Relations franco-allemandes

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Relations franco-allemandes
France Allemagne
██ France ██ Allemagne

France et Allemagne ont appartenu à un même ensemble sous Charlemagne, l'Empire d'Occident carolingien. Cet empire a été séparé en trois par le Traité de Verdun en 843 et a donné naissance aux deux grands ensembles actuels. La Confédération du Rhin, imposée par Napoléon Ier au Saint Empire romain germanique donnera paradoxalement naissance au futur grand ennemi de la France : la Confédération allemande. Conflictuelles pendant des siècles, les relations entre la France et l'Allemagne se sont apaisées après la Seconde Guerre mondiale, prenant même la forme d'une amitié franco-allemande.

Sommaire

[modifier] 1871-1945

La défaite française face à la Prusse lors de la guerre franco-allemande de 1870, la perte de l'Alsace et du nord de la Lorraine qui en a résulté, les rivalités coloniales au Maroc notamment avaient fait naître un antagonisme et un ressentiment profond entre la France et l'Empire allemand, appelé revanchisme. Au début du XXe siècle, l'affrontement entre la France et l'Allemagne à propos du Maroc conduit à une multiplication des incidents diplomatiques. Le Reich, au nom de la "Weltpolitik" initiée par son empereur Guillaume II, souhaite prendre pied au Maroc. Au mois de novembre 1904, la France accorde un prêt énorme au sultan, ce qui équivaut à une mise sous tutelle de ses finances. En 1905, Guillaume II effectue une visite au Maroc et y affirme son indépendance. Ce «coup de Tanger» entraîne une poussée de germanophobie en France. Il débouche aussi sur la réunion l'année suivante, du 16 janvier au 7 avril 1906, d'une conférence internationale à Algésiras, au sud de l'Espagne. Elle confirme l'indépendance du Maroc, indépendance qui ressemble plutôt à une mise sous tutelle internationale. Mais elle établit aussi implicitement des «droits» particuliers de la France sur l'empire chérifien: la France et l'Espagne se voient confier la police des ports marocains et un Français est chargé de présider la Banque d'état du Maroc. Par approches successives, la France va finir par imposer son protectorat au sultan. En avril 1911, une armée occupe les villes impériales de Rabat, sur la côte atlantique, Fès et Meknès. L'Allemagne y voit une violation des accords signés à Algésiras cinq ans plus tôt. Elle envoie la canonnière "Panther" vers Agadir sous le prétexte de protéger les entreprises de la région et plus sérieusement pour marquer son territoire et signifier à la France qu'elle n'a pas tous les droits au Maroc. Les gouvernements français et britannique en sont informés le 1er juillet 1911. La tension est alors à son comble et un conflit semble éminent. Finalement, l'affaire se résout grâce à la politique d'apaisement du président du Conseil français, Joseph Caillaux. On aboutit ainsi à un traité franco-allemand le 4 novembre 1911, avec un échange de territoires en Afrique équatoriale, entre le Cameroun, colonie allemande, et le Congo, colonie française. L'Allemagne concède par ailleurs à la France une entière liberté d'action au Maroc.

L'antagonisme franco-allemand puise sa force dans l'idée de revanche et le retour à la mère patrie des provinces perdues de l'Est. Il se nourrit aussi de la crainte qu'éprouvent les Français devant la poussée démographique de l'Allemagne. Paris ne voit pas sans frémir grandir l'ombre de l'ennemi héréditaire. La France pouvait encore aligner 74 divisions face aux 94 divisions allemandes : qu'en serait-il dix ou vingt ans plus tard ?

