Gottfried Keller

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Gottfried Keller

Gottfried Keller (19 juillet 1819 à Zurich15 juillet 1890), nouvelliste, romancier et poète suisse de langue allemande.

  • Fils d'un maître artisan ambitieux, Gottfried Keller est affecté par la mort de son père, alors qu'il n'a que cinq ans. Sa mère se remarie, mais l'enfant garde le sentiment d'être marginal. A 14 ans, il est renvoyé de l'école cantonale pour indiscipline. La question de son avenir se pose et Keller décide de devenir peintre paysagiste. Après un passage dans quelques ateliers zurichois, il effectue un voyage d'études à Munich (1840-1842). Mais l'expérience munichoise se solde par un échec : son talent n'est pas à la hauteur de ses espérances.De retour à Zürich, il s'intéresse à la politique ; son libéralisme lui donne l'occasion de rédiger des poèmes politiques. Keller a choisi son camp : face à l'Etat fédéraliste conservateur et protecteur de la religion, dont se revendique le romancier Jeremias Gotthelf, il est radical, partisan du développement de structures démocratiques et des libertés du peuple.
  • Son premier recueil de poésies parait en 1846.Il faut, toutefois, attendre son séjour à Berlin (1850-1855) pour que sa vocation littéraire s'affirme. Il s'agit certes pour Keller d'une époque de solitude et de misère matérielle, mais aussi de contacts intellectuels fructueux avec des artistes et des écrivains, au premier rang desquels le philosophe Ludwig Feuerbach, auteur de L'essence du chrisitanisme (1841). L'influence de ce dernier est visible dans le deuxième recueil de poésies (1851), où Keller proclame entre autres sa libération de la croyance en l'au-delà. Il rédige surtout son premier roman, Henri le vert (1855), roman autobiographique, ou plus précisément Bildungsroman(roman de formation), que les critiques allemands ont rapidement comparé au Wilhelm Meister de Goethe. Une nouvelle version, enrichie, sera publiée en 1880.
  • De retour en Suisse, Keller s'est forgé une réputation littéraire. Il demeure cependant passionné par la politique. En 1861, il est ainsi nommé premier chancelier d'Etat du canton de Zürich, poste qu'il conservera jusqu'en 1876.Il est moins disponible pour son oeuvre, mais renoue avec son génie dans les Sept légendes (1873), les Gens de Sedwyla (1873-74), ou encore les Nouvelles zurichoises (1878).
  • Les dernières années sont fécondes. Le veillard solitaire, peint par Arnold Böcklin, livre deux romans, l'Epigramme (1881) et Martin Salander (1887). Le premier est aimable, mais moins en prise avec son temps que le second, où Keller dénonce les travers qui menacent la Suisse, notamment le capitalisme débridé et la destruction de l'environnement. Son dernier recueil de poésies est publié en 1883. Un an avant sa mort, il a le plaisir de voir paraître une édition intégrale de ses oeuvres, réunies en dix volumes. Son audience est grande, tant en Suisse, qu'en Allemagne.
  • Au sein de la littérature suisse de langue allemande du XIXe siècle, Gottfried Keller côtoie un autre classique, tout comme lui poète et romancier : Conrad Ferdinand Meyer. En français, ses oeuvres en prose ont été éditées par L'Âge d'Homme et Zoé.
  • Sources :

Pierre-Olivier Walzer (dir.) : Dictionnaire des littératures suisses, Editions de l'Aire, Lausanne, 1991 - Raetus Luck (Bibliothèque nationale suisse) : Le poète de la tristesse et de la joie, (article paru dans la Revue suisse, pour le centenaire de la mort de Keller, en 1990)

Un prix porte son nom.

Portrait par Karl Stauffer-Bern (1886)
Portrait par Karl Stauffer-Bern (1886)

[modifier] Œuvres

  • Poésies (1846)
  • Poésies nouvelles (1851)
  • Henri le vert (1853-1855)
  • Les habitants de Seldwyla (Tome premier : 1856, tome second : 1874)
  • Sept légendes (1872)
  • Nouvelles Zurichoises (1878)
  • Henri le vert (1879-1880), nouvelle version
  • L’épigramme (1881)
  • Recueil de poésies (1883)
  • Martin Salander (1886)

" C'est là justement ce que notre époque a pour mission d'accomplir et de procurer, à savoir une parfaite sécurité du droit et de l'honneur, quelle que soit notre croyance ou notre conception de l'univers, et cela non pas seulement dans la législation, mais aussi dans les relations personnelles et familières des hommes entre eux.(...) Au reste, l'homme apprend tous les jours quelque chose, et personne ne saurait dire sûrement ce qu'il croira au soir de sa vie." (Henri le vert)

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