Guillaume Adelin

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Blason de la Maison de Normandie
Blason de la Maison de Normandie

Guillaume Adelin, né en 1103 et mort le 25 novembre 1120, était le seul fils légitime d’Henri Ier Beauclerc et de son épouse Édith d'Écosse. Sa mort prématurée dans le naufrage de la Blanche-Nef a amené un remaniement dans les relations politiques entre l’Angleterre et la France.

Ses grand-parents maternels étaient Malcolm III d'Écosse et Marguerite d’Écosse. La deuxième partie du nom de Guillaume, qui s’écrit indifféremment Audelin, Atheling ou Aetheling, dérive du vieil anglais Ætheling signifiant « fils de roi ».

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Héritier désigné

Le roi d'Angleterre Henri Ier avait conscience que s'il venait à mourir, sa succession au trône n'était pas assurée car son fils était jeune. En conséquence, il obligea en 1115 et 1116 les barons de Normandie et d'Angleterre à jurer hommage et fidélité à Guillaume. C'était une cérémonie inédite en Angleterre[1].

La reine servait habituellement de régente lorsque Henri quittait l’Angleterre pour la Normandie. Après la mort de sa mère en 1118, Guillaume était assez âgé pour occuper sa place. Il fut étroitement conseillé dans ce rôle par les administrateurs du roi comme Roger de Salisbury. Vers la dernière année de sa vie, il est parfois appelé « designatus rex » (roi désigné). Guillaume a néanmoins eu très peu de pouvoir réel.

Mort avant d'être adulte, il ne put influer personnellement sur les affaires politiques de son père. Sauf à deux occasions. Pendant son long règne, Henri fut en effet confronté à l’hostilité des principautés voisines et Guillaume servit d'apaisement. D'abord, pour se réconcilier l'Anjou, Henri promit en 1113 son fils à Isabelle (ou Mathilde) d'Anjou, la fille aînée du comte Foulque V d'Anjou. Le mariage eut finalement lieu en 1119.

Le roi de France était un autre voisin hostile d’Henri. Un contentieux important tournait autour de l’obligation apparente pour Henri de lui prêter hommage en tant que duc de Normandie. Roi lui-même, Henri répugnait à se conformer à cet usage et, en 1115, il proposa à Guillaume de le faire à sa place. Après une période de conflit, cette offre finit par être acceptée en 1120 par la Cour de France et Guillaume prêta hommage à Louis VI en 1120. Il est, pour cette raison, parfois compté comme duc de Normandie.

Ceci est cependant de moindre importance en comparaison avec la façon significative dont sa mort a affecté les événements du début du XIIe siècle.

[modifier] Naufrage de la Blanche-Nef

Icône de détail Article détaillé : Blanche-Nef.

Le 25 novembre 1120, Henri et sa Cour prirent la mer à Barfleur en Normandie pour rejoindre l'Angleterre. Or, la Blanche-Nef, le bateau où était embarqué Guillaume, sombra après avoir heurté des écueils. Guillaume fut mis dans le bateau de sauvetage, mais il fit demi-tour pour secourir sa demi-sœur, et son embarcation fut renversée par les naufragés qui s'y accrochaient désespérés. Guillaume se noya. Sa mort eut pour conséquence de laisser Henri Ier sans héritier mâle. Une sœur aînée de Guillaume, Mathilde l'Emperesse lui succèda comme héritière au trône mais, à la mort d'Henri, les barons qui avaient juré de soutenir son accession au trône y renoncèrent, permettant à Étienne de Blois, cousin de Guillaume et de Mathilde de s’en emparer. Son règne connaîtra alors une guerre civile de 1135 à 1154.

[modifier] Mariage

Guillaume fut fiancé à Isabelle (ou Mathilde) d'Anjou, fille de Foulque V, comte d'Anjou. Le mariage eut finalement lieu en 1119 à Lisieux[2]. Montée sur un autre navire au moment du naufrage de la Blanche-Nef, elle survécut à son mari et entra dans les ordres pour devenir, par la suite, abbesse de Fontevrault.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Christopher Teyerman, voir section sources.
  2. J. F. A. Mason, William (1103–1120), Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004

[modifier] Sources

  • (en) C. Warren Hollister, Amanda Clark Frost, Henry I, New Haven, Yale University Press, 2001 (ISBN 0300088582).
  • Christopher Teyerman, « Guillaume Adelin », dans Who's Who in Early Medieval England, 1066-1272, Éd. Shepheard-Walwyn, 1996, p. 102-103, (ISBN 0856831328).