Hannibal Lecter

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Hannibal Lecter
Personnage de Hannibal Lecter
Naissance 20 janvier 1933
Origine Vilnius, Lituanie
Genre Homme
Activité(s) Docteur
Tueur en série
Sociopathe
Caractéristique Anthropophage
Famille Mischa Lecter (sœur)
Comte Robert Lecter (oncle)
Lady Murasaki (tante par alliance)
Ennemi(s) Mason Verger, Frederick Chilton
Créé par Thomas Harris
Roman(s) Dragon Rouge
Le Silence des agneaux
Hannibal
Hannibal Lecter: Les Origines du Mal
Interprété par Brian Cox
Anthony Hopkins
Gaspard Ulliel
Aaran Thomas (enfant)

Hannibal Lecter est un personnage de fiction créé par Thomas Harris dans le roman Dragon Rouge en 1981. Il est le protagoniste central des romans et des films éponymes qui en ont été adaptés.

Sommaire

[modifier] Biographie

Ce qui suit dévoile l'intégralité des romans et des films.

[modifier] La genèse d'un tueur

Hannibal Lecter est né en Lituanie à Vilnius dans une famille de la vieille noblesse balte le 20 janvier 1933(notons une anomalie dans le film "Le Silence des agneaux", où il est dit "comme il [Hannibal] est né à Baltimore"). La vie du futur psychopathe bascule durant la déroute de l'armée allemande : des schutzmannschaften assassinent sa jeune sœur et dévorent son corps. Un prédateur hors-norme est né.

Orphelin, Hannibal échoue dans le château familial, reconverti en orphelinat soviétique après la guerre. Pour ses 13 ans, son oncle, peintre réfugié en France, l'accueille près de Paris. C'est là qu'il commet son premier meurtre, vengeant ainsi un affront fait à la femme japonaise de son oncle, Dame Murasaki, ainsi que la mort de ce dernier. Hannibal part par la suite à Paris, avec Dame Murasaki. Il y suit des cours de médecine et, retrouvant la trace des assassins de sa sœur, « goûte » sa vengeance. Puis il émigre aux États-Unis, pays où il devient un psychiatre renommé. Tribun du mal, Hannibal possède une maitrise totale de la rhétorique, hypnotisant littéralement son public. Il devient même membre du comité de l'orchestre philharmonique de Baltimore, dont il assassinera l'un des musiciens (Benjamin Raspail) pour leur servir un étrange ragout « dont les ingrédients ne furent jamais identifiés » (le flûtiste fit aussi partie des « amuse-bouches »), accompagnée d'un vin à sept cents dollars la bouteille (pour améliorer l'orchestre que le flûtiste gâchait).

Mais derrière un sourire carnassier aux dents blanches, une politesse raffinée, se cache un implacable criminel amoral qui ne connaît ni pitié, ni remords. En effet, avant d'être arrêté en 1980 par Will Graham (un profiler que ce génie machiavélique aidait dans l'établissement du profil psychologique d'un tueur qui n'était autre que lui-même), Lecter a eu le temps de massacrer huit personnes, parmi lesquelles le musicien et un employé du recensement dont il « dégusta le foie avec des fèves au beurre et un excellent chianti », ne laissant que deux survivants (l'un d'eux est Mason Verger).

[modifier] « Hannibal le Cannibale »

Démasqué, Hannibal est arrêté, jugé et condamné neuf fois à la perpétuité. Qualifié de pur sociopathe, il est interné à l'hôpital psychiatrique de très haute sécurité de Baltimore sous la direction du Docteur Chilton.

Huit ans après son incarcération, la faculté d'analyse de Lecter sera sollicitée dans l'affaire de Francis Dolarhyde, le « Dragon Rouge » (surnommé « la Mâchoire », « la petite Souris » ou « la Dent vicelarde » suivant les versions), assassin de deux familles. Il aidera la police à le coincer, mais donnera également à l'assassin l'adresse de Will Graham auquel le tueur rendra une visite qui laissera de terribles traces sur le visage de l'inspecteur.

Deux ans après environ, Lecter reçoit la visite de Clarice Starling, élève au centre de formation du FBI. Le premier contact est plutôt froid :

Lecter : « Vous savez à quoi vous ressemblez avec votre sac à main et vos chaussures bon marché ? À une fille de ferme, une fille de ferme endimanchée, sans le moindre bon goût. Une alimentation correcte a fait de vous une fille solide mais vous n'êtes pas à plus d'une génération de la pauvreté crasse. N'ai-je pas raison agent Starling ? Et cette origine que vous essayez désespérément de cacher, vous venez du fond de la Virginie.

