Grammaire universelle

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La grammaire universelle, sous sa forme actuelle, a été pensée par Noam Chomsky, elle a pour but de s'appliquer à n'importe quel langage humain, que ce soit sous sa forme écrite ou verbale.

Sommaire

[modifier] Présentation

Chomsky, dans son oeuvre Le langage et la pensée, fait l'hypothèse de ce qu’il appelle des "universels linguistiques", c’est-à-dire des structures communes à toutes les langues, inhérentes à l’esprit humain et à l’apprentissage du langage chez l’enfant.

Comment en arrive-t-il à cette affirmation ? En disant qu’on en a besoin pour expliquer le fait que les enfants sont capables d’apprendre une langue qui a une grammaire complexe en un laps de temps relativement court, et en se basant sur des données limitées. On ne peut en rendre compte par l’hypothèse des essais et erreurs; donc, il ne reste plus, selon Chomsky, que son hypothèse : tout se passe comme si nous étions prédisposés à apprendre une grammaire qui comporte ce genre de règles, et comme si cette connaissance était par conséquent déjà inscrite dans la structure de la faculté du langage.

Chomsky soutient donc la thèse selon laquelle il existe une grammaire universelle innée, qui serait le domaine de compétences spécifique à notre espèce, ou encore, notre capacité cognitive propre.

On voit donc ici que la grammaire universelle est, pour Chomsky, l’hypothèse la plus explicative de l’apprentissage de la langue. Elle en rend compte : c’est donc qu’elle doit exister. Il existe bien des points communs à toute langue, et même, une structure universelle de la langue (plus précisément, du langage), et donc, de l’esprit humain lui-même.

[modifier] Définition

La grammaire d'un langage est définie grâce à quatre éléments :

  • T (ensembles de mots) : terminaux
  • N : non-terminaux
  • R : règles
  • S (S ∈ N) : symbole de départ

Les règles définissent les lois de construction du langage, sa grammaire. En français par exemple, la structure : sujet + verbe + compléments est un élément de grammaire. Il est bien entendu que les langages de notre planète ont des grammaires bien plus complexes que celle des langages de programmation.

[modifier] 4 catégories

Selon son auteur, il y a 4 familles de grammaires dont tous les langages font partie :

régulière ∈ hors contexte ∈ contextuelle ∈ générale

[modifier] générale

Aucune règle

Cette catégorie est impossible à traiter, la grammaire étant trop faible, le temps pour savoir si une phrase appartient ou non à celle-ci n'est pas forcément fini.

[modifier] contextuelle

(N ∪ T)* → (N ∪ T)*

Où la seconde partie est plus petite que la première (ce qui permet lors de la recherche de ne pas poursuivre trop longtemps de mauvaises voies).

Contextuelle car le remplacement d'un élément non-terminal par un élément terminal peut dépendre des éléments autour de lui, de son contexte.

[modifier] hors contexte

N → (N ∪ T)*

Ici, plus de contexte, ce qui signifie que les éléments non-terminaux sont traités individuellement.

[modifier] régulière

N → T
N → NT

La plus restrictive des 4.

[modifier] exemple

une chaîne commence par un a et se termine par un z, elle peut contenir 0 à n = séparé par 1 à n - entre elles.

Mots (valides) :

  • az
  • a=z
  • a=-=z
  • a-=-=-z
  • a-----z

Réponse :

T = {a,z,=,-}
N = {S,A,B}
S = {S}
R = {
S → Az,
A → A-,
A → B=,
B → A-,
A → a,
B → a
}

[modifier] Critique

Cette théorie nativiste, développée par Chomsky, est opposable au constructivisme, notamment grâce à l'apport de Jean Piaget sur les modes d'acquisition du langage chez les enfants, et au béhaviorisme.

Leurs arguments sont, entre autres, la non-spécialisation des structures d'apprentissage ou une part plus importante dans le rôle des stimuli externes, des imitations (cas des "enfants sauvages",cf Apprentissage)...

L'ensemble des ces théories opposables réfutant l'existence d'un dispositif d'acquisition innée du langage, le rôle et même l'existence d'une Grammaire Universelle s'en trouvent fortement amoindris.