Noam Chomsky

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Noam Chomsky
Noam Chomsky

Avram Noam Chomsky[1], plus connu sous le nom de Noam Chomsky, né le 7 décembre 1928, à Philadelphie en Pennsylvanie, est professeur émérite de linguistique au Massachusetts Institute of Technology[2]. Il est considéré comme le fondateur de la grammaire générative et transformationnelle. Il est également célèbre pour son engagement politique et se définit lui-même comme un anarchiste socialiste.

La grammaire générative, qui se distingue par sa recherche des structures innées du langage naturel, est souvent décrite comme la contribution la plus importante dans le domaine de la linguistique théorique du XXe siècle. Les deux textes fondateurs de l'école générative sont : Syntactic Structures (traduit par Structures syntaxiques) en 1957 et Aspects of the Theory of Syntax (Aspect de la théorie syntaxique) en 1965, mais le lecteur pourra se faire une idée des questions théoriques dans Language and Mind (Le Langage et la pensée). Ses travaux les plus récents ont pour thème le « programme minimaliste » en sciences cognitives.

Le travail de Chomsky a joué un rôle important dans la révolution cognitive. Sa critique du Verbal Behavior (« Comportement verbal ») de Skinner, a remis en question l'approche comportementale de l'étude de l'esprit et du langage, qui dominait dans les années 1950. Son approche naturaliste de l'étude du langage a également eu un impact sur les philosophies du langage et de l'esprit (cf. Harman, Fodor). On lui attribue également d'avoir établi la classification des langages formels par leur pouvoir de génération, dite hiérarchie de Chomsky.

Noam Chomsky est un sympathisant de la mouvance anarcho-syndicaliste et fait partie de l'IWW. Ses critiques portent notamment sur la politique étrangère de certains pays, surtout celle des États-Unis d'Amérique, et le fonctionnement des médias.

Selon Eugene Garfield, Chomsky fait partie des dix auteurs les plus cités dans le monde au XXe siècle entre 1976 et 1983[3]. Plusieurs documentaires lui ont été consacrés, notamment : Chomsky, les médias et les illusions nécessaires (Manufacturing Consent) et Noam Chomsky : pouvoir et terreur. Entretiens après le 11 septembre, réalisé par John Junkerman et sorti en 2003.

Sommaire

[modifier] Biographie

Chomsky est né à Philadelphie en Pennsylvanie. Son père William Chomsky était un spécialiste de l'hébreu originaire d'une ville d'Ukraine plus tard détruite par les nazis. Sa mère, Elsie Chomsky (née Simonofsky) venait de la future Biélorussie mais, contrairement à son mari, elle grandit aux États-Unis et parlait « l'anglais de New York ». Leur première langue était le yiddish, mais Chomsky dit qu'au sein de sa famille il était tabou de le parler. Sa famille vivait alors dans une sorte de « ghetto juif » partagé en deux entre un côté « yiddish » et un autre « hébreu ». Sa famille vivait au sein de ce dernier et l'a élevé « immergé dans la culture et la littérature hébraïques ».

Vers l'âge de huit ou neuf ans, Chomsky passait chaque vendredi soir à lire de la littérature hébraïque[4]. Plus tard, il enseigna l'hébreu. En dépit de cela, et de tout le travail linguistique effectué durant sa carrière, il avoua : « la seule langue que je parle et écris correctement est l'anglais ».

Chomsky se rappelle son premier article, écrit à l'âge de dix ans, sur la menace de l'expansion du fascisme après la chute de Barcelone. À partir de douze ou treize ans, il se rapprocha des idées anarchistes[5].

À partir de 1945, il étudie la philosophie et la linguistique à l'Université de Pennsylvanie, auprès des philosophes C. West Churchman et Nelson Goodman et du linguiste Zellig Harris. L'enseignement d'Harris comprenait sa découverte des transformations en tant qu'analyse mathématique de la structure du langage (fonctions mathématiques d'un sous-ensemble à un autre dans l'ensemble des phrases). Par la suite, Chomsky explique qu'elles sont des opérations de la production d'une grammaire hors-contexte. Les idées politiques de Harris furent également déterminantes quant à l'orientation future de Chomsky.

En 1949, Chomsky se marie avec la linguiste Carol Schatz. Ils ont deux filles, Aviva (née en 1957) et Diane (1960), ainsi qu'un fils, Harry (1967).

Chomsky soutient sa thèse de linguistique à l'université de Pennsylvanie en 1955. Il poursuit les travaux commencés pendant sa thèse durant les quatre années suivantes qu'il passe à Harvard en tant que Harvard Junior Fellow. Dans son mémoire, il commence à développer certaines de ses idées qu'il approfondit dans son livre de 1957, Structures syntaxiques, peut-être son travail le plus connu dans le domaine de la linguistique.

