Freudo-marxisme

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Le freudo-marxisme désigne d'abord les rapprochements théoriques entre le marxisme et la psychanalyse, puis les implications réciproques - politiques, sociales - de ces deux mouvements.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le marxisme émerge au milieu et la psychanalyse à la fin du XIXe siècle. Certains communistes assimilent d'abord la psychanalyse à une « biologie décadente » [réf. nécessaire].

Otto Fenichel milita très tôt pour la révolution communiste, et devint psychanalyste dans les années 20. Il créa un cercle d'études indépendant, Séminaire d'enfants, où eurent lieu des discussions tant quant à la technique analytique que quant à la révolution communiste.

En 1927, le psychanalyste Wilhelm Reich publie La fonction de l'orgasme, ouvrage dans lequel il accuse les psychanalystes de se plier aux idéaux du capitalisme. Freud ne décrie alors pas les écarts théoriques et techniques caractérisant l'œuvre et la pratique reichienne. En 1928, Reich adhère au parti communiste. Il fonde ensuite la Société socialiste d'information et de recherches sexuelles. En 1929, il publie Matérialisme dialectique et psychanalyse. C'est seulement suite à son engagement politique que Freud décidera de prendre ses distances avec Reich, demandant par exemple à ce que le lecteur soit prévenu de l'engagement politique de ce dernier.

En 1930, Wilhelm et Annie Reich rejoignent le Séminaire d'enfants crée par Fenichel. En 1933, du fait des divergences entre W. Reich et Fenichel, le groupe est dissout.

Edith Jacobson, psychanalyste et militante social-démocrate, s'engage contre les nazis dans le réseau Neu Beginnen. Elle tient cependant cette activité cachée aux yeux de l'International Psychoanalytical Association (IPA).

À partir de cette même année Ernest Jones, alors directeur de l'International Psychoanalytical Association, fera alliance avec le nazisme [réf. nécessaire]. En 1934, un vote a lieu : Reich est exclu de l'IPA. Fenichel lui-même vota dans ce sens, mais les deux hommes gardèrent contact.

À cette même période, Joseph Wortis, profondément engagé à gauche, entame une analyse avec Freud lui-même.

Marie Langer, marxiste et psychanalyste, participe à la fondation de l'Asociacion Psicoanalitica Argentina, mais décide de séparer son militantisme -notamment ses liens avec le parti communiste argentin - de sa pratique analytique.

En 1944, Wortis adhère à une association de psychiatres marxistes. Il dénoncera la psychanalyse, qui à partir de 1948 sera assimilée par le mouvement communiste international à une science bourgeoise.

En 1955, Herbert Marcuse, qui fut d'abord marxiste avant de s'intéresser au freudisme, publie Eros et Civilisation, dans lequel il désigne le principe de plaisir comme seul force permettant de lutter contre l'ordre établi. S'il s'agit bien d'un renversement de la perspective freudienne, Marcuse souhaite alors redonner à la psychanalyse son statut subversif.

Selon Pierre Billouet, Michel Foucault se rattache, au début des années 70, au freudo-marxisme[1]. Mais, toujours selon cet auteur, il s'en éloigne bientôt.

En 1971, Marie Langer prononce une conférence à Vienne : Psychanalyse et/ou révolution. Hanna Segal la critiquera durement, refusant la publication de cette conférence. Langer démissionna alors de l'Asociacion Psicoanalitica Argentina, ce qui ralentit considérablement l'implantation de la psychanalyse dans ce pays.

En 1972, le psychanalyste Félix Guattari et le philosophe Gilles Deleuze publient L'Anti-Œdipe, dans lequel ils décrivent le capitalisme comme le véritable responsable de la formation du complexe d'Œdipe.

En 1986, Mari Langer se rend à Cuba, où elle rencontre Fidel Castro et organise un colloque : la psychanalyse et le suicide.

[modifier] Aperçus des pensées freudo-marxistes

[modifier] Références

  1. Pierre Billouet, Foucault, p.207, 1999, Les belles lettres, Paris

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

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