Hélène et les garçons

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Hélène et les garçons
Titre original Hélène et les garçons
Genre Sitcom
Créé par Jean-François Porry
Pays d’origine France France
Chaîne d’origine TF1
Nombre de saisons 4
Nombre d’épisodes 280
Durée 26 minutes
Diffusion d’origine 25 mai 1992
22 novembre 1994

Hélène et les garçons est une série télévisée française en 280 épisodes de 26 minutes, créée par Jean-François Porry, produite par AB Production et diffusée du 25 mai 1992 au 22 novembre 1994 sur TF1. Il s'agit d'un spin-off de la série Premiers Baisers, centré sur le personnage d'Hélène Girard, interprétée dans les deux séries par Hélène Rollès.

Sommaire

[modifier] Synopsis

La série met en scène les aventures, principalement sentimentales, d'un groupe d'étudiants, abordant des sujets récurrents tels que la musique, les flirts et les ententes et mésententes entre les personnages.

Hélène Girard, la grande sœur de Justine (l'héroïne de Premiers Baisers), est entrée à la fac de Paris-XIV. Elle est devenue copine avec Johanna et Cathy, qui occupent la même chambre qu'elle dans la résidence universitaire. Dès le premier épisode, elles font la rencontre de trois garçons, Nicolas, Étienne et Christian, trois musiciens. Aussitôt, les couples se forment. Au fil des épisodes, ils se feront et se déferont, au gré des rencontres et des tromperies.

[modifier] Distribution

[modifier] Épisodes

La série est diffusée quotidiennement par TF1, en quatre « saisons »: du 11 mai 1992 au 26 juin 1992 (épisodes 1 à 28), du 7 septembre 1992 au 31 décembre 1992 (épisodes 29 à 97), du 20 mai 1993 au 10 septembre 1993 (épisodes 98 à 177) et du 5 juillet 1994 au 22 novembre 1994 (épisodes 178 à 278).

[modifier] Commentaires

La série est dérivée de Premiers baisers (Hélène étant la sœur aînée de Justine, l'héroïne de celle-ci), elle-même étant dérivée de Salut les Musclés. Hélène et les garçons a par la suite deux séries dérivées, réunissant la plupart des personnages : Le Miracle de l'amour et Les Vacances de l'amour. L'idée de cette série serait venue à Jean-Luc Azoulay en constatant la grande popularité d'Hélène dans Premiers Baisers.

Comme les autres « sitcoms AB », les enregistrements de Hélène et les garçons se font à la chaîne, dans le but de produire environ un épisode par jour. Toutes ces séries ont recours à des rires enregistrés en fond sonore (ou "rires en boîte") lors des passages humoristiques.

[modifier] Critiques envers la série

Dès son apparition à l'écran, Hélène et les garçons est la cible de violentes critiques dans la presse. Le fait qu'elle soit produite par AB Productions, qui produit déjà le Club Dorothée depuis 1987 sur TF1, et qui est lui-même sujet à de nombreuses critiques (notamment au sujet des dessins animés supposés violents qu'il diffuse), n'y est sans doute pas étranger.

Les principales critiques concernent l'aspect absolument irréaliste de la vie d'étudiants dépeinte dans la sitcom. On ne sait pas clairement quelles études les protagonistes suivent, et pour cause: jamais, au cours des 280 épisodes de la série, on ne les voit en cours et on les voit assez peu réviser leurs examens. Par ailleurs, ces étudiants ne semblent connaître aucun problème d'argent: ils passent leur vie à boire des jus de fruits à la « cafèt' », à la salle de gym ou en discothèque sans jamais régler leurs verres et n'ont pas besoin de travailler pour payer leur loyer ou leurs études. Plutôt que d'étudier, les filles préfèrent se retrouver au garage pour écouter les garçons répéter leurs morceaux. Les chambres des étudiants ne sont pas non plus crédibles, notamment celle des filles avec ses lits en fer forgé avec dorures.

Les personnages sont jugés caricaturaux et très lisses, à l'image de l'héroïne, la bonne copine gentille qui ne s'écarte jamais du droit chemin. Aucun d'entre eux ne fume ni ne boit. Les filles sont plutôt fleur bleue, les garçons font de la musique. Tous les acteurs sont blancs et il n'y a aucun métissage. La qualité des scénarios, supervisés par le producteur Jean-Luc Azoulay, sous son pseudonyme de Jean-François Porry, est mise en cause pour leur manque d'originalité et pour la répétition d'un même schéma sentimental aseptisé. Les personnages n'évoquent que très rarement des relations sexuelles et elles ne sont jamais montrées (ce qui peut s'expliquer par l'heure de grande écoute à laquelle est diffusée la série et par le jeune âge des téléspectateurs visés). On peut d'ailleurs noter que le seul couple partageant une vie commune, José et Bénédicte, n'est jamais mis en scène chez lui.