[modifier] De 1919 à 1933

Vainqueur sur le Reich à l'issue de la Première Guerre mondiale, la France a pris sa revanche et a participé à l'humiliation de l'Allemagne lors du Traité de Versailles de 1919. Les relations internationales de la première moitié des années 1920 sont donc marquées par des problèmes liés à l'application du traité. C'est un sujet constant de tensions entre la France et l'Allemagne,en particulier sur la question des réparations financières. En 1922, Walther Rathenau, ministre des Affaires étrangères se heurte à Raymond Poincaré, président du Conseil avec le portefeuille des Affaires étrangères, partisan de l'application intégrale du traité de Versailles. Les relations franco-allemandes deviennent tendues à cause du retard des payements. En 1923, le gouvernement français décide d'occuper de la Ruhr, la plus importante région industrielle allemande, pour obliger l'Allemagne à payer. Cette occupation provoque un profond ressentiment anti-français dans la population allemande. Le gouvernement allemand décrète la « résistance passive »: une grève générale, des attentats, des sabotages ont lieu. Le Mark s'effondre totalement. La France est alors isolée sur le plan diplomatique. Elle doit sous la pression anglaise et américaine retirer ses troupes de la Ruhr sans contrepartie[1].

Dans les années 1923-24 Aristide Briand et Gustav Stresemann amorcent un rapprochement entre les deux Etats[2]. En effet, pour obtenir l'évacuation de la zone de Cologne, Stresemann propose à la France des garanties sur leur frontière commune. Le traité de Locarno est signé par la France, le Royaume-Uni, la Belgique, l'Italie et l'Allemagne le 1er octobre 1925. L'Allemagne y renonce à l'usage de la force en ce qui concerne ses frontières occidentales. Une semaine plus tard, Briand et Stresemann se rencontrent à la frontière suisse. Stresemann propose une aide à la France de 1,5 milliards de reichmarks en échange de la fin de l'occupation française et du retour de la Sarre. Mais les négociations n'aboutissent pas. La même année un comité franco-allemand nait. Il regroupe des représentants de l'élite économique, intellectuelle et sociale mais il est sans lendemain tant la méfiance entre les deux pays est grande[3]. En 1931, l'Allemagne en crise réclame la fin des réparations. Elle réclame aussi l'égalité des droits en matière d'armement. La France reste le seul obstacle à ces revendications. De son côté, le chancelier Brüning refuse le projet d'union européenne initié par Briand, car il refuse de reconnaitre les frontières Est de l'Allemagne[4].

[modifier] De 1933 à 1945

Le désir de retrouver son honneur en combattant un traité jugé infamant est habilement utilisé comme argument par Adolf Hitler. L’effondrement du Troisième Reich en mai 1945 représente une rupture bien plus profonde que la fin de l’Empire en novembre 1918. Les Allemands sont anéantis moralement par les horreurs perpétrées par les nazis. Du coup, ils acceptent sans protester les dures conditions imposées par les vainqueurs : concession des territoires à l’est de l’Oder et de la Neisse à la Pologne ou à l'URSS, expulsion des populations allemandes de ces régions, partage de son territoire en quatre zones occupées par les puissances alliées : URSS, Etats-Unis, Royaume-Uni et France. La guerre froide permet la renaissance de l'Allemagne en 1949, mais sous la forme de deux États, la République Fédérale d'Allemagne dans les zones d'occupation américaine, française et britannique, et la République démocratique allemande dans la zone d'occupation russe. Alors que cette dernière entre dans la sphère d'influence soviétique, la RFA, sous la houlette de son protecteur américain cherche à retrouver une place en Europe de l'ouest.

Les pays alliés abandonnent les dettes encore dues par l'Allemagne et n'imposent pas de réparations de guerre.

[modifier] L'évolution des rapports franco-allemands de la guerre au traité de coopération de 1963

Dans un premier temps, les autorités françaises cherchent surtout à empêcher l'Allemagne de mener à l'avenir une nouvelle guerre contre la France. Après la création de la RFA, le ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, propose, le 9 mai 1950, la création d'une haute autorité supranationale pour administrer en commun la production de charbon et d'acier des deux pays. Il espère que la solidarité économique ainsi établie rendra tout conflit impossible entre les deux nations. En 1951, naît la Communauté européenne du charbon et de l'acier, première étape de la construction européenne. En 1954, un premier accord culturel entre les deux pays est signé[5]. Le 1er janvier 1957, la Sarre qui avait un statut d'union douanière avec la France devient un Land de la RFA après référendum. La même année sont fondées la communauté économique européenne (CEE) comprenant six membres fondateurs dont la France et la RFA, et la Communauté européenne de l'énergie atomique ou (EURATOM).

