Hattstatt

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Hattstatt
Carte de localisation de Hattstatt
Pays France France
Région Alsace
Département Haut-Rhin
Arrondissement Guebwiller
Canton Rouffach
Code Insee 68123
Code postal 68420
Maire
Mandat en cours
Jean-Jacques Felder
2008-2014
Intercommunalité C.C. du Pays de Rouffach
Latitude
Longitude
48° 00′ 42″ Nord
         7° 18′ 02″ Est
/ 48.0116666667, 7.30055555556
Altitude 195 m (mini) – 810 m (maxi)
Superficie 5,98 km²
Population sans
doubles comptes
784 hab.
(1999)
Densité 131 hab./km²

Hattstatt est une commune française, située dans le département du Haut-Rhin et la région Alsace. Hattstatt fait partie du canton de Rouffach et de l'arrondissement de Guebwiller.

Commune du Haut-Rhin (68)

Ses habitants sont appelés les Hattstattois et les Hattstattoises.

Sommaire

[modifier] Géographie

Hattstatt est un petit village viticole situé à 8 km au sud-ouest de Colmar. On y accède par la route nationale 83. Les villages les plus proches sont dans l'ordre : Herrlisheim-près-Colmar, 1 km ; Gueberschwihr, 2 km ; Rouffach, 6 km.

[modifier] Héraldique

La commune de Hattstatt possède les armoiries de la puissante et noble famille des Hattstatt. D'or au sautoir de gueules. Déjà en 1285, ce blason est décrit (avec de nombreux autres) dans le poème Le Tournoi de Chauvency, œuvre de Jacques Bretel.

[modifier] Origine du nom

Le nom du village est probablement dérivé du patronyme Hatton ou Otto premier propriétaire des lieux. Au XIIe siècle l'endroit où se trouve le village portait le nom de Hadestal.

[modifier] Histoire

L'entrée du village d'Hattstatt dans le Haut-Rhin
L'entrée du village d'Hattstatt dans le Haut-Rhin


[modifier] Un village construit sur un ancien site gallo-romain

Ce village a probablement été construit sur un ancien emplacement gallo-romain appelé à l'époque Altévic. On a découvert à Hattstatt des tuyaux de conduits remontant à l'époque romaine. Ces tuyaux affectaient la forme d'un cône tronqué renflé à sa base et étaient lutés avec du ciment. Quelques-uns portaient la signature du potier Carpinius.

[modifier] Au XIIe siècle la famille des Hattstatt s’installent dans le village

Les Hattstatt, famille noble contrôlent le village depuis un certain temps. Dès l'année 1180, Henri Ier, évêque de Strasbourg, par une sentence en faveur de l'abbaye de Marbach, s'était élevé contre les prétentions de cette famille noble d'Alsace : Werner, Eppio et Conrad qui revendiquaient la quatrième partie du droit de patronage de Marbach et la huitième partie de la dîme de l'église de Herrlisheim. Dès 1188 le village passe entre les mains d'un certain Conrad Warnier ou Werhner qui sera investi dans la dignité de landvogt par Rodolphe de Habsbourg. En 1285, Conrad et son fils (avec Conon de Bergheim) sont les invités du comte de Chiny lors des festivités, joutes et mêlée du tournoi qui se déroulèrent entre Montmédy et Chauvency-le-Château. Jacques Bretel, chargé de faire le reportage de ces journées, les range parmi les héros de ces Jeux guerriers et raconte leurs exploits dans son poème : Le Tournoi de Chauvency.

[modifier] La construction d'un château fort

La famille des Hattstatt fit construire un château fort à 826 mètres d'altitude à l'entrée de la vallée de Saint-Grégoire qui restera dans la famille jusqu'au XVIe siècle. Ce château s'appelait le Haut-Hattstatt ou Barbenstein, de la montagne de Barby sur laquelle il était situé. Il fut brûlé en 1466, par les habitants de Munster, parce que Jean de Lupfen, seigneur de Haut-Hattstatt, avait attaqué les bourgeois de Turckheim. Après l'extinction des Lupfen, le château passa aux Hattstatt, puis aux Truchsess de Rheinfelden. Le village de Lengenberg, qui dépendait de Barbenstein, a disparu. Le bourg de Hattstatt a été en outre défendu par un autre château qui appartenait aux Hattstatt du XIIe au XVIe siècle et devint ensuite l'apanage des Schaenbourg.