Chomsky rejoint ensuite le Massachusetts Institute of Technology en 1955 et est nommé professeur dans le Département de langues modernes et de linguistique (de nos jours, le Département de linguistique et de philosophie) en 1961. Entre 1966 et 1976, il est titulaire de la chaire Ferrari P. Ward de langues modernes et linguistique. En 1976, le titre très rare d’Institute Professor lui est décerné. Chomsky a enseigné sans interruption au MIT durant ces cinquante dernières années.

C'est à cette époque que Chomsky s'engage publiquement en politique : il devient l'un des principaux opposants à la guerre du Viêt Nam avec la publication en 1967 de son essai Responsabilités des Intellectuels dans la New York Review of Books. Depuis, Chomsky est connu pour ses opinions politiques, qu'il présente dans ses nombreux livres et lors de conférences tenues dans le monde entier. Ses critiques nombreuses et souvent reprises de la politique étrangère américaine en font une figure controversée. Chomsky est très apprécié à l'extrême gauche mais est l'objet de nombreuses critiques de la part des libéraux américains (mouvance équivalente des gauches sociales-démocrates en Europe) et de la droite américaine, notamment en raison de ses commentaires sur les attentats du 11 septembre 2001.

L'adjectif éponyme chomskyen a été créé pour désigner ses idées, mais ce terme est peu apprécié par Chomsky lui-même.

[modifier] Contributions à la linguistique

Syntactic Structures (Structures syntaxiques) est une suite de son livre Logical Structure of Linguistic Theory (1955, 75) (Structure logique de la théorie linguistique) dans lequel il introduisait la grammaire générative. La théorie considère que les expressions (séquences de mots) ont une syntaxe qui peut être caractérisée (globalement) par une grammaire formelle ; en particulier, une grammaire hors-contexte étendue par des règles de transformation. Les enfants sont supposés avoir une connaissance innée de la grammaire élémentaire commune à tous les langages humains (i.e. ce qui présume que tout langage existant en est une sorte de restriction). Cette connaissance innée est souvent appelée grammaire universelle. Il est soutenu que la modélisation de la connaissance de la langue par une grammaire formelle explique la « productivité » de la langue : avec un jeu réduit de règles de grammaire et un ensemble fini de termes, les humains peuvent produire un nombre infini de phrases, y compris des phrases que personne n'a précédemment dites.

The Principles and Parameters approach (P&P) (L'Approche des principes et des paramètres), développée dans les Conférences (Pise, 1979), publiées plus tard sous le titre Lectures on Government and Binding (LGB) se réclament fortement de la grammaire universelle : les principes grammaticaux sous-tendant les langages sont innés et fixés, les différences entre les divers langages dans le monde peuvent être caractérisées en termes de paramètres programmés dans le cerveau (tel le paramètre d'élision, pro-drop parameter, qui indique quand un sujet explicite est toujours requis, comme en anglais, ou s'il peut être élidé, comme en espagnol) souvent comparés à des commutateurs (d'où le terme de principes et paramètres utilisé pour qualifier cette approche). De ce point de vue, un enfant qui apprend une langue a seulement besoin d'acquérir les items lexicaux nécessaires (mots, morphèmes grammaticaux et les tournures idiomatiques) et fixer les valeurs appropriées des paramètres, ce qui peut être fait sur quelques exemples clés.

Les partisans de cette conception arguent du fait que la vitesse avec laquelle les enfants apprennent des langues est inexplicablement rapide, à moins que les enfants n'aient une capacité innée pour apprendre des langues. Les étapes semblables que suivent tous les enfants à travers le monde quand ils apprennent des langues, et le fait que les enfants commettent des erreurs caractéristiques quand ils apprennent leur première langue, tandis que d'autres types d'erreur apparemment logiques ne se produisent jamais (et, selon Chomsky, elles devraient être attestées si le mécanisme d'apprentissage utilisé était général plutôt que spécifique à une langue) est également perçu comme une raison de l'innéïté. Outre ces considérations générales, les arguments les plus convainquants en faveur de l'innéité d'un certain nombre d'aspects des systèmes linguistiques dérivent de l'analyse minutieuse de nombreuses propriétés linguistiques des langues les plus diverses qui suggèrent très fortement que ces propriétés, qui apparaissent de façon systématique chez les jeunes enfants, ne semblent pas découler de façon plausible des données linguistiques auxquelles ils ont été soumis au cours de leur phase d'acquisition du langage. Ce dernier type d'argument est connu sous le nom d'argument « de la pauvreté du stimulus ».

Plus récemment, dans son Minimalist Program (1995) (Programme minimaliste), tout en conservant le concept central des « principes et des paramètres », Chomsky tente une révision importante des machines linguistiques impliquées dans le modèle de LGB, les dépouillant de tout sauf des stricts éléments nécessaires, tout en préconisant une approche générale de l'architecture de la faculté du langage humain qui souligne les principes de l’économie et de la conception optimale, revenant à l'approche dérivationelle de la génération, en opposition avec la majeure partie de l'approche représentative du classique P&P .

