Guigemar

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

"Guigemar" est un lai breton, une espèce de poème narratif, écrit par Marie de France (poetesse) au XIIe siècle. Le poème fait partie du recueil qui s'appelle les Lais de Marie de France. Comme les autres lais dans ce manuscrit, Guigemar est écrit en anglo-normand, un dialecte d'ancien français, en rime octosyllabique.

Guigemar est l'une des oeuvres où l'auteur s'appelle explicitement "Marie." Dans le prologue de Guigemar, elle prétend avoir deux buts: de louer les gens de mérite en dépit des méchants et de préserver les contes qui était à l'orale auparavant. On suggère que le prologue de Guigemar soit antérieur au prologue général des lais dans le manuscrit Harley 978, le seul manuscrit qui contient tous les lais de Marie de France.[1]

Sommaire

[modifier] Résumé

Guigemar, fils d'un vassal loyal au roi de Bretagne, est un chevalier courageux et sage qui, en dépit de ses nombreuses qualités, ne peut pas aimer. Un jour, lorsqu'il fait de la chasse, il blesse mortellement une biche blanche, mais la flèche rebondit et le blesse aussi. Avant de mourir, la biche le maudit, en disant que sa blessure ne sera guérie que par une femme qui souffrira de l'amour de Guigemar, comme il en souffrira d'elle.

Guigemar traverse la forêt jusqu'au moment où il trouve une fleuve et un navire sans équipage. Il monte à bord et se couche. Entre-temps, le navire quitte le port, et Guigemar ne sait pas où il va.

Le navire l'emmène dans un pays dont le roi a emprisonné sa femme par jalousie. La reine ne peut voir que deux personnes: une confidente et un vieux prêtre. Sa prison est entourée d'un mur avec l'exception d'un petit jardin à côté de la mer. C'est là où le navire dépose Guigemar. La reine et sa suivante s'occupent de Guigemar et le protègent. Guigemar et la reine tombent amoureux, l'un de l'autre. Comme symboles de leur fidélité, Guigemar donne une ceinture de chasteté à sa dame; et elle fait un noeud dans sa chemise qu'elle seule sait dénouer.

Après un an et demi, le chambellan du roi les trouvent ensemble. Le roi force Guigemar à rentrer dans son propre pays. Guigemar est bien-aimé, mais il ne pense qu'à son amour lointaine. Le roi emprisonne la reine dans une tour marbrière. Après deux ans de captivité, elle s'échappe et pense à se noyer dans la mer. Au bord de la mer, elle voit le même navire mystérieux qui l'amène en Bretagne où elle est saisie par Mériaduc, un chevalier puissant. Il tombe amoureux d'elle et essaie de la violer, mais sa ceinture de chasteté la protège.


Plus tard, il y a un tournoi chez Mériaduc auquel Guigemar assiste. Mériaduc entend parler de la chemise nouée de Guigemar, et il se demande si Guigemar est l'amant de la dame. Mériaduc présente la reine à Guigemar qui ne la reconnaît pas. Elle dénoue la chemise, mais Guigemar refuse de croire que c'est sa dame. Il la force à montrer sa ceinture de chasteté qui prouve son identité. En dépit de cette réunion heureuse, Mériaduc ne veut pas donner la reine à Guigemar. Guigemar attaque le château de Mériaduc, et il le tue. Guigemar et sa femme se retrouve à la fin de l'histoire.

[modifier] Allusions

La peinture murale qui décore la chambre de la dame montre Vénus, la déesse de l'amour, qui jette le livre Remedia Amoris d'Ovide dans un feu.[2] Ce livre du poète romain Ovide conseille les lecteurs comment échapper l'amour.

[modifier] Références

  1. Laurence Harf-Lancner, notes to "Les Lais de Marie de France", p. 27, Livre de Poche 1990. ISBN 2-253-05271-X
  2. Laurence Harf-Lancner, notes aux "Lais de Marie de France", p. 39, Livre de Poche 1990. ISBN 2-253-05271-X

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

Autres langues