Guerre russo-turque de 1806-1812

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La huitième guerre russo-turque se déroula de 1806 à 1812 et opposa l'Empire de Russie à l'Empire ottoman suite à la révolte des Serbes.

Guerre russo-turque de 1806-1812
Informations générales
Date 1806-1812
Lieu Serbie-Moldavie-Valachie
Casus belli Invasion des principautés danubiennes par l'armée russe
Changements territoriaux Bessarabie
Issue Victoire de la Russie
Belligérants
Russie Russie
Serbes
Empire ottoman
Commandants
Bagration
Karageorge
Guerres russo-turques
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Sommaire

[modifier] La révolte des Serbes et l'intrusion française dans les Balkans

Le 2 février 1804, trois cent chefs locaux serbes se réunissent à Orasac, près de Topola, et prêtent serment de lutter jusqu'à la mort contre les Turcs ottomans et choisissent comme chef Karađorđe. Cette rébellion fut provoquée par l'élimination physique des chefs serbes par le pouvoir ottoman. Les insurgés cherchèrent d'abord le soutien de l'Autriche mais déçus par l'attitude de cette dernière, ils se tournent vers le tsar et envoie une délégation en Russie. Le tsar Alexandre, qui avait les yeux tournés vers Napoléon Ier, ne put accorder qu'un soutien financier et la promesse d'un appui diplomatique. Malgré le peu de soutien, la révolte des Serbes prenait de l'ampleur.

Ce n'est que lorsque la France tenta un rapprochement avec La Porte, que la Russie changea d'attitude. Suite au traité de Presbourg, la France s'agrandit de quelques provinces sur la côte Adriatique. L'intrusion française dans les Balkans modifie l'équilibre diplomatique : la France, pour se maintenir dans cette région, doit chercher l'appui de l'Empire ottoman. Napoléon Ier envoie à Istanbul le général Sébastiani qui obtint le renvoie des hospodars de Valachie et de Moldavie, trop dociles au tsar. Fort de ce nouveau soutien, le sultan réaffirme sa souveraineté sur les îles Ioniennes et ferme les Détroits aux navires militaires. Alexandre Ier réagit en ordonnant l'invasion des principautés danubiennes si bien que le sultan déclare la guerre à la Russie en novembre 1806.

[modifier] Intervention et retrait russe

La Russie, en guerre contre la France, peut compter sur l'appui de ses alliés. Dès janvier 1807, une flotte britannique force le détroit des Dardanelles et menace Istanbul. Le général Sébastiani, aidé de techniciens français, avait renforcé les défenses de la villes si bien que le flotte britannique dut faire demi-tour en mars. Une autre expédition fut envoyée contre Alexandrie qui fut occupée mais les troupes britanniques ne purent pénétrer en Égypte.

De leur côté, l'armée impériale russe font leur jonction avec les troupes serbes le 17 juin 1807 près de Vidin. Les Russes prétextent le soutien aux peuples opprimés par le joug ottoman mais ils désirent en fait instaurer un véritable protectorat sur le jeune Etat serbe. Les ottomans réagirent par une triple offensive sur les îles Ioniennes - menée par le pacha Ali de Janina - sur la Serbie - menée par le pacha Osman Pasvanoglu de Vidin - et sur la Valachie. Les Turcs ottomans viennent mettre le siège devant Bucarest.

La paix de Tilsit signée en juillet 1807 entre Napoléon Ier et Alexandre Ier vient mettre un terme au conflit. Même si les deux empereurs envisage un partage ultérieur de l'Empire ottoman, Napoléon exige pour l'instant le retrait des troupes russes des Balkans, tandis que les îles Ioniennes échoient à la France. Le 24 août 1807 est signé l'armistice de Slobozia. La Russie doit évacuer les principautés danubiennes et sa flotte est autorisée à traverser les Détroits pour revenir en Russie. Il n'est pas fait mention des Serbes qui sont ainsi sacrifiés par les grandes puissances et restent officiellement sous domination ottomane. Mais la Russie ne respecta par l'accord et continua d'occuper les provinces danubiennes. des escarmouches se produisirent ponctuellement.

[modifier] La reprise du conflit

La situation des Serbes devint très difficile, d'autant plus que ces derniers étaient divisés sur la conduite diplomatique à suivre : les uns étant pour poursuivre dans la voie de la Russie, les autres pour obtenir un soutien autrichien, quitte à en devenir un protectorat. Ce sont des événements extérieurs qui permirent une nouvelle fois aux Serbes de revenir sur le devant de la scène européenne. En septembre 1808, lors de l'entrevue d'Erfurt, Napoléon promt la Moldavie et la Valachie au tsar, car il désirait avoir les mains libres pour réprimer la révolte espagnole. La guerre entre la Russie et l'Empire ottoman reprit en mars 1809.

Karageorges s'entendit avec le tsar pour une offensive conjointe contre les Turcs. Les Serbes lancèrent deux offensives sur le sandjak de Novi Pazar - afin d'établir une liaison avec les insurgés Monténégrins - et sur Niš. Cette dernière échoua et l'armée ottomane lança une grande contre-offensive menaçant Belgrade. Karageorges tenta de trouver le soutien de Napoléon en lui offrant de devenir le protecteur des Serbes, mais en vain. Les révoltés furent sauvés par l'offensive russe du prince Bagration en Moldavie. Les Russes installèrent des garnisons en territoire serbe. Mais le tsar, sentant venir la rupture avec la France, était décidé à avoir les mains libres au sud et offrit la paix au sultan.

[modifier] Le traité de Bucarest

En mai 1812 fut signé le traité de Bucarest entre la Russie et l'Empire ottoman qui mettait fin à la huitième guerre russo-turque. La Russie évacuait les provinces danubiennes mais conservait la Bessarabie. Selon l'article VIII du traité, les serbes devaient détruire leurs fortifications et accepter le rétablissement de la souveraineté ottomane en échange de quoi il leur était promit l'amnistie générale et une autonomie interne. Les Serbes n'acceptèrent pas cet abandon par la Russie et la révolte se poursuivit jusqu'en 1813, date de la répression ottomane.

[modifier] Bibliographie

  • Georges Castellan, Hisoire des Balkans, XIV-XXe siècle, Fayard, Paris, 1991 (ISBN 2702834922)