En fait, le rapprochement franco-allemand est surtout le fait de deux hommes: Konrad Adenauer et le Charles de Gaulle. Le chancelier allemand s'en était entretenu avec Pierre Mendès France dès 1954[6]. Mais il faut attendre le début des années 1960 pour que les conditions géostratégiques rendent le rapprochement possible. Adenauer a pour objectif la réconciliation franco-allemande et la consolidation de cette relation, de Gaulle vise avant tout l’émancipation de l’Europe par rapport aux États-Unis. Lors d'un voyage officiel en RFA en 1962, le président français reçoit un accueil triomphal en évoquant le « grand peuple allemand ». La réconciliation se concrétise par la signature du Traité de l'Élysée du 22 janvier 1963 qui donne naissance au couple franco-allemand. Mais cet accord bilatéral est vivement critiqué par les États-Unis et le Royaume-Uni mais aussi par des ministres de la défense et des affaires étrangères allemands. Adenauer doit accepter l’ajout d’un préambule affirmant l’attachement allemand à la coopération transatlantique qui vide en grande partie le traité de son sens. La démission d’Adenauer en octobre et son remplacement par Ludwig Erhard, peu francophile limitent encore plus la coopération franco-allemande naissante. Les États-Unis deviennent alors l’interlocuteur unique de la RFA sur le plan militaire et diplomatique. Bonn, qui a besoin du protecteur américain en ces temps de guerre froide, s’aligne sur la politique nucléaire et européenne de Washington. La coopération militaire franco-allemande se limite à des échanges de personnel, la pratique de la concertation et la coopération en matière d’armement.

[modifier] L'évolution des relations franco-allemandes du traité de 1963 à la réunification allemande

L'attitude française d'indépendance face aux États-Unis provoque une véritable crise entre les deux pays. La sortie de la France du commandement militaire intégré de l'OTAN en 1966 empêche toute coopération militaire efficace. En 1967, le veto français à l'entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté européenne indispose l'Allemagne. Quand le général de Gaulle quitte le pouvoir en 1969, les relations franco-allemandes sont moribondes. Cependant la coopération économique est relancée en 1969 par la décision de produire en commun l’Airbus et de lancer le premier programme européen de satellites de télécommunications Symphonie. À partir de 1970, le Chancelier Brandt veut améliorer sa position en Europe en recherchant la détente avec les pays d'Europe de l'Est, en particulier la République démocratique allemande (RDA). Dans le cadre de cette Ostpolitik, la relation franco-allemande n'est pas une priorité allemande. [7] On peut juste noter en 1972 la signature à Paris de la convention concernant l’établissement de lycées franco-allemands et la création du baccalauréat franco-allemand[8]. Il faudra attendre 1975 pour que se forme le premier « couple franco-allemand » avec Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt. Les deux hommes, arrivés au pouvoir en 1974, décident de faire de la relation franco-allemande le moteur de la construction européenne. Ils multiplient donc les accords et les initiatives pour harmoniser les politiques économiques et favoriser les échanges éducatifs. Cette fructueuse collaboration se poursuit avec le second « couple franco-allemand », François Mitterrand et Helmut Kohl. La France soutient le déploiement en RFA de missiles Pershing pour répondre à la menace des nouveaux missiles soviétiques SS-20. Les bonnes relations entre les deux pays permettent à Jacques Delors d'être nommé à la tête de la Commission européenne en 1984. Cette même année, les deux hommes commémorent ensemble, à Verdun, le souvenir des soldats français et allemands tombés durant la première guerre mondiale. L'image des deux chefs d'état main dans la main a fait le tour du monde et est devenu le symbole de la réconciliation franco-allemande. Dans le domaine militaire, la création en 1985 d'un Conseil franco-allemand de défense et de sécurité et de la Brigade franco-allemande a surtout valeur de symbole.