Que fait votre père ? Est-ce qu'il descend dans la mine ? Est-ce qu'il empeste le charbon ? Et les garçons qui n'arrêtaient pas de vous sauter dessus, tous ces tâtonnements pénibles et moites à l'arrière des voitures pendant que vous ne rêviez que de partir, de vous sortir de là et d'entrer enfin au FBI. » (dialogue du film Le Silence des agneaux)

Cependant, au fur et à mesure, une complicité va s'établir entre deux êtres si différents et pourtant si similaires.

La fille du sénateur Martin a été enlevée par « Buffalo Bill », un tueur fou ayant déjà fait cinq victimes. Il ne doit pas y en avoir de 6e et Hannibal a le pouvoir d'éviter la découverte d'un nouveau cadavre, car il connaît le nom de l'assassin. Mais il ne le donnera pas pour rien. Il veut une fenêtre, un paysage. Clarice Starling lui fait une offre bidon mais Lecter l'apprend par Chilton qui lui fait à son tour une offre, cette fois réelle.

Lecter est donc transféré préalablement à Memphis où il donne un faux nom au sénateur puis, un soir, échappe aux deux gardiens qu'il massacre littéralement (L'agent Boyle est matraqué à mort avant d'être pendu aux barreaux de Lecter, ventre ouvert. L'agent Pembry, lui, a le visage arraché et son corps portant les habits de prisonnier sert à faire diversion. Pendant ce temps-là, Lecter qui « porte » le visage de Pembry est emmené en ambulance avant de disparaître). Les quelques informations qu'il avait données à Clarice Starling mettent tout de même la jeune stagiaire sur la bonne voie, et lui permettent de libérer à elle seule la fille du sénateur Martin, et de tuer « Buffalo Bill ».

Lecter est en cavale. Il part tout d'abord aux Bahamas où il dévore Chilton puis part vivre à Florence en Italie où il devient (sous le faux nom de « Docteur Fell ») conservateur dans une bibliothèque. Mais son passé le rattrape dix ans plus tard. Une ancienne victime, Mason Verger, un milliardaire terriblement défiguré par Lecter, tend un piège à Hannibal.

[modifier] Le cannibale amoureux

Une fois encore, les chemins de Lecter et de Starling se croisent. Clarice, mise en congé du FBI et sous le coup d'une enquête à la suite d'une bavure, sauve en effet Hannibal des griffes de Verger mais est blessée dans l'opération et tombe inconsciente. C'est Hannibal qui lui sauve la vie et la recueille dans la maison de campagne de Paul Krendler, du ministère de la justice.

Lecter, qui était tombé amoureux d'elle, l'invite à un dîner « romantique ». Dîner auquel participera Paul, qui dégustera, non sans se régaler, sa propre cervelle. Clarice essaye à de multiple reprises de tuer Hannibal, sans succès mais finit par réussir à le menotter avec elle. Le seul moyen de se libérer serait de couper la main de l'un des deux intervenants. Hannibal fit son choix, coupa sa propre main et finit par s'enfuir, en n'oubliant pas d'emporter les reste du plat de résistance dont il se délectera avec un invité imprévu peu après.

Toutefois, dans le livre il en est autrement : Clarice est elle-même attirée par Hannibal Lecter et le couple parvient à s'enfuir.

[modifier] Œuvres où le personnage apparaît

[modifier] Romans

[modifier] Cinéma

[modifier] Analyse

[modifier] Différences entre les romans et les films

Il existe des différences notables entre le Docteur Hannibal Lecter tel qu'il apparaît dans la trilogie de Thomas Harris, et tel qu'il est mis en scène dans les films. Il est certain que sa popularité doit beaucoup au duo d'acteurs de 1991, Sir Anthony Hopkins dans le rôle d'Hannibal et Jodie Foster dans celui de Clarice, à tel point qu'on en a oublié Le Sixième Sens de 1986 et qu'une nouvelle adaptation de Dragon rouge est sortie en 2002 avec Anthony Hopkins.

Dans le roman Hannibal, Thomas Harris songeait à l'adaptation au cinéma et pensait que Hopkins ne jouerait pas, mais que Jodie Foster reprendrait le rôle de Clarice. Aussi, dans ce roman dont l'action est censée avoir lieu dix ans après le Silence des agneaux, est-il dit qu'Hannibal Lecter a subi une opération de chirurgie esthétique qui l'a rendu méconnaissable, tandis que Clarice a juste mûri. Mais ce fut le contraire qui se produisit : dans le film de Ridley Scott, Anthony Hopkins reprit son rôle, tandis que celui de Clarice fut tenu par Julianne Moore.

