Fred Kupferman

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Alfred Kupferman, dit Fred Kupferman, né à Paris le 25 janvier 1934 et mort dans la même ville le 27 avril 1988, était un historien français, spécialiste des relations franco-allemandes.

[modifier] Biographie

Né dans une famille juive, Fred Kupferman a huit ans au moment où, durant l'Occupation allemande, on lui impose de porter l'étoile jaune, qu'il tentera obstinément d'arracher de son manteau. Il est le fils de l'ingénieur Israël Kupferman, engagé dans la Résistance et mort en déportation à Auschwitz, et de la psycho-pédagogue Claude François-Unger, résistante et fondatrice de « La Maison du Renouveau », qui accueille dès 1945, à Montmorency, les enfants dont les parents furent victimes de la déportation, avant de devenir jusqu'à aujourd'hui un centre pour adolescents inadaptés.

Jeune chercheur, Fred Kupferman est remarqué très tôt, à la Sorbonne, par Pierre Renouvin. Il se signale par sa thèse de troisième cycle sur la propagande allemande et la guerre psychologique menée par les empires centraux à travers les journaux des années 1917 et 1918 puis il soutient sa thèse de doctorat sur « François Coty, journaliste et homme politique », Ses travaux lui donnent une sérieuse réputation d'historien de la presse et lui vaudront d'enseigner pendant plus de dix ans à l'Institut français de presse. Après l'Institut français de presse il rejoint la Sorbonne, puis l'Institut d'études politiques de Paris, où il poursuivra ses cours jusqu'à sa mort en 1988.

Fred Kupferman a concentré ses publications sur la première et la Seconde Guerre mondiale ainsi que sur la société française d'après 1914 et sur l'histoire de la presse. En 1976, il publie une première étude sur Pierre Laval, suivie en 1979 par Au pays des Soviets, le voyage français en Union soviétique. On lui doit aussi Le Procès de Vichy: Pucheu, Pétain , Laval, en 1982, consacré aux procès des acteurs des heures sombres du régime de Vichy. En 1984, il publie une biographie de Mata Hari, suivie d'un essai sur la Libération intitulé Les Premiers Beaux Jours.

Son œuvre majeure est incontestablement sa deuxième étude sur Pierre Laval, parue en 1987, et considérée comme la biographie de référence sur le chef du gouvernement du régime de Vichy, qui lui vaut le Grand Prix de l'Histoire.

En collaboration avec son épouse Sigrid, Fred Kupferman était aussi l'auteur d'ouvrages historiques destinés à la jeunesse, La Nuit des dragons et Le complot du Télégraphe. Enfin, sous le pseudonyme de Fouët, il a produit une œuvre, inédite à ce jour, composée de nombreux dessins, repoussés et de textes surréalistes et fantastiques.

Fred Kupferman a dirigé le magazine Livres-Hebdo et signé de nombreux portraits et enquêtes pour l'hebdomadaire L'Express, de 1981 à sa mort en 1988.

[modifier] Ouvrages

  • Pierre Laval , Masson, 1976
  • Au pays des Soviets. Le voyage français en Union soviétique, 1917-1939, Gallimard, 1979 (rééd. 2007, Tallandier)
  • Raoul Wallenberg, le juste de Budapest, écrit en collaboration avec Jacques Derogy et Ariane Misrachi, Ramsay, 1980 (Réed 1994, Stock)
  • Le procès de Vichy : Pucheu, Pétain, Laval, Complexe, 1982 (rééd. 2006)
  • 1917, Mata Hari. Songes et mensonges, Complexe, 1984 (rééd. 2005)
  • Les premiers beaux jours, 1944-1946, Calmann-Lévy, 1985, (rééd. 2007, Tallandier)
  • Pierre Laval, Balland, 1987 (rééd. 2006, Tallandier -préfacé par Henry Rousso)
  • La Nuit des dragons (avec Sigrid Kupferman et Yves Beaujard), Hachette Jeunesse 1986, (réed. 2007, Hachette Jeunesse)
  • Le complot du Télégraphe (avec Sigrid Kupferman), Hachette Jeunesse, 1989