George Chakiris

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

George Chakiris est un acteur et un danseur américain, né 16 septembre 1934 à Norwood (Ohio) aux États-Unis. Ses parents étaient des immigrants venus de Grèce.

Très jeune, il suit des cours de danse mais, pour l'ensemble, sera son meilleur professeur. On le voit esquisser ses premiers ronds de jambe dans quelques films des années 1950 : Gentlemen Prefer Blondes ; Brigadoon ; Meet me in Las Vegas.

En 1957, à l'heure de la production londonienne de West Side Story, il est choisi par Jerome Robbins pour jouer Riff, chef des Jets, rôle-clé de cet opéra moderne. Pour le film, il se présente mais Riff est déjà donné à Russ Tamblyn, il hérite du rôle de Bernardo, chef des Sharks, rôle plus simple mais que l'on étoffe pour l'occasion.

George témoigne, en un coup, de ses qualités : danseur superbe, élégance racée, dons dramatiques éloquents (la fibre comique lui est toutefois étrangère). Il reçoit l'Oscar du meilleur second rôle et West Side Story n'ayant pas reçu de nomination catégorie meilleur acteur, le lauréat devient pour de bon l'Homme du film. Du jour au lendemain, Chakiris est une star et rivalise en glamour avec Warren Beatty, Paul Newman ou Elvis Presley. Hollywood le distribue à la va-vite, les filons s'exploitent sans attendre. George Chakiris donne réplique à Yul Brynner (Kings of the sun), à Richard Widmark (Flight from Ashiya), à Charlton Heston aussi (Diamond Head) mais il ne danse pas. Le public le boude. Pourtant, le comédien est captivant dans l'emploi qu'on a fait sien, personnage sombre, obsessionnel, bon de fond mais miné de rancœur contre l'injustice des hommes à son endroit. Certes, il ne fait que recréer sans cesse des Bernardo. Mais des Bernardo qui ne dansent pas.

L'Amérique ne veut plus de ce "déserteur", Chakiris migre en Europe où il tourne avec Luigi Comencini, Nelson, Michel Deville. Mais, à l'exception de On a volé la Joconde, film léger où il campe avec une grâce infinie, un rat d'hôtel de luxe, les rôles demeurent les mêmes. Du Bernardo réchauffé.

Jacques Demy le sollicite alors pour Les Demoiselles de Rochefort. Et Chakiris danse à nouveau. Mais la chorégraphie est indigne des danseurs présents, dont Grover Dale, qui fut de la création de West Side Story. Le rôle échu à George est, en outre, pâlichon. Qu'importe, c'est le succès. Son second. Son ultime aussi, il finit bientôt par laisser là le cinéma. Il dérive alors jusqu'au petit écran.

On le verra dans tel ou tel épisode de Medical Center, Chips, Hawaii Five-O, Dallas. De l'alimentaire.

En France, il reprend le chant car l'éclectique joue également du gosier. Tessiture baryton basse. Dans les années 60, il avait livré un album d'hommage à Gershwin, un autre George, et quelques patchworks de chansons à crooner ! Mais en France, malgré la collaboration de Pierre Bachelet (Je t'emmène en tango) ou de Didier Barbelivien (Celui qui t'aime), Chakiris ne fait plus que de la triste soupe à la variété. Du sirop pour étapes balnéaires (Le Soleil italien, Tout peut s'oublier, Carte postale) que même les radios spécialisées laissent dans l'oubli. A retenir pourtant La Chanson de Bernardo de Pierre Bachelet où George Chakiris salue son frère de toile, vingt ans après l'avoir laissé mort sur le béton d'un parking...

Au milieur des années 1990, de retour au théâtre, il endosse à Los Angeles la tenue chatoyante du King dans une reprise enlevée du The King and I (créé à la scène comme à l'écran par Yul Brynner, d'ailleurs oscarisé pour l'occasion) et, à Londres, une résurgence de Jane Eyre l'inclut dans son casting. George Chakiris est alors sexagénaire mais brille comme aux plus beaux jours.

Il avait reçu en 1961 le prix de l'Academy Award pour son rôle dans le film musical West Side Story avec Natalie Wood. Il a également joué dans la comédie musiale Les Demoiselles de Rochefort avec Catherine Deneuve et Françoise Dorléac.

George Chakiris est à présent retiré et on le dit recyclé dans la... joaillerie.

[modifier] Lien externe

Fiche IMDb