Les idées de Chomsky ont eu une forte influence sur l'étude de l'apprentissage d'une langue par les enfants, bien qu'une partie des chercheurs qui travaillent dans ce domaine aujourd'hui ne soutiennent pas les théories de Chomsky et avancent souvent les processus d'émergence ou les théories connexionnistes, ramenant la langue à un cas particulier des processus généraux du cerveau.

[modifier] Grammaire générative

L’approche chomskyenne de la syntaxe, souvent qualifiée de grammaire générative, est contestée, surtout en dehors des États-Unis, mais bénéficie d’une certaine popularité. L’analyse de Chomsky, largement abstraite, repose en grande partie sur l’examen minutieux de l’interface entre constructions et ruptures grammaticales dans le langage (à rapprocher des cas pathologiques, qui jouent un rôle similaire en mathématiques). De telles analyses grammaticales ne peuvent être réalisées finement que dans notre langue maternelle et les linguistes qui s’y intéressent se consacrent donc souvent à leur propre langue pour des raisons pratiques. Il s’agit généralement de l’anglais, du français, de l’allemand, du néerlandais, de l’italien, du japonais ou du mandarin. Cependant, comme le fait remarquer Chomsky :

« La première application de cette approche a porté sur l’hébreu moderne, étudié de manière relativement précise vers 1949-50. La seconde, au milieu des années 1950, concernait un idiome américain indigène, le Hidatsa : elle fut la première grammaire générative exhaustive. Le turc fit l’objet de la première thèse de doctorat, au début des années 1960. Ces travaux furent ensuite adaptés à un large panel de langues. Le MIT devint de fait le centre international d’étude des langues aborigènes australiennes par l’approche générative […] grâce aux travaux de Ken Hale, qui est également à l’origine de l’un des plus ambitieux programmes de recherche sur les langues indigènes américaines ; en fait, le premier programme faisant intervenir des indigènes, amenés à l’université pour se former à la linguistique afin qu’ils puissent travailler sur leurs propres langues, de manière bien plus profonde que tout ce qui avait jamais pu être réalisé auparavant. Cela s’est poursuivi par la suite et est devenu un travail de référence sur la collection de langues la plus variée du point de vue typologique. »

La théorie de la grammaire générative se révèle parfois peu pertinente pour analyser des langues jamais étudiées auparavant. Cette approche a connu de nombreuses évolutions au fur et à mesure que le nombre de langues étudiées augmentait. La thèse des invariants (ou universaux) linguistiques connaît pourtant un soutien de plus en plus important ; dans les années 1990, Richard Kayne a par exemple suggéré que toutes les langues sous-tendent une structure Sujet-Verbe-Objet, ce qui aurait paru peu plausible dans les années 1960. L’une des principales motivations d’une approche alternative comme l’approche typologico-fonctionnelle (souvent associée à Joseph Greenberg) est de confronter les hypothèses d’invariances linguistiques à l’étude du plus grand nombre possible de langues, de classer les écarts constatés et d’en induire des lois théoriques. Bien qu’elle ait déjà été appliquée à un grand nombre de langues, l’approche de Chomsky est trop méticuleuse et nécessite une connaissance trop pointue des langues étudiées pour répondre à une telle méthodologie.

[modifier] La hiérarchie de Chomsky

Chomsky s’est rendu célèbre en étudiant différentes sortes de langages formels et leur capacités respectives à intégrer des caractéristiques intrinsèques du langage humain. La hiérarchie de Chomsky décompose les grammaires formelles en catégories de pouvoir d’expression croissant, c’est-à-dire en groupes successifs pouvant chacun générer une variété de langages plus large que le groupe précédent. Il est intéressant de noter que, d’après Chomsky, certains aspects du langage humain nécessitent de recourir à une grammaire formelle plus complexe (en termes de hiérarchie chomskyenne) que pour d’autres. Par exemple, alors que le groupe des langages réguliers est suffisamment puissant pour modéliser la morphologie de la langue anglaise, il ne l’est pas assez pour en modéliser la syntaxe.

Au-delà de son intérêt dans le domaine linguistique, la hiérarchie de Chomsky s’est également révélée pertinente en informatique, en particulier pour la construction des compilateurs et interpréteurs.

Son célèbre ouvrage Principes de phonologie générative (The Sound Pattern of English, 1968), écrit en collaboration avec Morris Halle, est aujourd’hui considéré comme dépassé, même s’il a été réimprimé récemment. Chomsky ne publie plus de travaux de phonologie.

