Gaston Save

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Portrait photographique de Gaston Save (vers 1900).
Portrait photographique de Gaston Save (vers 1900).
Portrait de Vautrin Lud (1878-79). Malgré son caractère anachronique (la fraise ou la coiffure, typiques de la fin du XVIe siècle, sont une évocation fantaisiste d'un humaniste des années 1500), cette œuvre témoigne du double intérêt de Save pour son art pictural et pour l'histoire de sa ville natale.
Portrait de Vautrin Lud (1878-79).
Malgré son caractère anachronique (la fraise ou la coiffure, typiques de la fin du XVIe siècle, sont une évocation fantaisiste d'un humaniste des années 1500), cette œuvre témoigne du double intérêt de Save pour son art pictural et pour l'histoire de sa ville natale.
Portrait de Martin Waldseemüller (1878-79). Save réalisa ce cycle de portraits historiques pour le décor de la salle des fêtes de l'hôtel-de-ville, malheureusement détruit en 1944.
Portrait de Martin Waldseemüller (1878-79).
Save réalisa ce cycle de portraits historiques pour le décor de la salle des fêtes de l'hôtel-de-ville, malheureusement détruit en 1944.

Gaston Save (Saint-Dié-des-Vosges, 22 août 1844 - 20 juillet 1901), est un peintre, graveur, illustrateur, historien et archéologue français de la fin du XIXe siècle.

Sommaire

[modifier] Biographie

Fils de Louis-Etienne-Onésime Save, garde-général puis sous-inspecteur des Eaux et Forêts d’origine nivernaise, et de Sophie-Julie-Amélie Zetter (fille de Daniel Zetter, fabricant de tissus d’origine mulhousienne), Gaston Gilbert Daniel Save est né en 1844 à Saint-Dié-des-Vosges.
Ayant démontré un précoce talent de dessinateur (il réalisait notamment d’amusantes caricatures de ses professeurs du collège de Saint-Dié ou encore des vues pittoresques des environs de cette ville), Gaston Save aurait cependant dû suivre l’exemple paternel en devenant fonctionnaire des Eaux et Forêts.
Or, ayant découvert les ressources et milieux artistiques de la capitale à l’occasion de la préparation de son baccalauréat au collège Sainte-Barbe, il décida de se consacrer aux Beaux-Arts.
Il étudia ainsi la peinture dans l’atelier de Charles Gleyre et exposa dès le Salon de 1870, obtenant une médaille de bronze pour une de ses œuvres.
A la suite d’une convalescence (il survécut à la scarlatine en 1864), sa vocation artistique et culturelle s’étendit également à l’étude de l’Histoire et des Lettres.
Jeune rapin parisien aux idées radicales, Save s’engagea en 1871 aux côtés de la Commune. Il dut par conséquent s’enfuir et se réfugier à Bâle, en Suisse (1871-1873), puis à Strasbourg (1874-1876) pour échapper à la répression.

De retour dans sa ville natale, il s’y illustra en tant que peintre, historien et défenseur des monuments historiques lorrains.
Il y réalisa, en collaboration avec le strasbourgeois Barreau, la décoration picturale de la salle des fêtes de l’hôtel de ville (1878-79 ; détruite en 1944).
Passionné d'histoire locale, il participa aux travaux de plusieurs sociétés savantes (il devint membre dès 1877 de la Société philomatique vosgienne, fondée à St-Dié deux ans auparavant, puis, en 1885, de la Société d’archéologie lorraine), dont les publications, ainsi que d’autres revues telles que la Lorraine artiste, publièrent de nombreuses études et illustrations de l’artiste et érudit déodatien.
Défenseur du patrimoine lorrain, Save fit plusieurs donations au musée de St-Dié, participa dès 1897 au comité du Musée historique lorrain de Nancy, et, outre les fouilles et les recherches qu’il mena sur les principaux sites historiques de la région, il effectua des travaux de restauration aux cathédrales de St-Dié et Nancy, ainsi qu’aux églises de Malzéville et Saint-Clément (Meurthe-et-Moselle), dont il restaura les fresques avec beaucoup de liberté et d'inventivité.
Il se fit également le biographe de plusieurs artistes locaux, tels que le miniaturiste Jacques Augustin.

Fidèle à ses convictions politiques avancées, il fonda un journal intitulé Le Patriote vosgien, Journal républicain progressiste à l’occasion des élections législatives d’août 1881, afin de manifester son soutien à la candidature d’un radical, le commandant Rovel, contre les républicains opportunistes Jules Ferry et Joseph-Albert Ferry (ce dernier, maire de St-Dié, étant soutenu par Émile Erckmann). La publication cessa à la mort de Rovel, en juillet 1882.

Installé à Nancy (où il réalisait notamment des décors de théâtre) depuis les années 1880, Gaston Save mourut le 20 juillet 1901 d’une crise cardiaque.

[modifier] Bibliographie

  • Henri Bardy, « Gaston Save, artiste-peintre (1844-1901) », Bulletin de la Société philomatique vosgienne, 1901-1902, pp. 347-358.
  • Ch. Sadoul, « Nécrologie - M. Gaston Save », Bulletin mensuel de la Société d’archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, 1901/1, pp. 188-190.

[modifier] Archives

L’Auraria Library de l’Université de Denver (Colorado) possède un fonds « Gaston de Save » constitué de la correspondance, des manuscrits, des publications, des dessins et des notes personnelles de Save, légués à cette institution par le gendre américain de l’artiste déodatien.

[modifier] Liens externes