Pendant ce temps, le régime communiste de la RDA qui ne repose sur aucune assise populaire et est maintenu par la présence de troupes soviétiques, se délite totalement. Le 9 novembre 1989, les Berlinois ouvrent le mur permettant aux habitants de la RDA de passer de nouveau librement à l'Ouest. Le régime s'effondre totalement. La diplomatie allemande prépare la réunification. C'est à ce moment que la diplomatie française fait une erreur de jugement importante. Les diplomates et responsables politiques français pensent que l'URSS ne laissera pas la RDA s'unir à la RFA. François Mitterrand effectue même une visite officielle en RDA, du 20 au 22 décembre 1989. Au cours d'un dîner officiel, il déclare même: "République démocratique allemande et France, nous avons encore beaucoup à faire ensemble[9]". Les dirigeants ouest-allemands sont surpris et déçus de l'attitude de la France. Ils comprennent que malgré la réconciliation et l'amitié entre les deux peuples, ils ne peuvent vraiment compter que sur l'allié américain. Cela a beaucoup joué dans la détérioration des relations franco-allemandes[10].. Aujourd'hui le voyage de François Mitterrand est présenté par la diplomatie française comme une attitude de prudence vis-à-vis de l'URSS. Des élections libres de RDA favorables à une unification rapide et l'intense travail diplomatique d'Helmut Kohl précipitent la réunification. Le 12 septembre 1990 est signé le traité de Moscou avec les anciennes puissances occupantes. L'Allemagne devient un État comme les autres avec une pleine souveraineté. Une fois la crise passée, Mitterrand et Kohl travaillent en concertation étroite jusqu’au départ de l’Élysée du Président socialiste en mai 1995.

[modifier] Les relations franco-allemandes depuis la réunification

La réunification change les relations dans le couple franco-allemand. En effet, le développement de relations franco-allemandes comme moteur de l’intégration européenne faisait de la RFA un glacis stratégique durant la guerre froide. De plus la RFA n'ayant pas la plénitude de ses pouvoirs souverains, se trouvait dans une position diminuée par rapport à la France détentrice de l'arme nucléaire et membre permanent du conseil de sécurité des Nations unies. Même si l’armée allemande est plafonnée à 370 000 hommes, la puissance économique de l'Allemagne et son poids démographique, 81 millions d'habitants, rééquilibrent le couple franco-allemand au profit de cette dernière. En effet, dans une nouvelle perspective géopolitique du continent européen, l’Allemagne constitue le centre, la France étant reléguée sur les flancs occidentaux de l'Union Européenne. Pour Paris, toute ouverture de l’UE vers les PECO signifie un renforcement du rôle central de l’Allemagne sur l'Europe. La France ne peut pas non plus freiner le processus d’élargissement sous peine de perdre l'alliance bilatérale avec l'Allemagne[11]. La marge de manœuvre de la France reste donc extrêmement étroite.

