Haut Conseil de la science et de la technologie

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Le Haut Conseil de la science et de la technologie est un comité de sages constitué en France par la loi de programme pour la recherche votée le 18 avril 2006 MENX0500251L, et créé par un décret du 15 juin 2006 MENX0600071D. Selon le ministre délégué à l'Enseignement supérieur et à la Recherche François Goulard, sa mission sera d'éclairer le chef de l'État et le Gouvernement sur toutes les questions relatives aux grandes orientations de la Nation en matière de politique de recherche scientifique, de transfert de technologie et d'innovation.

Rattaché directement au Président de la République française, ce Haut Conseil de la science pourra répondre aux demandes de ce dernier ou du gouvernement, mais également s'autosaisir de questions qu'il jugera importantes (par exemple l'opportunité de l'implantation du réacteur de fusion Iter dans l'Hexagone).

Sommaire

[modifier] Membres

À sa création en 2006, le conseil est présidé par Serge Feneuille et la plupart de ses membres sont d'éminents scientifiques :

Dominique Vernay]], directeur de la recherche et de la technologie de Thales.

[modifier] 4 avril 2007

Le Haut conseil de la science et de la technologie a remis au Président de la République ses deux premiers avis sur l’effort scientifique et technologique de la France en matière énergétique et sur la crise des vocations scientifiques

Communiqué de presse:

AVIS SUR L’EFFORT SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE DE LA FRANCE EN MATIERE ENERGETIQUE :

Le Haut conseil s’est posé la question de savoir si les travaux de recherche et d’innovation, tels qu’ils sont engagés aujourd’hui, peuvent permettre de répondre aux objectifs et aux échéances fixés par les lois de 2005 et 2006 portant sur les questions énergétiques.

Au niveau des contenus de recherches, le Haut conseil

  1. propose des pistes pour assurer la nécessaire maîtrise de la demande énergétique
  2. conseille de maintenir les technologies nucléaires au meilleur niveau
  3. souligne le déficit d’arbitrage entre les technologies alternatives, domaine dans lequel les recherches doivent être conduites avec détermination
  4. appelle à une réelle coordination entre les secteurs de l’habitat et des transports
  5. préconise une impulsion forte pour la recherche en sciences humaines et sociales, en particulier sur les adaptations nécessaires pour faire face au réchauffement climatique.

Au niveau organisationnel, le Haut conseil considère que l’architecture du système conduit à un défaut de pilotage. Le nombre des intervenants publics concernés par la recherche dans le domaine de l’énergie paraît trop élevé, leurs missions sont peu claires et mal suivies. La mise en place de la Lolf (Loi organique des lois de finances) n’a pas permis de correctement répertorier les efforts financiers associés à la problématique de l’énergie ce qui obère tout réel contrôle parlementaire des orientations voulues.

Le Haut conseil recommande donc que l’énergie soit promue au rang de « grand projet national » et propose de créer un grand partenariat de transition. A l’image de certains « partnerships » existants dans d’autres pays, ce partenariat de transition, placé auprès du premier ministre, rassemblerait les principaux acteurs du champ concerné (puissance publique, pouvoir politique, entreprises, ONG, etc.) et aurait pour première mission de concevoir et mettre en place un dispositif permettant de fonctionner efficacement sur objectifs.

AVIS SUR LA DESAFFECTION DES JEUNES POUR LES ETUDES SCIENTIFIQUES :

Le Haut conseil s’est attaché à déterminer les causes majeures de la désaffection des jeunes pour les études scientifiques en les recherchant à deux niveaux : d’une part, celui de l’attractivité de la science pour les jeunes, attractivité qui conditionne la vocation à devenir scientifique, et d’autre part celui de l’attractivité des études supérieures et des carrières scientifiques qui, elle, est déterminante pour le choix d’une filière à l’entrée dans l’enseignement supérieur.

Les nombreux entretiens qu’il a eus avec divers acteurs ont conduit le Haut conseil à focaliser ses recommandations sur l’enseignement scolaire. Le Haut conseil recommande que la formation initiale et continue des professeurs d’écoles, en particulier en sciences, soit revue tout comme le dispositif d’orientation des élèves des collèges. Le Haut conseil considère qu’il est essentiel que la formation proprement dite des élèves soit mieux distinguée de la sélection, pour que les élèves choisissent au lycée des sections conformes à leurs aptitudes et à leurs aspirations.

Concernant l’attractivité des études supérieures et des carrières scientifiques, le Haut conseil recommande en premier lieu et de façon urgente le lancement d’une large réflexion sur les carrières scientifiques dans un cadre élargi au partenariat entre la recherche publique et les entreprises et en lien avec les initiatives européennes.

Le Haut conseil poursuit aujourd’hui ses réflexions sur la question de l’attractivité des carrières scientifiques pour les femmes. Le Haut conseil recommande cependant dès à présent la mise en œuvre de certaines des recommandations du récent rapport du Comité pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans l’Enseignement supérieur et la Recherche.

Ces recommandations ne pourront être mises en œuvre que progressivement et leurs fruits n’apparaîtront qu’à moyen terme. Or, les enjeux scientifiques et technologiques auxquels notre pays doit faire face supposent qu’il dispose à tout moment des meilleures compétences dans les domaines concernés. Le Haut conseil recommande la constitution d’une mission interministérielle chargée de définir une stratégie d’immigration scientifique et technique permettant de retrouver rapidement une position compétitive sur le marché mondial de l’emploi scientifique et technique.

Le Haut conseil demande avec force que soient entreprises de façon urgente :

  1. La réforme de la formation initiale et continue des professeurs d’écoles, notamment dans les Instituts universitaires de formation des maîtres ;
  2. La refonte des programmes scolaires et l’information sur la vie professionnelle au collège et au lycée.
  3. La réflexion sur l’amélioration de l’attractivité des carrières scientifiques

[modifier] Téléchargement des avis:

http://www.recherche.gouv.fr/conseil/hcst/index.htm

[modifier] Critiques

Des critiques ont fait remarquer que certaines disciplines ne sont pas représentées par les membres du conseil, comme l'agriculture et la biodiversité. D'autres pensent que les avis de ce conseil ne seront pas suivis, rappelant l'avis négatif d'un comité des sages sur la construction de Superphénix qui n'avait guère été entendu.

Selon le collectif Sauvons la recherche, le Haut Conseil n'est pas indépendant du pouvoir politique, n'est pas représentatif de la communauté scientifique, et n'inclut pas de représentation de la société civile qui ne se réduit pas aux grandes entreprises (qui, elles, sont représentées). En outre, il ne serait pas capable d’autosaisine, et ne pourrait pas donner une publicité systématique de ses avis [1].

[modifier] Voir aussi