Gregor Erhart

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La Belle Allemande ou sainte Marie-Madeleine, musée du Louvre
La Belle Allemande ou sainte Marie-Madeleine, musée du Louvre

Gregor Erhart est un sculpteur allemand né à Ulm et don on trouve la trace dans les archives de la ville entre 1470 et 1522.

Il fait son apprentissage dans l'atelier de son père le sculpteur Michael Erhart. Il commence son activité artistique vers 1485 (la Vierge accompagnée des saints Benno et Korbinian de München-Thalkirchen). Il s'installe à Augsbourg en 1494. Il participe à l'élaboration du retable de l'abbaye bénédictine de Blaubeuren en Souabe. On lui doit dans ce cadre une Vierge à l'Enfant qui révèle sa maitrise et son talent. Le visage ovale allongé de la Vierge possède des traits d'une grande élégance. Son expression est songeuse, méditative. Le voile encadre la tête d'une spirale qui se poursuit dans les fins drapés parallèles des vêtements. Il imprègne la figure entière d'une fluidité et d'une noblesse presque classiques. A l'inverse, l'Enfant paraît enjoué, animé de cette vie qui a fait la réputation des sculpteurs germaniques.

Il convient de citer aussi la Vierge à l'Enfant de Saint-Ulrich d'Augsbourg conservée au musée de la Ville, celle des Bénédictins de Zwiefalten, aujourd'hui visible au musée de Détroit, la Vierge protectrice du retable du maître-autel de l'église cistercienne de Kaisheim am Donauwörth exécuté avec la collaboration de Hans Holbein l'Ancien et d'Adolphe Daucher (Deutschesmuseum de Berlin).

La Belle Allemande ou sainte Marie-Madeleine, une singulière figure nue qu'on peut admirer au musée du Louvre lui est attribuée. Selon la légende, l'ancienne pécheresse vivait retirée dans la grotte de la Sainte-Baume, vêtue de ses seuls cheveux. Elle était chaque jour enlevée au ciel par des anges pour entendre les choeurs célestes. Le style ample et raffiné de La Sainte Marie-Madeleine, sa physionomie douce s'inscrivent bien dans la tradition souabe du gothique tardif. Mais l'attitude déhanchée, les proportions harmonieuses et la représentation du corps féminin révèlent aussi la connaissance des oeuvres de Dürer et une recherche de beauté formelle spécifique de la Renaissance. La beauté du visage, aux traits fermes et réguliers ciselés dans le tilleul avec une extrême subtilité, est soulignée par la polychromie originale, pâle et très raffinée conformément à la tradition gothique. La pose alanguie et l'expression recueillie veulent traduire l'extase mystique de la pénitente ; sa merveilleuse beauté et l'éclat de ses cheveux dorés, veulent évoquer le rayonnement de sa sainteté. La conception de ce nu féminin s'accorde ainsi au contenu spirituel de l'image religieuse, idéalisée selon la tradition médiévale.La statue réalisée vers 1515, était sans doute, à l'origine suspendue sous la voûte d'une église et entourée d'anges.

Gregor Erhart esécute aussi des tombes: la dalle funéraire de l'abbé Mörlen qu'on peut voir au musée d'Augsbourg), les épitaphes, ainsi que le tombeau de Diepold von Stein à Jettingen réalisé vers 1503.

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