[modifier] Contribution à la psychologie

Les travaux linguistiques de Chomsky ont eu une influence majeure sur la psychologie et son orientation fondamentale durant le XXe siècle. Pour Chomsky, la linguistique est une branche de la psychologie cognitive, de véritables compétences en linguistique impliquent une compréhension concomitante des aspects du processus mental et de la nature humaine. Sa théorie de la grammaire universelle est vue par beaucoup comme un défi direct aux théories comportementalistes établies et a eu des conséquences majeures dans la compréhension de l'apprentissage du langage par les enfants et sur ce qu'est exactement la capacité d'interpréter le langage.

Beaucoup des principes les plus fondamentaux de cette théorie ne sont pas acceptés par certains cercles de pensée (même si ce n'est pas le cas des théories les plus importantes basées sur les principes et paramètres décrits ci-dessus).

En 1959, Chomsky publie une critique marquante du livre de Burrhus Skinner Verbal Behavior dans lequel Skinner donne une explication spéculative et comportementaliste du langage. Le comportement linguistique y est défini comme un comportement appris, avec pour conséquence caractéristique d'être transmis par le comportement déjà appris par d'autres individus ; cette théorie apporte une vision globale du comportement communicatif, bien plus large que celle généralement admise par les linguistes. L'approche de Skinner diffère considérablement de la plupart des théories linguistiques traditionnelles sur la mise en valeur des circonstances dans lesquelles le langage est utilisé ; par exemple, demander de l'eau a pour lui une utilisation fonctionnellement différente que d'associer l'eau au mot eau, ou encore que d'avoir à répondre à quelqu'un qui demande de l'eau… Ces utilisations fonctionnellement différentes demandant chacune une explication différente, l'approche contraste fortement avec les notions traditionnelles du langage et l'approche psycholinguistique de Chomsky qui se concentre sur les représentations mentales des mots et les mots acquis qui, une fois appris, peuvent apparaître dans toutes les fonctions.

La critique de Chomsky dans son article de 1959, bien que touchant aux différentes fonctions verbales, se résume plus largement à une attaque de la base même de l'approche de Skinner, à savoir la psychologie comportementale. L'essence des arguments de Chomsky est que l'application des principes comportementalistes, issus de la recherche animale, n'a aucun sens lorsqu'il s'agit de l'appliquer à des humains hors d'un laboratoire, et que pour comprendre un comportement complexe il faut avant tout reconnaître qu'il y a dans le cerveau des entités inobservables qui en sont fondamentalement responsables.

Cet article de Chomsky de 1959, qui remet en cause le comportementalisme radical de Skinner, a lui-même été fortement critiqué entre autres dans un article intitulé On Chomsky’s Review of Skinner’s Verbal Behavior de Kenneth MacCorquodale en 1970. Ces différentes critiques notent des faits importants généralement non reconnus hors de la psychologie comportementale et estiment que Chomsky ne comprend ni la psychologie comportementale dans son ensemble ni comment le radicalisme comportementaliste de Skinner diffère des autres variantes comportementalistes et qu'il fait des erreurs embarrassantes. Ils indiquent aussi que les personnes les plus influencées par cet article de Chomsky étaient déjà substantiellement d'accord avec lui et ne l'ont peut-être même pas lu.

Il a été dit que la critique de Chomsky envers la méthodologie de Skinner a posé les jalons de la révolution cognitive, mouvement de la psychologie américaine des années 1950 à 1970 qui est passée du comportementalisme à une approche cognitive. Dans son livre de 1966 Cartesian Linguistics et dans d'autres travaux, Chomsky explique que l'étude des facultés du langage humain est devenue un modèle pour les études dans d'autres domaines de la psychologie. La majorité des nouvelles conceptions émises sur le fonctionnement de l'esprit sont issues d'idées formulées par Chomsky.

Parmi celles-ci, trois idées clés :

  • L'esprit est cognitif, c'est-à-dire qu'il contient des croyances, des doutes, etc. La conception passée ne prenait pas en compte ce côté cognitif, ne reconnaissant que des relations logiques du style « Si tu me demandes si je veux X, je te répondrai oui ». Au contraire, Chomsky explique que la façon commune de comprendre l'esprit comme ayant des croyances ou encore des états mentaux non conscients est l'approche à privilégier ;
  • Une grande partie de ce que l'esprit d'un adulte peut faire est innée. Même si aucun enfant ne naît avec la capacité de parler directement, tous naissent avec la capacité d'acquisition du langage qui leur permet d'apprendre le langage rapidement dans leurs premières années.
Nombre de psychologues ont étendu cette thèse à d'autres domaines que le langage, en contradiction avec la vision du nouveau-né en tabula rasa ;
  • L'architecture de l'esprit est modulaire. L'esprit est composé d'un ensemble d'interactions, de sous-systèmes spécialisés (modules) avec un flot limité d'intercommunication. Cette théorie contraste fortement avec l'ancienne conception selon laquelle chaque part d'information peut être accessible par tous les autres processus cognitifs (par exemple, on ne peut pas annuler l'effet d'une illusion optique même si on sait consciemment que c'est une illusion d'optique).

