Hybride

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En génétique, l'hybridation est le croisement de deux individus de deux variétés, sous-espèces (croisement intraspécifique), espèces (croisement interspécifique) ou genres (croisement intergénérique) différents. L'hybride présente un mélange des caractéristiques génétiques des deux parents. Lors de croisements interspécifiques, le terme métis est aussi utilisé.

L'hybridation est toutefois différente de la manipulation génétique dans la mesure où l'hybridation, même si elle est peut être provoquée par l'homme, peut aussi se produire naturellement.

Sommaire

[modifier] Hybridation et spéciation

L'hybridation est un des fondements de la spéciation. Alors que la mutation génétique ne modifie qu'un seul gène, l'hybridation entraîne une combinaison de multiples mutations qui, si elles sont bénéfiques et stables, peuvent en une cinquantaine de générations faire naître une nouvelle espèce. C'est ce phénomène qui laisse penser aux scientifiques que la vie doit être considérée comme un continuum génétique plutôt que comme un ensemble d'espèces isolées (Voir Théorie de l'évolution).

[modifier] Reproduction des hybrides

Certains hybrides stables peuvent se reproduire par leurs semences (Bos taurus /Bos indicus) mais le plus souvent, ils sont stériles. Chez les végétaux, on peut reproduire les hybrides par multiplication végétative (bouturage ou greffage). De nombreux hybrides végétaux stériles ont été rendus féconds par traitement chimique, changement de température ou irradiation.

[modifier] Hybridation et éthique

Des scientifiques souhaitent créer des hybrides homme-animal, à fin expérimentale ou pour répondre à une pénurie d'oeufs humains pour y isoler des cellules-souches embryonnaires. Ils estiment qu'en utilisant des ovules d'animaux, plus disponibles, ils pouraient créer des hybrides humains-animaux
En 2008, la chambre des lords britannique a rejeté un amendement déposé par Lord Alton dans le cadre du projet de loi Fertilisation humaine et embryologie visant à interdire la production de tels hybrides, mais ceux-ci ne pourront être produit que pour des enbryons qu'on laissera "vivre" 14 jours au plus (avec implantation in utero interdite), et après autorisation de la Human Fertilisation and Embryology Authorityh (HFEA), si celle-ci considère la recherche proposée comme nécessaire, et après examen d'éventuelles autres alternatives. Les deux premières autorisation, données au Royaume-Uni ont concerné des hybrides cytoplasmiques (ou « cybrides »[1]) à 99,9% humains et à 0,1 % animal (mitochondries respectivement de vaches et de lapins)[2]

[modifier] Rétrocroisement

Le rétrocroisement sert à transférer un ou quelques gènes désirables d'un parent donneur à un parent récepteur par ailleurs acceptable. Il nécessite un croisement répété de nouveaux hybrides au parent récurrent et la sélection du gène désiré du parent donneur.

[modifier] Botanique

Chez les végétaux, on peut créer des hybrides en pratiquant une pollinisation contrôlée. Le botaniste tchèque Gregor Mendel puis l'américain Luther Burbank ou l'agronome russe Ivan Mitchourine furent des précurseurs en la matière à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.

[modifier] Hybrides F1

En anglais, First Filial Generation : les semences d'hybrides F1 sont le résultat d'un croisement entre deux variétés ou races d'une même espèce, sélectionnées sur plusieurs générations pour certains traits caractéristiques. Pour obtenir des semences F1, on doit croiser les parents originaux à chaque année. Il n'est pas conseillé de récolter les semences produites par les hybrides F1 car elles ne reproduiront pas fidèlement les traits de leurs parents. On dit que ces semences F2 sont instables ;

[modifier] Technique d'hybridation végétale

L'hybridation s'obtient en retirant manuellement les anthères des fleurs du parent femelle désigné afin d'éviter une auto-fécondation parfois possible. Une fois les anthères "castrées", on dépose du pollen mûr (prélevé sur le parent mâle choisi) sur le pistil de la fleur du parent femelle. La graine hybride qui en résulte porte l'information génétique des caractères des deux parents.

Si l'hybride obtenu hérite des qualités souhaitées, on parle alors d'effet hétérosis ou vigueur hybride.

Un système de marqueur génétique est désormais souvent utilisé pour ne cultiver sur le long terme que les semis les plus prometteurs. Par exemple, pour créer de nouvelles variétés de pommes, on croise deux variétés connues ayant des caractéristiques intéressantes. On sème les pépins des fruits obtenus mais on sait que seul 1/8 des semis dispose des allèles recherchés (couleur, conservation, teneur en sucre, etc.). Pour ne garder que ces semis, on procède à un test génétique sur une feuille mûre dès la première année du semis. Si celle-ci montre la présence de gène favorisant une forte production d'éthylène (qui entraîne une mauvaise conservation du fruit), on élimine immédiatement le semis. Il existe aussi des marqueurs permettant de connaître à l'avance la couleur des futurs fruits. En procédant ainsi, les hybrideurs concentrent leurs travaux uniquement sur les semis de valeur.

[modifier] Monohybridisme

Le monohybridisme est un type de croisement génétique qui permet de suivre l'hérédité d'un seul caractère.

Les différentes formes d'un caractère étant généralement contrôlées par différents allèles d'un même gène, on croise des individus de lignée pure comme par exemple des individus à fleurs jaunes avec des individus à fleurs bleues et on observe la couleur des fleurs obtenues. On pourra ainsi définir quel est l'allèle dominant et quel est le récessif.

Lorsque le croisement concerne deux caractères différents, on parle de dihybridisme, et ainsi de suite.

[modifier] Hybrides interspecifiques

Quelques exemples :

[modifier] Zoologie

Le zébrâne est un hybride Ane × Zèbre
Le zébrâne est un hybride Ane × Zèbre

[modifier] Étymologie

Le mot hybride vient du latin ibrida qui désignait le produit du sanglier et de la truie, et plus généralement tout individu de sang mêlé. L'orthographe a été modifiée par rapprochement avec le mot grec hybris[3] faisant référence à la violence démesurée qui peut évoquer la notion de viol, union contre nature.

[modifier] Références

  1. Ott Mo (2007), Biofutur, n° 284, p 44-47
  2. Gautier Andujar, Biofutur n° 286. p 10/64, Mars 2008
  3. Dictionnaire Le Robert électronique, 1992.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien externe