Guerres anglo-birmanes

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On appelle guerres anglo-birmanes (en anglais Anglo-Burmese wars) les trois conflits qui, en 1824–26, en 1852 et en 1885, ont opposé la Birmanie aux forces britanniques établies en Inde. D'abord menées pour des raisons d'hégémonie régionale, elles ont, dès la seconde, pris le caractère de guerres coloniales et se sont conclues par la fin de la monarchie locale (dynastie Konbaung) et l'annexion totale du pays. En 1826, les britanniques s'emparent des zones côtières, en 1852 de tout le sud, en 1885 de toute la partie restante.

Sommaire

[modifier] Première guerre anglo-birmane

La première guerre anglo-birmane dure de 1823 à 1826.

Icône de détail Article détaillé : Première guerre anglo-birmane.

A la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, les rois birmans Bodawpaya (1745-1819) et Bagyidaw de la dynastie Konbaung se lancent dans une politique expansioniste contre les états voisins. Bodawpaya conquiert notamment le royaume d'Arakan en 1784, ce qui met son royaume en contact direct avec l'Inde britannique. Les destructions et la demande birmane en esclaves mènent à des rébellions. De nombreux réfugiés pénètrent en territoire sous contrôle britannique. Les Birmans lancent alors des raids à travers la frontière pour les poursuivre.

En 1817, les Birmans envahissent l'Assam au nord-est de l'Inde. Là encore, des populations cherchent refuge en Inde britannique. En 1819, ils lancent une campagne contre la principauté indienne de Manipur sous prétexte que son souverain n'est pas venu assister au couronnement du roi Bagyidaw (1819-1837). Le pays est pillé et sa population déportée en esclavage en Birmanie. L'attaque de Manipur se poursuit dans l'état voisin de Cachar, dont le prince se réfugie en territoire britannique pour y chercher de l'aide. Les Birmans menacent de même d'autres états frontaliers de l'Inde britannique en 1823.

La préoccupation des Anglais était d'empêcher les Français d'avoir accès aux ports birmans. Ils étaient également inquiets de l'influence française à la "cour d'Ava", comme ils appelaient encore le royaume birman[1].

La guerre fut officiellement déclarée le 5 mars 1824. Maîtres des mers, les britanniques choisirent de porter les hostilités en territoire birman. Leurs opérations, mal préparées, furent laborieuses, et leurs troupes subirent des pertes importantes à cause des privations et des maladies (on estime qu'ils perdirent 15 000 des 40 000 hommes engagés)[1]. Cependant les birmans ne purent remporter aucun succès décisif et furent progressivement expulsés de toutes leurs places fortes.

Le 24 février 1826, le Traité de Yandabo, par lequel ils cédaient une bonne partie de leurs côtes, mit fin à la guerre.

[modifier] Deuxième guerre anglo-birmane

Le successeur de Bagyidaw, Tharrawaddy Min, rejeta le traité de Yandabo mais la guerre éclata seulement sous son successeur Pagan Min en 1852. Elle eut pour cause immédiate des événements survenus à Pégou et se conclut par l'annexion de la Basse-Birmanie par le Royaume-Uni (décembre 1852).

L'Inde et le Birmanie britannique en 1860
L'Inde et le Birmanie britannique en 1860

[modifier] Troisième guerre anglo-birmane

Elle ne dura que quelques semaines en 1885 (22 octobre - 28 novembre) et se conclut par la fin de la dynastie Konbaung et l'annexion de la Birmanie, annoncée au Parlement britannique le 1er janvier 1886.

[modifier] Notes et Références

  1. ab D.G.E.Hall (1960). Burma. Hutchinson University Library, 96-97,78-85,104.