Girodet-Trioson
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Girodet-Trioson | |
Nom de naissance | Anne-Louis Girodet de Roucy |
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Naissance | 5 janvier 1767 Montargis |
Décès | 9 décembre 1824 Paris |
Nationalité | Français |
Activité(s) | Artiste peintre |
Formation | Académie royale |
Maître | Jacques Louis David |
Élèves | François-Louis Dejuinne, Jean Nicolas Laugier, Alexandre Colin |
Mouvement artistique | Néoclassicisme |
Œuvres réputées | Le Sommeil d'Endymion, Scène de déluge |
Récompenses | Prix de Rome (1789) |
Illustration : Portrait de Girodet par Jean-Baptiste Roman, musée du Louvre |
Anne-Louis Girodet de Roucy, plus connu sous son nom d'artiste Girodet-Trioson (ou plus simplement Girodet), est un peintre français né à Montargis le 5 janvier 1767, mort à Paris le 9 décembre 1824.
L'œuvre de Girodet se situe à la charnière des deux grands courants artistiques du XIXe siècle. La recherche de la beauté idéale selon les canons classiques du peintre l'inscrit dans la lignée des peintres néoclassiques davidiens, alors même que, par une forte volonté d'innovation, il imprègne ses peintures d'une grâce et d'une poésie singulière, en harmonie avec l'air du temps de son époque, qui préfigure le romantisme.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Trioson est le nom de son père adoptif. Il passe son enfance à Montargis. Aussi doué pour le violon que pour le dessin, il fait son choix et rejoint Paris et l'atelier de David en 1785, où il est l'un des élèves les plus talentueux.
Il passe le Prix de Rome une première fois en 1787 où il est disqualifié pour avoir sorti des croquis de l'enceinte de l'épreuve (les candidats ne devant disposer d'aucune aide extérieure durant le concours). Il le retente une deuxième fois avec La mort de Tatius et obtient la seconde place. Il en est lauréat en 1789 avec Joseph, reconnu par ses frères.
Il rejoint alors Rome et y peint Le Sommeil d'Endymion et Hippocrate refusant les présents d'Artaxerxès. En 1793, les français sont exclus des états pontificaux et il quitte Rome, séjournant dans différentes villes de la péninsule italienne.
Il regagne Paris en 1795. Il y peint plusieurs tableaux majeurs dont le portrait de Jean-Baptiste Belley en 1797, Mademoiselle Lange en Danaé en 1799, la Leçon de géographie en 1803, les Funérailles d'Atala en 1808, le portrait de François-René de Chateaubriand en 1809. David fut outragé lorsque son propre tableau l’Intervention des Sabines fut placé en seconde position derrière la Scène de déluge de Girodet lors du Prix de la Décennie de 1810.
Sa correspondance montre qu'il était très proche de ses parents. Son père meurt en 1784, sa mère en 1787. Depuis son arrivée à Paris il était protégé par le docteur Trioson, proche ami de la famille, qui l'adoptera en 1809.
En 1812 il hérite d'une fortune qui lui permit de se consacrer à l'écriture de poèmes sur l'esthétisme.
A partir de 1813, il participe à la décoration du château de Compiègne en y peignant plusieurs fresques murales.
Girodet eut un style de vie non conventionnel, alternant des périodes de retirement pratiquement dans le secret avec des périodes de vie publique de dandy.
[modifier] L'œuvre
Bien qu'ayant commencé comme un fidèle disciple de son maître David, il s'efforce ensuite de développer un style personnel, expérimentant avec les effets de lumière. À la peinture d'Histoire, il préfère une sorte de symbolisme éthéré, des scènes de genre, dramatisant à l'excès ses sujets, il excelle dans la pose et le travail de la lumière. Il a bousculé les codes de la sensualité et les a appliqué à des scènes religieuses.
Il excelle dans la vérité des portraits, parfois allégoriques (Jean-Baptiste Belley, Mademoiselle Lange en Danaé ), souvent intimes (le fils de son père adoptif a été peint à trois époques : jeune enfant, pré-adolescent et adolescent), il sait révèler l'âme de ses personnages comme dans son célèbre Portrait de Chateaubriand méditant sur les ruines de Rome.
Sa peinture d'histoire s'arrange souvent avec les faits pour en donner une dimension métaphysique ou esthétique (dans sa Révolte du Caire, il peint plusieurs belligérants n'ayant jamais participé à l'évènement).
Un de ses portraits, Mademoiselle Lange en Danaé (1799), cause un scandale à cause de ses allusions sexuelles satiriques. Cette anecdote, où Girodet se venge de la célèbre Merveilleuse Mademoiselle Lange de n'avoir pas apprécié un premier portrait d'elle, illustre bien le caractère irascible et incontrôlable de ce peintre.
Peignant toujours dans le style néoclassique, ses tableaux plurent cependant aux Romantiques grâce aux sentiments exaltés représentés. Sa peinture n'est pas dénuée d'une certaine sensualité ; l'un des tableaux les plus représentatifs étant son Endymion dont la représentation en éphèbe alangui, sans aucun relief de musculature, va à l'encontre des canons classiques, ou la représentation des seins pointés sous le voile de la Mort d'Atala.
Légende napoléonienne: l’Apothéose des Héros français morts pour la patrie pendant la guerre de la Liberté (1802) représente le barde Ossian accueillant au paradis les généraux Desaix, Kléber, Marceau, Hoche et Championnet. Cette toile ne cesse d’étonner par son côté novateur annonçant le premier romantisme.
Girodet est aussi un illustrateur de livres, notamment pour Jean Racine et Virgile.
