusqu'en 1792, au sein de laquelle il participe au Siège de Mayence (1793) et au Blocus de Mayence. Il voyage dans divers pays d'Europe. Il écrit des nouvelles et des pièces de théâtre qu'il ne vit jamais représentées de son vivant. Il lance également plusieurs revues littéraires, qui restent éphémères. Soupçonné d'espionnage, il est incarcéré par les Français en 1807 pendant quelques mois au Fort de Joux. Après l'échec de sa dernière pièce (Le prince de Hombourg'), il se suicide dans l'Île aux Paons (Pfaueninsel en allemand) sur le lac de Wannsee, près de Potsdam avec sa compagne Henriette Vogel, atteinte d'un cancer : il lui tire une balle de pistolet puis se tue (en 1811).
On peut lire sur sa tombe un vers tiré du Prince de Hombourg : " Nun, o Unsterblichkeit, bist du ganz mein " (Maintenant, ô immortalité, tu es toute à moi !)
[modifier] Autres
Stefan Zweig lui a consacré une biographie particulièrement psychologique dans l'ouvrage intitulé Le combat avec le démon paru en allemand en 1925 1937.
Sa Correspondance complète 1793 - 1811
Le journal que tenait Kleist et qu'il appelait Histoire de mon âme ayant disparu sans doute à jamais, c'est dans sa Correspondance qu'il faut aller chercher ce que cet homme qui se disait "inexprimable" a pu tenter de livrer directement de lui-même. Kleist, en qui chacun reconnait aujourd'hui, le "vrai poète tragique de l'Allemagne", resta tout à fait incompris de ses contemporains. Rejeté par Goethe avec la brutalité meurtrière que l'on sait alors que Kleist lui soumettait sa Penthésilée dans les termes d'une humilité devenue fameuse (" je mets mon cœur à genoux devant vous " - lettre du 24-1-1808), il ne fut jamais accepté par les Romantiques eux-mêmes qu'avec réticence, gêne ou embarras. Il faudra attendre Nietzsche pour que la "singularité" encombrante de Kleist soit reconnue pour ce qu'elle est : la sublime "impossibilité de vivre" une existence privée d'absolu. Et Nietzsche cite la lettre, devenue fameuse elle aussi, où Kleist dit comment la lecture de Kant l'a réduit au désespoir, lui retirant tout but, une existence condamnée au relatif devenant l' "incurable" même.
[modifier] Principales œuvres
- La Cruche cassée, 1803,
- La Famille Schroffenstein, 1801,
- Robert Guiscard, 1803 (manuscrit brûlé par l'auteur, dont il ne reste que le premier acte),
- La Marquise d'O..., 1805 (adapté au cinéma par Éric Rohmer en 1976), traduit par Armel Guerne, Phébus, 1976
- Michael Kohlhaas, traduit par Armel Guerne, Phébus, 1983
- Penthésilée, 1805-1807,
- La Petite Catherine de Heilbronn, 1808,
- La Bataille d'Arminius, 1808,
- Le Prince de Hombourg, 1811 (adapté au cinéma par Marco Bellocchio en 1997).