[modifier] Recherches sur le cerveau

Chomsky a postulé l'existence d'une «grammaire universelle» inscrite dans les tissus cérébraux. En 2003, des chercheurs italiens et allemands ont identifié une subdivision de l'aire de Broca qui est spécialisée dans le traitement de la grammaire.[réf. nécessaire]

[modifier] Point de vue sur la critique de la culture scientifique

Chomsky rejette formellement le post structuralisme et les critiques postmodernes de la science :

« J’ai passé une grande partie de ma vie à travailler sur des questions comme celles-ci, en utilisant les seules méthodes que je connaisse, celles condamnées ici comme “science”, “rationalité”, “logique” et ainsi de suite. J’ai donc lu ces articles en espérant qu’ils pourraient m’aider à « transcender » ces limites ou peut-être me suggérer une voie complètement différente. Je crains d’avoir été déçu. Peut-être à cause de mes propres limites. Régulièrement, les discours polysyllabiques sur les thèmes du post structuralisme et du post modernisme me tombaient des mains ; ce que j’en comprends relève souvent de l’évidence ou de l’erreur mais ça n’est qu’une fraction du décompte des mots. Il est vrai qu’il y a beaucoup de choses que je ne comprends pas : en particulier les articles des publications actuelles dans les domaines des maths ou de la physique. Mais il y a une différence. Dans ce dernier cas, je sais comment faire pour les comprendre et j’ai déjà procédé de la sorte lorsque cela m’intéressait particulièrement. De plus, je sais que les spécialistes de ces domaines peuvent en expliquer le contenu en se plaçant à mon niveau, de manière à ce que je puisse éventuellement en acquérir une compréhension au moins partielle. En revanche, personne ne semble capable de m’expliquer en quoi le dernier post-ci-ou-ça ne relève pas essentiellement du truisme, de l’erreur et du baragouin ; quant à le découvrir par moi-même, je ne sais pas comment procéder. »

Chomsky note que les critiques de la « science masculine blanche » sont très semblables aux attaques antisémites et idéologiques menées par les nazis pour dénigrer les travaux scientifiques des chercheurs juifs :

« En fait, toute cette histoire de “science masculine blanche” me rappelle, je le crains, la “physique juive”. Peut-être est-ce encore le fait de mon manque de discernement mais, quand je lis un article scientifique, je suis incapable de dire si son auteur est blanc ou encore s’il est masculin. Il en va de même pour les discussions professionnelles en classe, au bureau ou n’importe où ailleurs. Je doute fort que les étudiants, amis et collègues non-blancs et non-masculins avec lesquels je travaille aient plus de considération que moi pour la doctrine selon laquelle leur manière de raisonner diffère de celle de la “science masculine blanche” en raison de leurs “culture, genre et race”. Je devine que “surprise” ne sera pas exactement le mot approprié pour décrire leur réaction[6]. »

Noam Chomsky a beaucoup influencé Jean Bricmont, le co-auteur avec Alan Sokal des Impostures intellectuelles qui a co-dirigé avec Julie Franck en janvier 2007 un Cahier de L'Herne (ouvrage collectif) consacré au linguiste.

[modifier] Point de vue sur les médias

Dans ses ouvrages Illusions Nécessaires et La Fabrique de l'opinion publique, Chomsky s’attache à mettre en évidence les processus par lesquels les médias tendent à enfermer les sociétés démocratiques dans un carcan idéologique. Sa critique porte sur le fonctionnement global de l'institution médiatique dans ses rapports avec les pouvoirs économique et politique. Chomsky montre comment les médias noient la masse électorale sous un flot d’informations beaucoup trop dense pour servir de support de réflexion et qui converge, en définitive, vers des analyses à sens unique, fondées sur des présupposés que l’on évite soigneusement de remettre en question. C’est en particulier à travers l’analyse du traitement médiatique des conflits armés que Chomsky dévoile la dépendance des médias envers les pouvoirs économique et politique. En cherchant à démythifier la prétendue neutralité des médias, Chomsky entend œuvrer pour l’émancipation intellectuelle de la société. Il prétend aussi que dans une société démocratique, la ligne politique n'est jamais énoncée comme telle mais est sous-entendue. Ainsi les « débats » se situent dans le cadre des paramètres implicites consentis et tiennent en lisière nombre de points de vue contraires[7].

Icône de détail Article détaillé : Modèle de propagande.

[modifier] Influence de Chomsky dans d’autres domaines

Les modèles chomskyens ont été utilisés comme base théorique dans plusieurs autres domaines. La hiérarchie de Chomsky est souvent enseignée en informatique fondamentale pour l’éclairage qu’elle donne des différents types de langages formels. Cette hiérarchie peut aussi être considérée en termes mathématiques[8] et a suscité l’intérêt des spécialistes de combinatoire, en particulier. Nombre d’arguments de la psychologie évolutionniste sont dérivés de ses travaux de recherche.