[modifier] À partir du XIIIe siècle biens du village passent à l’évêque de Strasbourg

Vers 1294 les Hattstatt sont contraint d'abandonner tous leurs biens dans le village à l'évêque de Strasbourg. Seul le château restera entre leurs mains, et le village de Soultzbach-les-Bains.

[modifier] Les Hattstatt retrouvent leurs biens

Vers 1460 les Hattstatt retrouvent leurs biens. Cependant, vers 1466 le château est incendié et son donjon abattu. Vers 1505, Jacques de Hattstatt promulgue un nouveau règlement qui va mécontenter les habitants, mais devant la colère populaire un arrangement sera trouvé. La famille Hattstatt sera à l'origine de la création d'une maison de bains dont l'eau est réputée pour sa pureté. À l'extinction de la famille des Hattstatt vers 1587, les successeurs seront les Truchsess de Rheinfelden une famille noble de la Suisse qui vendent ensuite une partie du château en ruine à la ville de Colmar. Plus tard c'est la famille des Schauenberg qui prendra possession du village.

[modifier] Les juifs sont pourchassés

Au début du Moyen Âge le village de Hattstatt comporte une importante communauté juive qui sera pourchassée impitoyablement en raison de rumeurs sciemment colportées. Ils sont accusés d'avoir empoisonné les cours d'eau et sont soumis à des tortures dans le but de leurs faire avouer leurs forfaits. Ils sont brûlés dans un lieu connu sous le nom de Judenbrand un lieu-dit qui se trouve à Herrlisheim-près-Colmar. En 1375 quelques familles juives feront à nouveau une apparition dans le village ; elles seront au nombre de 43 vers 1780.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 mars 2014 Jean-Jacques Felder ... ...
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
612 649 671 691 721 784
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes
  • population provisoire pour 2006 : 840

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] Église Sainte-Colombe

Eglise Sainte Colombe à Hattstatt (Haut-Rhin)
Eglise Sainte Colombe à Hattstatt (Haut-Rhin)
Intérieur de l'église Sainte Colombe d'Hattstatt
Intérieur de l'église Sainte Colombe d'Hattstatt

L'église Sainte Colombe se trouve sur une colline perchée sur les hauteurs de la localité d'Hattstatt. Cette église porte encore quelques traces de l'époque médiévale (porte, remparts et fossés). Cette église dépendait au début du XVe siècle d'une famille noble, les Schaller, puis des Rotberg. En 1470 elle passe entre les mains du chapitre de la cathédrale de Bâle. Un curé et un vicaire officient alors dans cette paroisse. L'église Sainte Colombe compte actuellement des éléments de l'ancienne église. Certains pans sont datés des XIe, XIIe, XVe, XVIe et XVIIIe siècle qui constituent aujourd'hui l'ossature de l'église Sainte Colombe. Quatre chapellenies dédiées à Notre Dame, saint-Blaise, saint Germain et sainte Catherine sont attestées dès 1444. En 1488 une convention règle les droits de la dîme partagée entre les chapitres de Bâle et de Strasbourg ainsi que le l'abbaye de Marbach. La partie inférieure de l'église date du XIIe siècle, c'est donc l'un des plus anciens édifice de la région. Le chœur est de style gothique. Une des fenêtres, renfermant deux lancettes trilobées, surmontées sous l'arcade d'un trèfle, le ferait attribuer au XIVe siècle, n'étaient les baies voisines, géminées de même, mais dont les cintres trilobés et la broderie révèlent le XVe siècle. La nef est coupée par deux rangées d'arcades reposant sur des colonnes basses à chapiteaux cubiques. L'étage intermédiaire du clocher renferme des traces d'arcatures romanes.

[modifier] Arbre de Jessé

Dans l'église Sainte Colombe on trouve une fresque découverte en 1926 lors de travaux de rénovations de l'église. Elle est située sur le côté nord de la nef et est semble-t-il contemporaine à la construction de l'église romane. Sur cette fresque on découvre un arbre avec des ramifications plus communément appelées arbre de Jessé qui symbolise la généalogie du Christ. Selon la légende ces branches représentent des hommes et des femmes qui forment la descendance de Jessé et l'ascendance du Christ. Sur la couronne sont dessinés deux trônes, sur l'un desquels repose le Christ, l'autre n'étant pas occupé. Dans la partie inférieure du dessin on découvre le nom de la donatrice.

[modifier] Statues de Marie-Madeleine,de Catherine, de Saint-Blaise et Sébastien

Ces statues sont datées du XVIIIe siècle. Sur la travée ouest de l'église sont exposés des chandeliers de procession et les porte-cierges de la Confrérie Saint-Sébastien. Elle avait succédé à la Confrérie Saint-Blaise dont la première mention est signalée dans un document de 1330.