De même, les producteurs ont sans doute estimé immorale la fin de Hannibal, dans laquelle les deux amants partent vivre heureux leur conte de fées. Dans le film de Ridley Scott, Hannibal fait bien goûter sa cuisine à Clarice, mais elle se borne ensuite à tenter de l'arrêter bien qu'il parvienne à partir seul grâce à un sacrifice.

Une autre différence capitale (et pour laquelle les scénarios ont du être remaniés) est la main gauche de Lecter. Dans Le Silence des Agneaux, il est clairement expliqué qu'Hannibal a six doigts à cette main (deux médiums). C'est grâce à cette malformation qu'il réussit à s'évader. En effet, sa main attire toujours les regards ce qui lui permet de cacher sa « clé » dans l'autre sans danger. De plus, dans Hannibal, les radios que reçoit Verger montrent que Lecter s'est fait enlever chirurgicalement ce sixième doigt. Dans le film, on a dû broder une histoire de fracture du bras pour expliquer ces radios.

Pour finir, c'est la cicatrice de l'opération chirurgicale à sa main gauche qui attire l'œil du Commandatore Pazzi, dans le livre.

[modifier] Un héros de roman populaire

Hannibal Lecter renouvelle le personnage stéréotypé de l'ogre et du savant fou, et peut passer pour un héritier du jeune Anglais Alex Delarge de L'Orange mécanique d'Anthony Burgess. Fou, il l'est sans doute, du moins dans Dragon rouge, premier opus de la trilogie, un peu moins dans Le Silence des agneaux. Dans ces deux romans, Hannibal n'est encore qu'un second rôle.

C'est avec l'arrivée de Clarice Starling dans le Silence des agneaux que le psychopathe évolue. On comprend très vite qu'il ne fera aucun mal à la jeune femme (quand une amie lui demande si elle n'a pas peur avec Lecter en cavale, elle répond qu'elle est sans inquiétude, car pour Lecter, selon elle, chercher à lui nuire serait lui « manquer de courtoisie »). Au bout du compte, malgré le massacre de deux policiers chargés de le surveiller, Hannibal dans Le Silence des agneaux a un rôle positif car il aide Clarice à triompher d'autres méchants et paraît plutôt sympathique pour un assassin.

Dans Hannibal, c'est lui désormais le héros. Dans un décor à sa mesure, Florence, il est éblouissant de raffinement et d'érudition, fait des recherches historiques dans le Palazzo Vecchio, gagne le respect et la confiance d'une société savante en donnant une conférence sur Dante Alighieri. C'est un vrai gentleman-tueur en série. Ceux qui le traquent sont tous des méchants et des corrompus, qui mériteraient au fond le sort qu'Hannibal leur réserve. Enfin on apprend qu'Hannibal a été traumatisé par une enfance malheureuse, argument éculé mais qui fait toujours son effet devant un jury d'assises. Néanmoins, son aspect psychopathe ressort dans ce que nous voyons de ses premiers crimes, où il semble tirer une certaine jouissance des crimes qu'il perpètre par vengeance de sa sœur.

[modifier] Morts stupides

Le commandant Pazzi aveuglé par sa propre avidité, cherche à obtenir les empreintes digitales du Dr. Lecter tel que demandées dans l'offre émise sur le site WEB du FBI pour le compte de Mason Verger. Hannibal semble tout faire pour le mettre en garde contre sa propre bêtise ; lui rappelant le triste sort d'un de ses ancêtres (Francesco Pazzi) mais rien n'y fait et deux autres personnes mourront avant que Pazzi finisse à son tour au bout d'une corde sans ses boyaux qui eux finiront leur course sur le pavé...

Le commandant Pazzi est un flic corrompu. En laissant Gnocco mourir sur le sol comme un chien, l'empêchant de poser ses mains sur la blessure pour retenir le sang, il montre clairement sa détermination et le fait qu'il ne veut aucun témoin.

Mason Verger est totalement aveuglé par une soif de vengance au point qu'il se croit supérieur à Hannibal grâce à sa haine envers lui, mais sûrement pas grâce à une intelligence plus raffinée. Verger finira dévoré par des sangliers de deux cent soixante-dix kilos nourris à l'eau claire depuis quelques jours, destin qu'il réservait à son bourreau. Hannibal n'aura eu qu'à proposer au pauvre (et écœuré) médecin personnel de Mason de le pousser dans l'enclos en lui disant : « Vous n'aurez qu'à dire que c'est moi qui l'ai poussé. » Dans le livre, Hannibal convainc la propre sœur de Verger de le tuer, avec la murène de ce dernier.