Niels Kaj Jerne, lauréat du prix Nobel de médecine en 1984, a utilisé le modèle génératif de Chomsky pour expliquer le système immunitaire humain, faisant le lien entre structures grammaticales et protéiques. Le discours de Jerne à la remise du Nobel s’est intitulé « la grammaire générative du système immunitaire ».

[modifier] Opinions politiques

Noam Chomsky au forum social mondial de 2003
Noam Chomsky au forum social mondial de 2003
Icône de détail Article détaillé : Opinions politiques de Noam Chomsky.

Noam Chomsky a toujours été engagé politiquement. Il a exprimé de nombreuses opinions sur la politique et les affaires internationales, notamment dans ses livres. Elles ont été largement citées, publiées et font l'objet de débats. On peut notamment retenir :

  • qu'il pense que le mot terrorisme est une étiquette facile pour des gouvernements qui ont été incapables de reconnaître la dimension terroriste de leurs propres activités[9] ;
  • qu'il déploie un large spectre de critiques bien informées mais parfois impopulaires contre le gouvernement américain[10] ;
  • que, bien qu'il critique largement ses applications concrètes, il soutient un socialisme libertaire à vocation mondiale[11] ;
  • qu'il développe des points de vue que l'on peut globalement qualifier d'anti-guerre : il fut contre la guerre du Viêt Nam et est membre du Comité International de Soutien aux victimes vietnamiennes de l'Agent orange, au procès de New York mené par cette association et d'une manière générale contre toutes les guerres menées par les États-Unis depuis[10] ;
  • qu'il défend la liberté d'expression, notamment dans les médias de masse[12],[13],[14] ;
  • qu'il critique largement la politique d'Israël vis-à-vis des Palestiniens et le soutien des États-Unis à cette politique[15] ;
  • qu'il est pour la partition du Kosovo entre Serbes et Albanais dans le but de couper les racines de la haine, comme l'intellectuel serbe Dobrica Ćosić (voir le magazine NIN de mai 2006 Le partage du Kosovo : la solution ? en serbe latin, NIN, 11.5.2006) ou la recréation d'une grande Yougoslavie avec intégration de l'Albanie gràce à la création d'un parti social-révolutionnaire en Albanie et dans tous les pays de l'ex-Yougoslavie[16].

Chomsky a largement critiqué d'autres aspects du gouvernement américain, de la société et des médias. Il s'est également très engagé intellectuellement avec ses pairs académiciens. Il a bénéficié d'une large audience internationale, tant pour ses écrits et discours académiques que politiques.

[modifier] Critiques de Noam Chomsky

À cause de la nature polémique de certains de ses écrits politiques et de sa pensée, Noam Chomsky a suscité de nombreuses critiques. Ses positions les plus discutées concernent l’affaire Faurisson[13]. Ancien professeur de littérature à l'université de Lyon, Robert Faurisson fut suspendu de ses fonctions à la fin des années 1970 et poursuivi parce qu'il avait, entre autres, nié l'existence des chambres à gaz pendant la Seconde Guerre mondiale. Une pétition pour défendre sa liberté d'expression fut signée par plus de cinq cents personnes, dont Chomsky. Pour répondre aux réactions violentes que suscita son geste, Chomsky rédigea alors un petit texte dans lequel il expliquait que reconnaître à une personne le droit d'exprimer ses opinions ne revenait nullement à les partager. Cette position était d'ailleurs dans la ligne de Voltaire comme dans celle du premier amendement étatsunien.

Il donna son texte à un ami d'alors, Serge Thion, en lui permettant de l'utiliser à sa guise. Or Thion le fit paraître, comme « avis », au début du mémoire publié pour défendre Faurisson. Chomsky n'a cessé de rappeler qu'il n'avait jamais eu l'intention de voir publier son texte à cet endroit et qu'il chercha, mais trop tard, à l'empêcher[17]. À ce propos, Chomsky explique que :

«  J'appris plus tard que ma déclaration devait apparaître dans un livre dans lequel Faurisson se défend des charges qui devaient bientôt être retenues contre lui lors d'un procès. Bien que ceci ne fut pas mon intention, ce n'était pas contraire à mes instructions. Je reçus une lettre de Jean-Pierre Faye, un écrivain et militant anti-fasciste bien connu, qui était d'accord avec ma position mais me pressait de retirer ma déclaration car le climat de l'opinion en France était tel que ma défense du droit de Faurisson à exprimer son point de vue serait interprétée comme un soutien pour ce dernier. Je lui écrivis que j'acceptai son jugement, et demandais que ma déclaration n'apparaisse pas, mais il était alors trop tard pour stopper la publication.[18] »

