Gérard Sandoz

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Gérard Sandoz est un journaliste, né en Pologne le 11 août 1914, sous le nom de Gustave Stern, d'origine juif. Il est élevé dans une famille de juifs ashkénazes immigrée à Berlin juste après sa naissance. Dès 1933, il entre en clandestinité et, sous le nom d’Edu, lutte contre le régime dans rangs trotskystes[1].

Arrêté et condamné pour haute trahison à deux ans de prison et de camp, il obtient en 1937 un visa de sortie pour la Palestine grâce à ses origines juives polonaises. Mais il préfère rejoindre la France via le Danemark et s’engager comme volontaire dans la Légion étrangère. Fait prisonnier, il s’évade et rentre à la Libération à Paris. Après y avoir tenue une librairie, il entre à l’A.F.P. en 1950 avec en charge la couverture de l’actualité allemande. Parallèlement, il travaille pour France Observateur et collabore au Spiegel et à de nombreux journaux syndicaux ouest-allemands.

Ami de Willy Brandt, ces contacts avec les dirigeants du S.P.D., notamment avec Esselbarth (président de la banque des syndicats allemands, la Bank für Gemeinwirtschaft) permettent à France Observateur d’obtenir en 1961 un prêt[2]à des conditions très avantageuses[3]. Mais le prêt s’avère insuffisant et le journal doit faire peau neuve sous l’impulsion de nouveaux venus. Membre de la nouvelle équipe, il a alors la charge de couvrir l’actualité allemande et les relations franco-allemandes, voir plus largement les relations Est-Ouest.

Mais la politique intérieure reste son principal centre d’intérêt et il s’intéresse beaucoup à la gauche allemande au point d’en tirer un livre : La gauche allemande (Julliard, 1970). Ami de Willy Brandt, il tire plusieurs fois son portrait et l’interview en juillet 1976. Couvrant surtout l’Allemagne de Paris, notamment après avoir cessé de le faire pour l’A.F.P. (1979), il fait preuve « d’une immense culture européenne  ». En 1980, il la fait partager dans deux livres, l’un sur la résistance allemande , et l’autre sur la société allemande . Il meurt le 11 février 1988 à l’âge de 74 ans.

[modifier] Notes

  1. Cette appartenance trotskiste est rapportée par Gilles Martinet à Philippe Tétart dans son entretien du 16 février 1994 in Philippe Tétart, op.cit., t. 4, p. 789.
  2. 50 000 francs d’après Philippe Tétart, op.cit., t. 4, p. 789, 300 000 francs d’après Cathy Pas, de France Observateur au Nouvel Observateur : changement de formule ou véritable naissance ?, Lille III, mémoire de maîtrise, 1990, p. 49.
  3. Avec un taux d’intérêt de 7%, ce prêt voit son remboursement poursuivi par Le Nouvel Obs après 1964.