Discuter:Hétérosis

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Bonjour,

Je me permets de m'insurger contre cette affirmation :

"Ainsi chez les céréales comme le maïs ou le seigle l'effet d'heterosis conduit à un doublement du rendement"

Il n'existe aucune étude ayant démontré cela. On est bien loin d'un doublement du rendement grâce à l'hétérosis. Cette affirmation est parfaitement dogmatique. Allez voir ce qu'il se passe réellement dans les champs, plutôt que de relayer la doxa des industries semencières.

[modifier] Heterosis: amalgames entre realite biologique et interet agricole pratique

Sur l'affirmation:

"Ainsi chez les céréales comme le maïs ou le seigle l'effet d'hétérosis conduit à un doublement du rendement "

...citer une source vérifiable serait effectivement le minimum, d'autant que le rédacteur a ajoute, in cauda venenum:

"(selon les industries productrices d'hybrides F1)." Cette parenthèse fait porter aux semenciers la responsabilité d'un propos qu'ils n'ont pas tenus!

A défaut de doublement du rendement, un article paru dans la presse agricole bio helvétique en 2005 montre une supériorité significative, autour de 20%, d'hybrides de seigle comparés à plusieurs variétés-populations. Voir la dernière figure dans: http://orgprints.org/4692/01/arncken-2005-seiglehybride.pdf http://www.fibl.org/francais/actualites/publications/2005/0425-hybride.php

Il s'agit apparemment d'hybrides 3 voies et non F1, mais cela ne change pas le fond du problème.

Sur le maïs aux Etats-Unis, on peut citer A. Charcosset: " L’ensemble de cette activité a conduit, à partir des années 1922-24, à l'identification d'hybrides présentant un avantage répétable d’environ 10% par rapport aux meilleures variétés population de l’époque." http://www.inra.fr/gap/vie-scientifique/animation/colloque-AP2002/actes-complets.pdf


Il y a ici deux débats, et un agronome nommé Jean-Pierre Berlan qui les mélange trop souvent.

Le premier débat est de savoir si les variétés populations sont inférieures ou non aux semences hybrides - C'est le débat de fond sur la biologie de l'hétérosis. Y a t'il un gain à faire augmenter le degré d'hétérozygotie d'une plante (ou d'un animal)? La réponse est clairement oui, comme en temoignent les travaux ci-dessus. On débat encore des mécanismes impliqués: il y a pour partie sans doute, une optimisation de flux métaboliques, qui a pu être reproduite in vitro (voir Fiévet, J. (2004). Variabilité du protéome enzymatique et contrôle métabolique : vers un modèle biochimique de l'hétérosis, 110 pp. Doctorat de Sciences de l’Université Paris Sud XI - Orsay).

Le second débat est de savoir si, en pratique, le geste auguste du ressemeur vaut toujours la chandelle. Les semences hybrides sont élaborées par des semenciers professionnels qui proposent aux agriculteurs d'abandonner leur souveraineté sur le grain qu'il produisent (grain de ferme). Les opinions sur cette question peuvent diverger, en fonction de critères pragmatiques -la balance entre l'augmentation du rendement et le prix augmenté des semences, ou idéologiques, comme en témoigne l'article suisse cité plus haut. Sur la question, voir aussi http://www.science-decision.fr/cgi-bin/topic.php?topic=OGM

Je trouve qu'il n'est pas sain de nier une réalité agronomique comme l'hétérosis au motif des concentrations économiques qu'elle induit. Il est légitime de faire de la politique, mais vaut mieux en faire sans faux nez.

[modifier] hybride F1

Ne serait-il pas mieux pour la clarté de l'article de mettre les paragraphes suivants dans l'article Hybride F1?

"Ainsi chez les céréales, comme le maïs ou le seigle, l'effet d'hétérosis conduit à une forte augmentation du rendement potentiel, sous réserve que les conditions réelles de production permettent à ce potentiel de s'exprimer pleinement. L'utilisation d'hybride F1 dans la production du maïs aurait permis de multiplier le rendement moyen par 5,7 en France entre 1950 et 2000 (de 15 à 86 q/ha)(référence:Maïs, mythes et réalités, JP Gay, éd. Atlantica, 1999, page 297.)

Selon certains agronomes, dont Jean-Pierre Berlan de l'INRA, aucune étude n'a jamais démontré une supériorité significative des hybrides F1, si ce n'est concernant leur côut pour l'agriculteur, incomparablement plus élevé.

La part des variétés hybrides utilisées en agriculture a considérablement augmenté dans les dernières décennies, en particulier chez les plantes potagères. En 1995, plus de 80 % des variétés de brocoli, de tomate et de chou étaient des hybrides. Outre leur performances accrues, les hybrides présentent une grande homogénéité : toutes les plantes issues du croisement de deux lignées pures sont génétiquement identiques. "


--Matt95 (d) 14 février 2008 à 12:31 (CET)