Au sujet de sa demande de non publication de sa déclaration, Chomsky précise que « A posteriori, je pense que probablement je n'aurais pas dû faire cela. J'aurais dû dire "Ok, laissez [le texte] paraître ainsi car il doit paraître". Mais cela mis à part, je considère [ma prise de position] dans cette affaire comme non seulement anodine, mais surtout insignifiante comparée à d'autres positions que j'ai prises sur la liberté d'expression.»[19]

Pierre Vidal-Naquet, spécialiste du négationnisme, considère cependant que la pétition signée par Chomsky allait plus loin que la simple défense de sa liberté d'expression (à laquelle par ailleurs l'historien français souscrit) : la pétition présentait la recherche et les conclusions de Faurisson comme sérieuses et respectables. De plus, Vidal-Naquet reproche à Chomsky d'avoir qualifié Faurisson de « sorte de libéral relativement apolitique » alors que les textes de ce dernier manifesteraient selon lui un antisémitisme patent. "Vous aviez le droit de dire : mon pire ennemi a le droit d'être libre, sous réserve qu'il ne demande pas ma mort ou celle de mes frères. Vous n'avez pas le droit de dire : mon pire ennemi est un camarade, ou un "libéral relativement apolitique". Vous n'avez pas le droit de prendre un faussaire et de le repeindre aux couleurs de la vérité."[20]

Aux États-Unis, la plupart des critiques sont émises contre ses écrits politiques sur la puissance militaire et la politique américaine[21] ainsi que son travail fondamental mais controversé en linguistique[22],[23].

Ses idées économiques et politiques ont été également critiquées par le Ludwig von Mises Institute qui considère que malgré le refus du marxisme par Chomsky, sa pensée est très inspirée de celle de Marx. En outre, il la considère comme contradictoire en ce qu'elle refuse le capitalisme[24] tout en pensant pouvoir en conserver les fruits[25].

Par ailleurs, ses écrits ou ses déclarations ont été à de nombreuses reprises critiqués pour s'appuyer sur des erreurs ou des demi-vérités. Ainsi certains comme Paul Bogdanor dénoncent les « top Chomsky lies » (les plus gros mensonges de Chomsky)[26]. En France, Emmanuel Todd l'a comparé à une horloge arrêtée qui aurait raison deux fois par jour[27].

[modifier] Distinctions

Selon l’Arts and Humanities Citation Index (un index de citations dépouillant la documentation sur les arts et les sciences humaines), entre 1980 et 1992, Chomsky a été cité comme source plus souvent que n'importe quel enseignant vivant et était la huitième source la plus citée en général.

Chomsky fut invité à donner de prestigieuses conférences dans de nombreuses universités : cycle de conférences sur John Locke à l'université d'Oxford (printemps 1969), conférence commémorative sur Bertrand Russell à l'université de Cambridge (janvier 1970), conférence commémorative Nehru à New Delhi (1972), conférence Huizinga à Leiden (1977), conférence commémorative Davie sur la liberté académique au Cap (1997), et bien d'autres…

Noam Chomsky a reçu de nombreux diplômes honorifiques des plus éminentes universités du monde. Il est membre de l'Académie américaine des arts et des sciences, ainsi que de l'Académie nationale américaine des sciences. De plus, il appartient à d'autres associations et sociétés privées aux États-Unis et ailleurs, et est notamment récipiendaire du prix de la contribution scientifique de l'Association américaine de psychologie.

Il a reçu aussi le prix Kyoto, la médaille Helmholtz, le prix de la paix Dorothy Eldridge, la médaille Benjamin Franklin en sciences cognitives et de l'information. Il fut deux fois vainqueur du prix Orwell accordé par le Conseil américain des professeurs d'anglais pour ses « éminentes contributions à la sincérité et la clarté du langage public[28]. »

Chomsky fut reconnu plus grand intellectuel vivant par le sondage 2005 sur les grands intellectuels mondiaux, publié par le magazine britannique Prospect. Il réagit simplement en disant « Je ne fais pas très attention aux sondages[29]. »

[modifier] Œuvre

[modifier] Linguistique

Bibliographie complète sur sa page personnelle au MIT (en anglais)

  • Aspect de la théorie syntaxique (Seuil, 1971, ISBN 2020027402) [références]
  • Questions de sémantique (Seuil, 1975, ISBN 2020027488)
  • Structures syntaxiques (Seuil, 1979, ISBN 2020050730)
  • Théories du langage - Théories de l'apprentissage : le débat entre Jean Piaget et Noam Chomsky (Seuil, 1979, ISBN 2-02-005273-3) : Recueil du débat épistémologique sur la nature du langage organisé par Jacques Monod regroupant divers horizons scientifiques
  • Langue, linguistique, politique: dialogues avec Mitsou Ronat (Flammarion, 1992, ISBN 2-08-081261-0) : présentation générale des idées scientifiques et politiques de Chomsky
  • Réflexions sur le langage (Flammarion, 1997, ISBN 2080810464)
  • Le Langage et la pensée (Petite bibliothèque Payot, 2001, ISBN 2228882690)
  • De la nature humaine (Aden, 2006)
  • Nouveaux horizons dans l'étude du langage et de l'esprit ; trad. Richard Crevier et Alain Kihm. Paris : Stock, 2005. ISBN 2-234-05804-X.

