Guerre anglo-irakienne

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Guerre anglo-irakienne

Soldats britanniques, près de Bagdad le 11 juin 1941
Informations générales
Date 18 avril - 30 mai 1941
Lieu Iraq
Issue Victoire britannique
Belligérants
Irak
Allemagne
Italie
Royaume-Uni
Indes britanniques
Palestine britannique
Commandants
Rachid Ali al Gaylani Edward Quinan
Forces en présence
5 divisions 2 divisions
Pertes
2 500 tués, 6 000 prisonniers 1 200 tués, blessés ou disparus
Seconde Guerre mondiale
Théâtres africain et du Moyen-Orient -
Guerre du désert

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Guerre sino-japonaise

La guerre anglo-irakienne est le nom d'un bref conflit entre le Royaume-Uni et le gouvernement nationaliste irakien pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle se déroula du 18 avril au 30 mai 1941. Malgré sa courte durée, la guerre se termina avec un renforcement de la présence britannique dans le pays et un ressentiment accru des nationalistes envers la monarchie pro-britannique. On déplora 2500 morts ou disparus ainsi que 6000 prisonniers du côté des rebelles, contre 1200 morts ou disparus du côté britannique.

Sommaire

[modifier] Causes

L'Irak était officiellement indépendant depuis le 3 octobre 1932 mais restait sous tutelle britannique. La préparation de l'indépendance avait fait l'objet de plusieurs conditions stipulées par le traité anglo-irakien de 1930. Celui-ci comprenait des termes concernant la présence de bases militaires britanniques et la liberté de mouvement sans restriction des troupes britanniques dans l'ensemble du pays. Beaucoup d'Irakiens étaient mécontents et ne considéraient pas leur pays comme indépendant puisqu'une monarchie gérée par les Britanniques était encore en place. Les Britanniques voulaient conserver la mainmise sur le pétrole irakien, une stratégie qui nécessitait un gouvernement favorable aux ambitions du Royaume-Uni.

En 1939, le gouvernement britannique fit pression sur le régent Abdul Illah afin qu'il déclare la guerre à l'Allemagne nazie à la suite de l'invasion de la Pologne. Cependant, le premier ministre Rachid Ali al Gaylani, anti-britannique, déclara que celui-ci n'était qu'en mesure de couper les relations diplomatiques avec l'Allemagne. Après avoir été forcé à la démission, il lança un coup d'état en 1941 mais ne remplaça pas la monarchie. Abdul Illah fut remplacé par un autre régent, moins partisan de l'alliance britannique. Ali, redevenu premier ministre, essaya de restreindre les droits des Britanniques tels qu'ils avaient été promulgués dans le traité de 1930. Il n'était toutefois pas ouvertement pro-nazi, mais avait déjà entamé un rapprochement avec le 3e Reich. Peu de temps après sa prise de pouvoir, l'une de ses premières décisions est de refuser le débarquement à Bassorah de la seconde brigade de la 10e division indienne.

Le commandant de l'armée britannique au Moyen-Orient ordonna depuis le Caire l'envoi d'une formation comprenant la 10e division d'infanterie de l'armée britannique des Indes, commandée par le général Edward Quinan. Les troupes débarquèrent à Bassorah le 18 avril 1941. L'opération visait en premier lieu à prendre et sécuriser le port de Bassorah que Churchill considérait comme vital pour la gestion du matériel en provenance des États-Unis. L'autre mission était de remplacer le gouvernement irakien et de protéger les intérêts britanniques dans le pays.

[modifier] Début des combats

À l'époque, l’armée britannique possédait deux importantes bases en Irak, la première à Bassora et une autre de la Royal Air Force à Habbaniya à l'ouest de Bagdad. Le 30 avril, soit 12 jours après l'arrivée du contingent, l'armée irakienne établit un camp sur les terrains au sud de la base d'Habbaniya. Un envoyé irakien demanda aux Britanniques de ne pas procéder à des manœuvres depuis la base, que ce soit sur terre ou dans les airs. Les Britanniques refusèrent et exigèrent que les Irakiens quittent les lieux. Après un dernier ultimatum fixé au matin du 2 mai à 5h, l'armée britannique lança des frappes contre les positions irakiennes qui menaçaient la base.

Les Britanniques disposaient à Habbaniya de 96 appareils, la plupart obsolètes. La base servait de camp d'entraînement et de zone de ravitaillement pour les vols en partance pour l'Inde. La plupart des avions servaient à l'entraînement des pilotes et avaient été modifiés pour transporter des bombes et d'autres armes offensives. Le 3 mai, quatre chasseur-bombardiers Bristol Blenheim arrivèrent pour renforcer la défense de la base. Habbaniyah fut défendue sur le terrain par 2200 hommes et 18 véhicules blindés. Les forces terrestres sous commandement britannique étaient également composées d'Assyriens et de Kurdes. Ce contingent indigène eut un rôle significatif lors de la défense des positions, pendant les attaques sur Fallujah et la marche vers Badgad.

Lors de la première attaque britannique, pas moins de 40 avions s'envolèrent pour pilloner l'armée irakienne. La garnison reçut des renforts avec la Habforce et la KingCol en provenance de la Palestine. Les appareils britanniques détruisirent rapidement la flotte adverse qui était pourtant en théorie supérieure. Après avoir pris le contrôle des airs, les Britanniques réduisirent à néant les groupes de l'armée irakienne qui avaient pris position près de Fallujah.

La Luftwaffe s'impliqua dans le conflit en envoyant des escadrons de chasseurs et de bombardiers depuis Mossoul soit 70 appareils et utilisèrent des base en Syrie alors sous contrôle du gouvernement de Vichy qui envoya pour sa part deux trains d'armes françaises. Un escadron de chasseurs biplans italiens participa également au conflit. Ils arrivèrent trop tard pour changer significativement la donne.

[modifier] Dénouement

Les forces britanniques se lancèrent sur Badgad où le gouvernement de Rashid Ali s'était retranché. Ali et ses partisans fuirent vers l'Iran puis vers l'Allemagne. Le 1er juin, un armistice fut signé et le régent pro-britannique fut réinstallé dans ses fonctions.

Le 8 juin 1941, les troupes britanniques et les forces françaises libres pénètrent en Syrie et au Liban.

Les forces britanniques restèrent en nombre en Irak jusqu'en 1947 et le pays resta sous contrôle afin de préserver les ressources pétrolières.

L'Irak servit aussi de base arrière pour l'invasion britannique en Iran en 1941. Des défenses furent établies en 1942 pour limiter une éventuelle invasion allemande depuis le nord. Après 1942, l'Iran et l'Irak servirent de zone de transit pour le matériel militaire à destination de l'Union soviétique.

L'occupation militaire de l'Irak cessa le 26 octobre 1947.

[modifier] Liens externes