[modifier] Distinctions
- 1789 : Prix de Rome
- 1789 : Prix de peinture de l'Académie Royale, pour Joseph reconnu par ses frères
- 1815 : Membre de l'Académie des Beaux-Arts
[modifier] Principales œuvres
Titre de l'œuvre | Type | Dimensions | Date | Musée | |
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Joseph reconnu par ses frères | Huile sur toile | 113 x 144 cm | 1789 | École nationale supérieure des Beaux-Arts, Paris | |
Endymion, effet de lune ou Le Sommeil d'Endymion. Le jeune berger Endymion, plongé dans un sommeil éternel, reçoit la visite nocturne de la déesse de la Lune (Diane ou Séléné) qui s'est éprise de sa beauté. La déesse est figurée sous la forme d'un rayon de lune dont la lumière - Zéphyr aidant à écarter l'ombrage des buissons - inonde le corps nu et alangui du berger reposant dans une grotte du mont Latmos. Ce tableau constitue "l'envoi" du séjour romain de Girodet et le premier succès du peintre au Salon de 1793. | Huile sur toile | 198 x 261 cm | 1791 | Musée du Louvre, Paris | |
Paysage d'Italie | Huile et mine de plomb sur papier marouflé et toile | 23,2 x 29,1 cm | 1793 | Musée Magnin, Dijon | |
Un lac dans les montagnes | Huile ; mine de plomb ; papier marouflé ; toile | 13 x 29,5 cm | 1793 | Musée Magnin, Dijon | |
Portrait de Charles-Melchior Artus, marquis de Bonchamps | Huile sur toile | 220 x 150 cm | 1793 | Musée d'art et d'histoire, Cholet | |
Portrait de Jean-Baptiste Belley [député de Saint-Domingue (mort vers 1806)] |
Huile sur toile | 158 x 111 cm | 1797 | Musée national du château de Versailles | |
Mort de Tatius | Musée de peinture d'Angers | ||||
Mademoiselle Lange en Vénus | 1798 | Museum der bildenden Künste | |||
Mademoiselle Lange en Danaé | 1799 | Minneapolis Institute of Arts | |||
Tête du Blasphémateur | Huile sur toile | 55 x 46 cm | vers 1800 | Collection particulière, France | |
Napoléon Bonaparte, Premier consul | Huile sur toile | 158 cm x 114 cm | entre 1799 et 1804 | Palais de l'Élysée, Paris | |
Scène du déluge | Huile sur toile | 441 x 341 cm | Salon de 1806 | Musée du Louvre, Paris | |
L'apothéose des Héros français morts pour la patrie pendant la guerre de la Liberté | Huile sur toile | 192,5 x 184 cm | commandé par Bonaparte en 1800 | Musée national des châteaux de Malmaison et de Bois-Préaux, Rueil-Malmaison | |
Portrait de la reine Hortense | 61 x 50 cm | vers 1806 | Rijksmuseum, Amsterdam | ||
Atala au tombeau | Huile sur toile | 207 x 267 cm | 1807 | Musée du Louvre, Paris | |
Portrait de Chateaubriand | Huile sur toile | 120 x 96 cm | 1808 | Musée d'histoire, Saint-Malo | |
Révolte au Caire | Huile sur toile | 365 x 500 cm | Musée national du château de Versailles | ||
Napoléon reçoit les clefs de la ville de Vienne | Musée national du château de Versailles | ||||
Portrait de Mustapha Sussen | Huile sur toile | 1819 | Musée Girodet à Montargis | ||
Autoportrait | Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg | ||||
Femme en turban | Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg | ||||
Orphée ramenant Eurydice | Dessin sur lavis srouge gouache blanche papier gris |
Musée Girodet à Montargis | |||
La Mort d'Orphée | Dessin à la plume, encre brune sur papier blanc | Musée Girodet à Montargis | |||
L'apothéose de Louis XVI | Peinture murale | Église de la Madeleine, Paris | |||
Autoportrait | Huile sur toile | 78 x 64 cm | Inconnue | Musée Magnin à Dijon | |
Tête d'homme à barbe noire | Huile sur toile | 45 x 36 cm | Inconnue | Musée Crozatier, Le Puy-en-Velay | |
Phèdre et Œnone | Huile sur toile | 30 x 20 cm | Inconnue | Musée des Beaux-Arts, Lyon | |
Tête de jeune femme | Huile sur toile | 46 x 38 cm | Inconnue | Musée des Beaux-Arts, Lyon | |
Apparition de Tirésias à Ulysse ou Le Songe d'Ossian (ancien titre) | Huile sur toile | 46, x 39,3 cm | Inconnue | Musée Magnin, Dijon |
- La Peinture (poème didactique)
Mademoiselle Lange en Venus, 1798 |
[modifier] Musées et lieux d'exposition
- Outre le musée du Louvre, un certain nombre d'œuvres importantes sont visibles au musée Girodet à Montargis dans le Loiret, sans oublier les fresques murales du château de Compiègne.
- Une exposition temporaire sur Girodet s'est tenue :
- A Paris au musée du Louvre - Hall Napoléon, du 22 septembre 2005 au 2 janvier 2006.
- A Chicago, The Art Institute, du 11 février au 30 avril 2006.
- A New York, The Metropolitan Museum of Art, du 22 mai au 27 août 2006.
- A Montréal, Musée des Beaux-Arts de Montréal, du 12 octobre 2006 au 21 janvier 2007.
[modifier] Élèves
Girodet eut un atelier : Parmi ses élèves on peut citer :
- Marie-Denise Villers (1774-1821)
- François-Louis Dejuinne (1784-1844)
- Salomon-Guillaume Counis (1785-1859)
- Jean Nicolas Laugier (1785-1875)
- François-Edmée Ricois (1795-1881)
- Alexandre Colin (1798-1875)
- Achille Devéria (1800-1857)
- Charles-Philippe Larivière (1798-1876)
[modifier] Liens externes
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