[modifier] Politique, médias, économie

[modifier] Autres écrits

  • « Quelques commentaires élémentaires sur le droit à la liberté d'expression » préface de Mémoire en défense contre ceux qui m'accusent de falsifier l'histoire. La question des chambres à gaz, de Robert Faurisson

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Bibliographie

[modifier] Filmographie

  • 1992 : La fabrication du consentement (Manufacturing Consent: Noam Chomsky and the Media) de Mark Achbar et Peter Wintonick (Canada, sous le titre Necessary illusions)
  • 2003 : Noam Chomsky : pouvoir et terreur. Entretiens après le 11 septembre (Distorted Morality — America's War On Terror?, Power and Terror: Noam Chomsky in Our Times) de John Junkermann (Japon, sous le titre Chomsky 9.11)
  • 2003 : Noam Chomsky: Rebel Without a Pause (TV) de Will Pascoe
  • 2003 : The Corporation (film documentaire canadien écrit par Joel Bakan, Mark Achbar et Jennifer Abbott)

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. La prononciation originale de ses prénoms et nom est /avram noam 'xomskij/. En anglais, on prononce en général /'ævɹæm 'nəʊm 'tʃɒmpski/ (anglais écouter) ou /'ævɻæm 'noʊm 'tʃampski/ avec un accent américain, qui est la manière dont Chomsky prononce ([[:Media:|américain]] écouter).
  2. (en) Page personnelle sur le site du MIT (biographie et bibiographie)
  3. (en) [pdf] Eugene Garfield, « The 250 Most-Cited Authors in the Arts & Humanities Citation Index », Essays of an Information Scientist, 1986, Vol:9, p.381.
  4. Interview de Chomsky - Interview de Chomsky à Berkeley
  5. D'après une interview accordée à Amy Goodman pour « Democracy Now! » le 26 novembre 2000
  6. Article de Chomsky
  7. Le lavage de cerveaux en liberté, Le Monde Diplomatique, août 2007.
  8. Site Wolfram
  9. Conférence de Chomsky au Technology & Culture Forum du MIT, 24 octobre 2001
  10. ab Robin Blackburn, Prospect Magazine, Novembre 2005 : The apparent straightforwardness of Chomsky's political judgements—his "predictable" or even "kneejerk" opposition to western, especially US, military intervention—could seem simplistic. Yet they are based on a mountain of evidence and an economical account of how power and information are shared, distributed and denied.
  11. Noam Chomsky, Our Generation, Printemps/été 1986
  12. Noam Chomsky : Commentaires sur la liberté d'expression
  13. ab Article de Chomsky, The Nation, 28 février 1981
  14. Interview de Noam Chomsky sur les médias
  15. Conférence de Noam Chomsky du 11 octobre 2002 sur l'antisémitisme, le sionisme et les Palestiniens
  16. (en) « The Kosovo Question: Some Radical Perspectives » par Dragan Plavsic, 20 mars 2007.
  17. « La mauvaise réputation de Noam Chomsky », Monde Diplomatique, Avril 2001
  18. (en) http://www.chomsky.info/articles/19810228.htm
  19. Extrait du documentaire "Noam Chomsky, les Médias et les Illusions Nécessaires" (1993), http://www.youtube.com/watch?v=zz6Vbl-TWgI
  20. Pierre Vidal-Naquet: "De Faurisson et de Chomsky" Texte publié en appendice à "Un Eichmann de papier" dans Les Juifs, la mémoire et le présent, publié aussi dans Esprit, 1981, réédité dans Les Assassins de la mémoire, La Découverte, 2005, http://www.anti-rev.org/textes/VidalNaquet81a/
  21. David Horowitz, un des principaux critiques de Noam Chomsky
  22. « Noam Chomsky a-t-il tort ? », Timothy Mason
  23. « Les thèses de Chomsky réfutées », John Williamson
  24. L'auteur de l'article écrit que « He is against any form of capitalism »
  25. (en) Chomsky's Economics, Ludwig von Mises Institute
  26. [pdf] (en) Top 200 Chomsky lies
  27. Après l'Empire, p. ?
  28. D'après la biographie du MIT
  29. Réaction de Chomsky à l'annonce
  30. (en) titre et article en anglais.
La version du 24 avril 2006 de cet article a été reconnue comme « article de qualité » (comparer avec la version actuelle).
Pour toute information complémentaire, consulter sa page de discussion et le vote l’ayant promu.