Le jeu approximatif des acteurs est également critiqué. À l'époque, la plupart des acteurs sont débutants et les impératifs de tournage (un épisode par jour ou presque) ne facilitent pas leur travail. Cet écueil se retrouve dans toutes les productions AB qui envahissent l'antenne de TF1 les mois suivants (Le Miel et les abeilles, Les Filles d'à côté, etc.), galvaudant l'image de la sitcom, avant la diffusion française de Friends[1]

[modifier] Introduction de faits de société

Passés les premiers épisodes, quelques faits de société sont pourtant introduits dans certains scénarios, notamment sous l'impulsion de la scénariste Emmanuelle Mottaz. Ainsi, entre autres, Johanna se rapproche d'une secte new age (épisodes 83/85), Sébastien se retrouve à l'hôpital après un accident de moto (épisode 134), Laly est dépitée d'apprendre l'homosexualité d'un garçon qu'elle convoite (épisode 133), Linda tente de se suicider en avalant un tube de somnifères (épisode 147) puis fait une fausse couche (épisode 203), Thérèse est victime de harcèlement sexuel (épisode 155), Nathalie échappe à un viol collectif (épisode 188) puis craint d'avoir été contaminée par le sida après une relation non protégée avec Thomas Favar (épisode 208), Taxi souffre de kleptomanie (épisode 262)...

Le problème de la drogue est quant à lui évoqué à deux reprises dans la série. Tout d'abord, dans les épisodes 105 à 109, Christian sombre au point d'être retrouvé dans le caniveau les bras pleins de traces de piqûres, avant de s'en sortir grâce au soutien de ses amis. Plus tard, au cours d'une séance d'enregistrement avec Thomas Favar, Hélène est droguée à son insu, en mangeant un space cake. Ces épisodes (du 228 au 233) ne sont pas diffusés par TF1, qui ne veut pas risquer de voir l'image de son héroïne ternie, contrairement aux télévisions belge, suisse et russe. Il en est de même pour les deux derniers épisodes de la série, au cours desquels les garçons se battent, et qui sont annulés en dernière minute.

[modifier] Un phénomène de société

En France, la série est regardée chaque jour par 4 à 6 millions de téléspectateurs, soit jusqu'à 52% de parts de marché, et permet à TF1 de rajeunir son public. Certains épisodes sont suivis par 90% des filles et des femmes de 4 à 24 ans[2]. Hélène et les garçons remplace ainsi la série Santa Barbara. La série est également diffusée en Belgique, en Suisse, en Espagne, en Norvège, en Russie et dans de nombreux pays de l'Est. Une version germanophone (pour la RTL+) et une version anglophone sont également un temps annoncées, avant d'être abandonnées, tout comme un projet de film.

Cette opposition entre les critiques virulentes et un succès indiscutable font de Hélène et les garçons un phénomène de société, présent en une de nombreux journaux à l'époque. En 1999, la sociologue Dominique Pasquier se penche sur le succès de la série, à partir de lettres écrites à ses acteurs.

[modifier] Un outil promotionnel pour AB Productions

Le succès de la série permet aussi à AB Productions d'assurer à moindre coût la promotion de sa filiale AB Disques. La chanson du générique Pour l'amour d'un garçon (qui atteint la quatrième place du Top 50 en France et reste classée dix semaines dans les dix meilleures ventes) lance la carrière de chanteuse d'Hélène dont le premier album, sorti en 1989, n'avait pas connu le succès. De plus, à partir de Peut-être qu'en septembre, chaque nouveau single d'Hélène sert de générique fin à la série (tout comme les chansons de Christophe Rippert dans Premiers Baisers ou celles de Mallaury Nataf dans Le Miel et les abeilles).

Mais certains titres sont de plus inclus dans la trame de la série. Ainsi, on voit Hélène enregistrer en studio le titre Peut-être qu'en septembre, dont Christian a signé le texte (évoquant ses sentiments à l'égard de Johanna qui l'a quitté) et Nicolas la musique, ou Pour l'amour d'un garçon, écrit par Nicolas pendant son service militaire. Généralement, c'est l'une de ces chansons qui illustre les séquences où les personnages repensent au passé.

Enfin, pour surfer sur la popularité du personnage de « Cri-Cri d'amour », le producteur Jean-Luc Azoulay fait également enregistrer un album à l'acteur Sébastien Roch, Silences, dont le premier extrait, Au bar de Jess, reste 16 semaines au Top 50.

[modifier] Notes

  1. Ainsi, un article de L'Expansion consacré à Hélène et les garçons, datant du 21 octobre 1993, donne une définition inexacte et assez péjorative du terme sitcom: "feuilleton modeste par le coût et léger de ton, dont il n'est pas mortel de manquer un épisode".
  2. Hélène et son business, article de L'Expansion, 21 octobre 1993

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Dominique Pasquier, La Culture des sentiments, l'expérience télévisuelle des adolescents, Éditions de la Maison des Sciences de l'homme, 1999

[modifier] Liens externes

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