[modifier] Maison de vigneron, 18 rue des Seigneurs

[modifier] Fontaine Sainte-Colombe, rue principale

Fontaine Sainte Colombe à Hattstatt
Fontaine Sainte Colombe à Hattstatt

Cette fontaine appelée aussi Stockbrune, au-dessus duquel on note la présence de la statue de Sainte Colombe, se trouve sur la rue principale.

[modifier] Oratoire du XIXe siècle, Route de Gueberschwihr

[modifier] Fonds baptismaux

Fonds baptismaux à l'intérieur de l'église
Fonds baptismaux à l'intérieur de l'église

Dans l'église paroissiale Sainte Colombe se trouve une cuve monolithe posé sur un pied sculpté dont on aperçoit sur le côté les armes de la puissante famille des Hattstatts et un écu martelé.

[modifier] Maison vigneronne datée de 1535

Maison vigneronne datée de 1535 située 35 rue du Maréchal-Leclerc à Hattstatt
Maison vigneronne datée de 1535 située 35 rue du Maréchal-Leclerc à Hattstatt


[modifier] Maison vigneronne, 18 rue des Seigneurs de l'année 1703

Maison vigneronne, de 1703 située 18, rue des Seigneurs à Hattstatt (Haut-Rhin)
Maison vigneronne, de 1703 située 18, rue des Seigneurs à Hattstatt (Haut-Rhin)

Cet édifice dont les pierres de taille sont visibles possède un rez-de-chaussée qui était probablement destiné à entreposer les fûts. Dans la partie inférieure du bâtiment on trouve des ouvertures permettant le libre passage de l'air indispensable pour la fermentation du vin. Ces bouches d'aération possédaient des volets permettant la fermeture des aérations en cas de grand froid. Les tonneaux transitaient par une porte cochère formé d'un grand arc dont le linteau porte l'année 1703 et les initiales du propriétaire (M.R.). Le premier étage était occupé par les propriétaires et comportait de petites fenêtres. L'ensemble de la maison est construit en bois et en torchis.

[modifier] Ancien puits du Moyen Âge

Ce puits en parfait état de conservation date du Moyen Âge. L'année à laquelle il a été installé n'est plus lisible. Il est situé dans la rue du Bourgrain et peut être daté du XVIe siècle. Sur le puits on trouve les emblèmes de la famille noble des Hattstatt comme sur de nombreux édifices du village. Ce puits a certainement été financé par Nicolas de Hattstatt, qui est à l'origine de nombreux bâtiments dans le village.

Ancien puits situé rue du Bourgrain
Ancien puits situé rue du Bourgrain

[modifier] Château du Haut-Hattstatt

Le château d'Hattstatt a été élevé par la famille Hattstatt en 1280. Il est resté en leur possession jusqu'à la fin du XVIe siècle, époque à laquelle il subit plusieurs assauts. Le château est d'abord incendié en 1466 et son donjon détruit. Les successeurs de la famille des Hattstatt, les Truchsess de Rheinfelden vendent en partie les matériaux à la ville de Colmar vers 1646-1647. Actuellement ce château est en ruine et envahi par la végétation.

[modifier] Jumelage

Avec Wiggensbach (Allemagne)

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Notes et références

  1. Hattstatt sur le site de l'Insee

[modifier] Bibliographie

  • Veronika Feller-Vest, Die Herren Von Hattstatt, Rechtliche, wirtschaftliche und kultugeschichtliche Aspeckte einer Adelsherrschaft (13. bis 16 Jahrhundert) - Peter Lang, Bern, Frankfurt am Main, 1982, 458 pages (ouvrage très complet sur cette famille noble avec tableau généalogique)
  • Auguste Scherlen, Die Herren von Hattstat und ihre Besittzungen, Colmar, 1908 (Histoire de cette famille)
  • Jean Daniel Schoepflin, Alsatia Illustrata, Colmar, 1751-61 - 2 volumes
  • Jean Daniel Schoepflin, L'Alsace illustrée, ou son histoire sous les empereurs d'Allemagne et depuis sa réunion à la France, traduite par L.W Ravenez, Strasbourg, 1849-52 , 5 volumes, François Perrin éditeur, Mulhouse, 1852
  • Édouard Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l'Alsace, Rixheim, Imprimerie F. Sutter & Cie, 1910 (2 volumes)

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes