Goult

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Goult

Carte de localisation de Goult
Pays France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Vaucluse
Arrondissement Apt
Canton Gordes
Code Insee 84051
Code postal 84220
Maire
Mandat en cours
Didier Perello
2001 - 2008
Intercommunalité Communauté de communes de Pied Rousset en Luberon
Latitude
Longitude
43° 51′ 50″ Nord
         5° 14′ 39″ Est
/ 43.86388889, 5.24416667
Altitude 121 m (mini) – 335 m (maxi)
Superficie 23,77 km²
Population sans
doubles comptes
1 285 hab.
(1999)
Densité 54 hab./km²

Goult (Gòu en occitan provençal) est une commune française, située dans le département de Vaucluse et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Sommaire

[modifier] Géographie

Goult est une commune qui s'étant de part et d'autre de la route Nationale 100, route qui va à Apt, à l'est, quand on vient de Coustellet, à l'ouest.

Au nord en direction des Monts de Vaucluse des villages comme Gordes, Joucas ou Murs. A l'est, la colline de Roussillon, et au sud, vers la montagne du Luberon, Bonnieux, Lacoste ou Ménerbes.

Le village est perché, sur une colline au cœur de la vallée Nord du petit Luberon, un petit château et un vieux moulin avec ses ailes au sommet.

Sur la commune, plusieurs hameaux dont le hameau de Lumières, (où l'on trouve la pharmacie) en bord de Nationale 100, au pied de la colline et le hameau de Saint Véran de l'autre coté de la N100, à deux pas de Lacoste.

[modifier] Histoire

Rue du Chateau
Rue du Chateau

[modifier] Préhistoire et antiquité

Les pointes de flèches, les haches polies et les maillets à rainures retrouvés autour du Collet Rouge attestent que les hommes du néolithique avaient ici leur territoire de chasse. Mais dans la même période une importante agriculture se développait sur les rives du Calavon. Les spécialistes l’ont rattaché à la «civilisation lagozienne» après la découverte d’un grand fragment de stèle anthropomorphe représentant une face à deux nez et trois yeux, sans doute une représentation d’une divinité. Sur la rive gauche du Calavon a été découvert le second dolmen du département. Dénommé Dolmen de l’Ubac, il est fouillé chaque année depuis 1995.

Si l’on en juge par les vestiges gallo-romains mis à jour : autel aux Nymphes et à Sylvain, urnes, poteries, lampes et objet de verre, une villa devait occuper le site. Il existe nombres de bories ou cabanes de pierres sèches regroupées près de Saint-Véran et aux Baquis. Elles sont difficilement datables.

[modifier] Haut Moyen-Âge

Le premier seigneur de Goult est Guillaume qui s’installe sur un domaine ayant appartenu à son arrière-grand-père Foucher de Valensole. Ce fils de Humbert de Caseneuve prendra comme patronyme le nom de son fief Agoldi (castrum Agoldi, 1031)[1]. Le nouveau seigneur fait édifier un sanctuaire à Saint-Michel puisqu’en 1084, le pontife Grégoire VII désigne dans une de ses bulles «in Episcopalu Cavalicensis, cellam S. Michaelis in balma Agoldi». Cette chapelle (trop et mal restaurée) se situe dans les hauts du parc de Notre-Dame de Lumières. A peu de distance, sous la falaise, se trouve une borie effondrée où l’on peut voir une cuve vinaire rupestre et son fouloir.

[modifier] Bas Moyen-Âge

Au XIIe siècle, le fief de Goult est revendiqué par Guillaume de Sabran, le nouveau comte de Forcalquier, auprès de son cousin Alphonse d’Aragon, comte de Provence. Cette exigence faisait suite au mariage, en 1193, de Gersande de Sabran et d’Alphonse II d’Aragon qui prévoyait l’union des comtés de Provence et de Forcalquier.

C’est à cette période qu’est construit Saint-Pierre, l’église du village, dont le mur pignon est orné d’une tête de bovidé, et Saint-Véran, dédié à l’évêque de Cavaillon.

Le XIIIe siècle va d’abord voir la confirmation de cette seigneurie aux Agoult par un acte pris en 1224 par Raymond Béranger V, comte de Provence, avant de passer par alliance, en 1284, à Bertrand des Baux. En 1301, celui-ci accorde à ses villageois le droit de nommer quatre syndics.

Trois quarts de siècle plus tard, son descendant François des Baux, en rébellion contre la reine Jeanne, se fait confisquer ce fief avec toutes ses possessions provençales. Durant cette période le nom du village évolue d’Agoldo (1277) vers Agouto qui sera utilisé de 1311 à 1526.

Au XIVe siècle, s'installe une importante industrie de verrerie. La qualité du résultat de cette industrie lui valut la protection du Roi René.

[modifier] Renaissance

Les XVe et XVIe siècles sont marqués par une valse des seigneurs. Reviennent d’abord les Agoult-Simiane, puis le fief passe aux Sade et enfin aux Donis d'origine florentine. Ces deux dernières familles vont se heurter aux hérétiques et réformés de la vallée du Calavon.

Entre 1528 et 1533, Paul de Sade devient le bras armé du sinistre inquisiteur Jean de Roma, nommé par Clément VII pour extirper l'hérésie vaudoise de la vallée du Calavon et du Luberon. Les deux homes y gagnèrent une réputation de bouchers.

En 1563, les Donis doivent défendre leur seigneurie contre une incursion des Huguenots venus de la Valmasque, entre Bonnieux et Ménerbes. C’est à cette époque – vers 1538 – que l’on prend l’habitude d’élider le A d’Agoult et que le village est désormais appelé Goult.

[modifier] Période moderne

Louis XIV, en 1659, sur la sollicitation de Jean-Baptiste Donis, érige sa terre de Beauchamp en marquisat.

Le territoire de la commune fut sous la gouverne de plusieurs châteaux. Le plus ancien et le plus élevé fut celui de Babilony, en dessus de Bon Repos, construit au XIIIe siècle, il a été restauré de fond en comble par les Donis en 1805[2]. Le château de Maricamp, utilisé comme résidence seigneuriale au XVIIIe siècle, jouxte la Voie Domitienne (R.N. 100).

[modifier] Le village vu par des ethnologues

Les toits de Goult et Luberon
Les toits de Goult et Luberon

En 1970, des étudiants en ethnologie dans le cadre du CERESM, mis en place part l'Université de Provence d'Aix-en-Provence, ont étudié le village tant au point de vue de ses spécificités environnementales que matrimoniales[3].

Goult est définit comme un village du type classique perché puisque établi sur un piton, à l'extrémité occidentale du bassin d'Apt, et dominant un ensemble de terroirs aux possibilités variés. Ils notent aussi son évolution à travers l'existence de deux places, celle de l'Ancienne Poste et celle de la Libération, qui témoignent du déplacements des zones d'habitat et par conséquence des centres du village.

Non seulement le nombre de mariages ne diminue pas mais tend même à augmenter grâce à l'activité agricole importante qui s'y pratique. De plus, une comparaison de 1900 à 1970 a démontré que le nombre d'unions contactées au delà d'un rayon de 50 km restait stable (1/6 des mariages)[4].

Le rôle attractif est joué par Apt[5] et ensuite par des zones au développement agricole important : cantons de Bollène, Valréas, Bédarrides, Beaumes-de-Venise, L'Isle-sur-la-Sorgue et Cavaillon[6]. Ce qui a permis aux chercheurs d'expliquer que ces unions matrimoniales :

« Avec le réseau d'alliances et de relations sociales qu'elles entraînent, facilitent l'échange des informations et des innovations techniques, économiques mais aussi bien politiques ou culturelles. Loin d'affaiblir la structure sociale villageoise, elles la renforcent ou la maintiennent embrayée sur l'évolution de la société globale ».

À contrario, l'implantation de résidences secondaires occupées par des Marseillais[7] ou des Parisiens[8], voire encore des Anglo-Saxons, des Suisses, des Belges ou des Allemands, a pris souvent un caractère conflictuel et perturbateur qui se traduit, dans la grande majorité des cas, par une absence de mariage avec ces estrangiés[9].

[modifier] Héraldique

Blason de Sault

D'azur au lion d'or, à la bande de gueules chargée de trois croissants d'or[10]


[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 Didier Perello SE Professeur
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 155 1 000 1 147 1 271 1 321 1 316 1 342 1 457 1 552
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 587 1 619 1 634 1 560 1 597 1 289 1 247 1 166 1 223
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 102 1 022 1 044 901 1 002 1 016 1 050 1 017 958
1962 1968 1975 1982 1990 1999 - - -
898 945 1 051 1 109 1 281 1 285 - - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

Le Moulin de Jérusalem
Le Moulin de Jérusalem
  • Tour de l'Horloge
  • Vieux quartier avec ruelles, jolies maisons et boutiques d'artisanat provençal.
  • Fontaine avec lavoir (eau de source), lieu-dit « la Ferraille ».

[modifier] Moulin de Jérusalem

Ce moulin à vent est situé au sommet du village, derrière le château. Il a été restauré par l'APARE. Son site offre une vue exceptionnelle sur la vallée du Calavon.

[modifier] Anciens remparts

Le vieux village, dominé par son château, était protégé par une enceinte fortifiée et des fossés. Ceux de la partie septentrionale, toujours visibles, ont été creusés dans le rocher. Les remparts s'ouvraient par des poternes ainsi que par trois portes à herse remaniées aux XVe et XVIe siècle.

[modifier] Église Saint Sébastien

De style roman, elle a été édifiée au cours du XIIe siècle. À l'intérieur, son retable baroque est remarquable.

[modifier] Château

Ce château, aujourd'hui privé, a appartenu à la famille d'Agoult. Il fut construit au XIIIe puis remanié au XVIIe et XIXe siècle.

[modifier] Notre-Dame de Lumières

Lumières
Lumières

A deux kilomètres du village, en contrebas, se trouve le hameau de Lumières, lieu de pèlerinage avec un sanctuaire et une chapelle datant du XVIIe siècle.

En 1664, après l'apparition de miraculeuses lumières (qui vont soigner un homme d'une éventration) prés de la chapelle de la Baume, l’ordre religieux des Carmes s'intéresse au lieu[11].

En 1699, Jean-Baptiste de Sade, évêque de Cavaillon, dédiait, au bas du village, un sanctuaire à Notre-Dame de l’Éternelle Lumière. Il est plus simplement nommé de nos jours Notre-Dame de Lumières[12]. C’est un lieu de pèlerinage où la statue d’une Vierge Noire est chaque année montée en procession, le 15 août, jusqu’à Saint-Michel de la Baume.

Jules Courtet est l’un des premiers a avoir expliqué le sens de cette cérémonie : « Cette tradition pourrait remonter aux temps du paganisme, car les peuples allaient invoquer saint Michel, le gardien des âmes, sur les montagnes où ils adressaient autrefois leurs hommages à Mercure, le conducteur des âmes aux Enfers ».

[modifier] Chapelle romane de Saint Véran

Située sur la rive gauche du Calavon, au pied de la colline des Artèmes, cette chapelle a été défigurée par une restauration du XVIIIe siècle. Dans la tradition des églises du XIe-XIIe, son abside est plus élevée que sa nef et sa corniche intérieure comporte un décor torsadé et en pointe de diamant. L'édifice roman originel à nef unique s'achève sur une abside en cul-de-four. Il a servi de sépulture. Les fouilles ont mis à jour, au seuil de l'entrée nord, une tombe où se trouvait un squelette dont le crâne était entouré d'un « aménagement de pierres » connu sous le nom de loge céphalique. Près de celui-ci avait été placé un « dépôt votif » monétaire de cinq pièces de monnaie melgorienne[13]. Elles sont datables de la fin du XIIe siècle /,début du XIIIe siècle.

[modifier] Dolmen de l'Ubac

C'est la seconde sépulture de ce type découverte dans le Vaucluse après celui de la Pitchoune à Ménerbes. Il est situé à l'extrémité de la plaine de Marican sur la rive gauche du Calavon. Sa découverte fortuite, près une importante crue du torrent en 1995, a fait ouvrir un chantier de fouilles dirigée par Gérard Sauzade et Jacques Buisson-Catil. Ils ont mis à jour, sous deux dalles de couverture reposant sur des parois latérales en pierres sèches, la tombe de quatre individus inhumés là au néolithique.

[modifier] Vie pratique - Commerces

Un document municipal, daté du 24 juillet 1866, fait état de l'importance des relations entre le village et les deux principales villes voisines :

« Les marché d'Apt et de Cavaillon sont très fréquentés par les habitants de cette commune qui y conduisent leurs bestiaux »[14].

Goult dispose de sa propre poste.

Marché : tous les lundis après-midi, place de la Libération

Commerces et services de proximité dans le village : boucheries, épicerie, bar-restautant, café-brasserie, boulangerie, salon de coiffure, pharmacie (à Lumières)

Divers : fromagerie, domaines viticoles, petit cinéma de quartier dans la salle des fêtes.

[modifier] Notes et références

  1. La toponymie suggère que ce nom soit à l’origine celui d’un homme germain appelé Agold ou Agoald.
  2. Ce fut en cette année 1805 que les Donis mirent un terme à la faïencerie du village.
  3. Ces travaux ont été publiés par H. Balfet, C. Bromberger et G. Ravis-Giordani, sous le titre De la maison aux lointains in Pratiques et réprésentation de l'espace dans les communautés méditerranéennes, Publications du CNRS, Marseille, 1976.
  4. Ce qui implique que 85% des unions matrimoniales à Goult ont lieu à moins de 50 km.
  5. À titre d'exemple, entre 1960 et 1965, huit Goultoises et deux Goultois s'y sont mariés.
  6. Ces cantons ne possèdent quelques fois aucune ville et pourtant ce sont eux qui exercent la plus grosse influence sur Goult.
  7. Les Marseillais sont tous les vacanciers qui viennent du sud.
  8. Les Parisiens sont tous les estivants qui descendent du nord de la France.
  9. En Provence, la qualification d'étrangers s'applique, sans spécification lexicale, à toute personne qui n'est pas originaire de la commune. Un habitant d'un village voisin est un « estrangié du dedans », quelqu'un d'extérieur au département devient un « estrangié du dehors » et celui qui vient d'un autre pays est un « estrangié pas d'ici ».
  10. Armorial des communes du Vaucluse. Les véritables armes de Goult devraient être blasonnées au loup des Agoult, mais au XIXe siècle, une municipalité ignorante décida que ce semblant d'homonymie était un pur hasard et adopta le blason au lion et aux croissants des Donis.
  11. Ce fut au cours du XVIIIe siècle, que ce lieu de pèlerinage a été repris par des prêtres missionnaires, les oblats.
  12. Ce nom est, très prosaïquement, issu de l’Imergue, l’affluent du Calavon qui coule à ses pieds.
  13. Les monnaies melgoriennes étaient frappées à Mauguio, siège de l'évêché avant Montpellier. Certaines arboraient à l'avers l'effigie de Mahomet.
  14. Archives municipales de Goult.

[modifier] Bibliographie

Pour la partie historique :
  • Jules Courtet, Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique du département du Vaucluse, Avignon, 1876.
  • François Thunin, Expression de la vie collective à Goult, Études Vauclusiennes, n° XII, Avignon, juillet-décembre 1974.
  • Robert Bailly, Dictionnaire des communes du Vaucluse, Éd. A. Barthélemy, Avignon, 1986.
Pour la partie lieux et monuments :
  • Guy Barruol, Provence Romane II, La Pierre-qui-Vire, 1981.
  • Archéologie en Vaucluse n° 22, décembre 1992.
  • Archéologie en Vaucluse n° 32, décembre 1997.

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

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[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes