Gérard Mulliez

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Gérard, Paul, Louis Mulliez, né à Roubaix le 13 mai 1931, est un homme d'affaires français, le fondateur du groupe de distribution Auchan.

Sommaire

[modifier] Sa jeunesse

Fils de Gérard Mulliez, dirigeant de l'entreprise familiale textile Phildar, il commence ses études à l'école Notre-Dame-des-Dunes à Dunkerque, les poursuit au collège Jean-XXIII (maintenant collège Saint-Rémi) de Roubaix, puis étudie au Mayfield College en Angleterre et termine sa formation à l'Institut technique de Roubaix.

En 1954, il entre dans l'entreprise familiale en tant que contremaître, dès 1956, il devient chef de fabrication et devient rapidement directeur.

[modifier] La création d'Auchan

À la fin des années 1950, il part aux États-Unis pour assister aux séminaires de Bernardo Trujillo sur les nouvelles formules commerciales qui naissent en Amérique du Nord. S’inspirant du modèle Carrefour (dont le fondateur, Marcel Fournier (homme d'affaires), a appliqué les préceptes de Bernardo Trujillo), Gérard Mulliez ouvre en 1961 à Roubaix son premier magasin dans une ancienne usine du groupe Phildar située dans le quartier des « Hauts Champs ». Le nom qui est à l'origine de l'enseigne, avec une orthographe due au souhait d'apparaître les premiers dans l'annuaire.

Mais les débuts sont difficiles et les résultats piteux. Gérard Mulliez décide alors de prendre conseil auprès d’Édouard Leclerc (fondateur des magasins E.Leclerc) et il découvre que vendre moins cher fait vendre davantage. Il applique notamment ce principe au whisky, dont il casse les prix. Auchan devient alors l'un des magasins favoris des consommateurs roubaisiens.

[modifier] Le développement d'un groupe familial

Après le premier succès, un deuxième magasin ouvre à Roncq. Gérard Mulliez a besoin de capitaux mais éprouve peu de sympathie pour les banques ou les marchés financiers. Il fait donc appel à sa propre famille et crée « l'Association Familiale Mulliez » (AFM), appelée improprement « groupe Mulliez », dont il prend les rênes. Cette association prendra des parts dans Auchan, puis dans toutes les sociétés créées par les membres de la famille, qui explorent toutes les niches de la distribution. Cet autofinancement permet à l'entreprise Auchan une attaque du territoire national à partir de 1971, puis de l'international en 1981.

L'homme se définit comme un dirigeant catholique, et croit à la motivation des salariés par l'octroi d'actions au personnel, système qu'il met en place dès 1977. L'arrivée de la gauche en 1981, et la mise en place de l'impôt de solidarité sur la fortune pousse une partie de sa famille, à quitter le Nord pour la Belgique toute proche.

Gérard Mulliez a assuré la présidence du conseil d'administration du groupe Auchan jusqu'en 1996 avant de prendre celle du conseil de surveillance. En 2001, il fait voter le passage de 70 à 75 ans l'âge limite des membres du conseil de surveillance afin de préparer son remplacement. Le 10 mai 2006, alors qu'il approche de la limite d'âge de 75 ans, l'AFM, principale actionnaire du groupe Auchan, annonce que Gérard Mulliez quitte la tête du conseil de surveillance à compter du 6 juin 2006 et laisse la succession du groupe au fils de son cousin germain, Vianney Mulliez, le préférant à Arnaud Mulliez, le fils de Gérard Mulliez. Il conserve toutefois une assise dans le groupe en prenant la fonction de président du comité stratégique.

Il avait laissé précédemment à un de ses neveux, Thierry Mulliez, la présidence de l'AFM.

Gérard Mulliez est décoré de la Légion d'honneur. Avec Richard C. Whiteley, il est le coauteur du livre La dynamique du client (Maxima-Laurent du Mesnil éditeur, Paris, 1994, 1re éd.). Il est régulièrement cité comme possédant l'une des plus grandes fortunes professionnelles de son pays.

[modifier] Prises de position

En avril 2008, il s'est prononcé , dans l'état actuel des connaissances, contre les organismes génétiquement modifiés, en déclarant qu'il refusait « qu'une poignée de multinationales s'arroge le droit potentiel de décider du niveau du prix de l'alimentation mondiale, ce qui peut avoir comme conséquence d'affamer le monde »[1].

[modifier] Notes et références

  1. « Dans l'état actuel des connaissances, il faut interdire les OGM », Entretien avec Gérard Mulliez, L'Expansion, 30 avril 2008.
Autres langues