Haut-du-Lièvre

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Le Haut du Lièvre à Nancy
Le Haut du Lièvre à Nancy

Le Haut-du-Lièvre est un quartier de Nancy situé au Nord de la ville, limitrophe avec les communes de Maxéville (au nord et à l'est) et Laxou (à l'ouest). Il est relativement excentré par rapport au reste de la ville, notamment par sa situation géographique : en effet, Nancy étant constituée d'une cuvette, ce quartier se situe sur le plateau.

Sommaire

[modifier] Historique

Le quartier fut longtemps connu pour abriter les anciennes carrières de l'entreprise Solvay.

En 1956, la municipalité envisage un développement urbain dans cette zone jusqu'à présent épargnée par l'urbanisation. Le programme prévoit alors 3 388 logements dont 2 797 sociaux pour l'OPHLM (actuel Opac de Nancy) et 420 pour le CILOF (Compagnie immobilière pour le logement des fonctionnaires), mais aussi un quartier pavillonnaire, deux centres commerciaux (de 2 050 m2 et 3 380 m2), 4 groupes scolaires, une église, des équipements sportifs et culturels. L'architecte Bernard Zehrfuss est chargé du projet le 9 décembre 1957 et la première pierre est posée en mars 1958. Le grand ensemble, tout en longueur, prend la forme, avant tout, de deux barres géantes : le Cèdre bleu (400 mètres, 15 niveaux, 917 logements) et le Tilleul argenté (300 mètres , 17 niveaux, 716 logements). La presse locale parle alors des « plus longues barres d'Europe »[1] ; il s'agit néanmoins et encore des plus longues[2] de France. Ces barres sont complétées par trois tours en étoile aux extrémités, ainsi que la tour panoramique les Aulnes achevée en 1971. Le procédé de préfabrication Estiot est mis en œuvre grâce à une usine installée sur place pour l'occasion. Cette industrialisation massive de la construction et l'utilisation du chemin de grue (grue posée sur un rail) permettent des économies substantielles.

Le quartier atteint 16 000 habitants en 1966. Cependant, il perd rapidement de son attractivité : un rapport de l'OPHLM montre qu'entre 1970 et 1976, la totalité des logements ont changé de locataire : le grand ensemble est devenu de fait une « cité de transit ». En 1980, 800 logements sont vacants. L'ensemble fait alors l'objet d'une réhabilitation complète de 1981 à 1988, menée par l'architecte Alain Sarfati.

C'est un quartier populaire, classé zone urbaine sensible par un décret de 1996[3].

Jusqu'en 2007, ce quartier avait un code postal en 54100 et non 54000 comme le reste de la ville. Considérée comme stigmatisante par les habitants, cette spécificité a été supprimée.

[modifier] Citation

  • « (...) Mais plus qu'un quartier d'extension, le Haut-du-Lièvre constitue en réalité une ville satellite de Nancy qui devrait d'ici vingt ans atteindre 25 à 30 000 habitants. Toute la composition de ce nouveau centre se rattache à la composition classique de Nancy : les deux grands axes perpendiculaires sur lesquels s'appuient la place Stanislas, et la place Carrière, le jardin de la Pépinière et le cours Léopold, ont été repris au Haut-du-Lièvre. Cette composition est donc volontairement rigide, sévère même. Nancy, ville d'ordre et de tradition, n'aurait pu supporter un ensemble baroque à ses portes » Bernard Zehrfuss (entretien avec Joseph Abram en 1980, cité partiellement par François Chaslin, Dictionnaire des architectes, 1999, p. 743, (ISBN 2-226-10952-8))

[modifier] Bibliographie

  • Joseph Abram, L'architecture moderne en France de 1889 à nos jours, sous la dir. de Gérard Monnier, vol. 2 : Du chaos à la croissance, 1940-1966, éd. Picard, coll. « Librairie de l'architecture et de la ville », Paris, 1999, 237 p. (ISBN 270840556X), p. 120-125
    Le Haut-du-Lièvre y est traité comme un « cas typique » d'architecture de grand ensemble en France

[modifier] Lien externe

[modifier] Références

  1. En réalité, en 1959, au début du chantier du Haut-du-Lièvre, une barre d'un kilomètre d'un seul tenant est construite à Novi Beograd alors en Yougoslavie. J. Abram, op. cit., 1999, pp. 121 et 124
  2. Dimensions de quelques monuments sur quid.fr
  3. Décret n° 96-1156 du 26 décembre 1996 fixant la liste des zones urbaines sensibles

48°42′7″N 6°9′0″E / 48.70194, 6.15