Les années 1990 voient à la fois une coopération sur la construction européenne et un suivisme de la France jusqu'en 1998-1999. L'exemple le plus connu de " suivisme francais " est celui de l'Union économique et monétaire (UEM) pour mettre sur pied la monnaie unique. La France insiste pour que l'UEM se fasse et accepte que la RFA décide des critères notamment le pacte de stabilité. Les deux pays coopèrent aussi pour approfondir la construction européenne. La signature du Traité de Maastricht du 7 février 1992 en est une étape importante. Peu après, le 25 mai 1992, Mitterrand et Kohl annoncent la création d’un Corps militaire européen ou Eurocorps ayant son état-major à Strasbourg. La Brigade franco-allemande doit intègrer l'Eurocorps. Il est prévu que ce Corps européen puisse manœuvrer avec l’OTAN. Cette année-là, La chaîne de télévision franco-allemande Arte diffuse des premières émissions. En 1993 les ministres des Affaires étrangères Alain Juppé et Klaus Kinkel décident de la mise en place d’un groupe de travail franco-allemand permanent pour renforcer la coopération politique et diplomatique. Les réunions communes commencent en 1995. En 1996, le Président de la République Jacques Chirac assure l’Allemagne du soutien français pour devenir membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Cependant, les intérêts franco-allemands divergent dans la construction européenne. Les Traités d’Amsterdam de 1997 et de Nice de 2001 sont deux textes conçus pour préparer le futur élargissement de l’Union européenne aux PECO et aux États du sud de la Méditerranée. Dans la période de négociation et de discussion, la concertation entre Paris et Berlin ne fonctionne plus. Les intérêts nationaux des deux partenaires ne coïncident plus. La RFA est soucieuse d'élargir son champs d'influence à l'Est alors que la France cherche à limiter l'influence allemande dans le jeu européen. Finalement c'est l'Allemagne qui impose à son partenaire français que l'Union européenne s'élargisse sans attendre. La France se trouve dans une position intenable. Elle cherche à contenir le leadership allemand mais elle a besoin de son potentiel de puissance pour valoriser le sien[11]. Ceci explique son suivisme.

En fait, plus la Communauté s'élargit, moins le partenariat franco-allemand pèse sur les autres états membres. Dans une Europe à 15, 25 ou 27, le multilatéralisme semble l’emporter. Il faut s'entendre à plusieurs pour faire fonctionner la machine européenne. Les exemples de ratés du couple franco-allemands se multiplient. Ainsi, en ce qui concerne la Politique étrangère et de sécurité commune ou PESC dans le cadre la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD), c'est un accord franco-britannique signée à Saint-Malo en 1998 qui sert de déclencheur à la mise en œuvre. De plus en plus, la coopération franco-allemande est au service de l’unification européenne et ne représente plus une fin en soi. Pour remédier à cela, les deux pays lancent à partir du 31 janvier 2001 à Blaesheim le processus de Blaesheim . Il s'agit de rencontres qui ont lieu environ tous les deux mois et qui complètent les deux sommets franco-allemands. Y sont présents le Président de la République et le Premier ministre français, le Chancelier allemand et les deux ministres des Affaires étrangères. Entre ces réunions prennent place, à un rythme plus soutenu, des rencontres entre les deux ministres des Affaires étrangères. Selon les sujets débattus, d'autres ministres peuvent y participer. L’objectif de ces rencontres est de prévoir et, si possible, de régler à l’avance les divergences entre Paris et Berlin afin de présenter un front commun avant les grands rendez-vous européens[12]. Ainsi, lors du Conseil européen de Stockholm des 23 et 24 mars 2001, Paris et Berlin ont défendu le principe d’une libéralisation maîtrisée des marchés dans certains secteurs comme l’énergie ou les postes.

En 2003, la célébration du 40e anniversaire de la signature du Traité de l'Élysée est l'occasion de la signature d'un nouveau « Pacte fondateur » et de la décision de célébrer la journée franco-allemande tous les 22 janvier. La coopération culturelle et éducative s'approfondit encore avec la signature d'un accord sur l'équivalence des diplômes professionnels entre les deux pays, des mesures pour l'encouragement de l'apprentissage de la langue du pays partenaire et l'édition pour la rentrée 2006 d'un manuel d'histoire commun pour les classes du lycée, présentant le même contenu dans les deux pays[5]. Mais la non ratification par la France du Traité constitutionnel en 2005 crée une nouvelle asymétrie entre la France et l'Allemagne qui comme 17 autres États de l'UE l'a ratifié.

[modifier] Bilan et perspective

Malgré les réalisations passées et l'importance des sommets bilatéraux semestriels, la relation franco-allemande est depuis quelques années à la recherche d'un nouveau sens. On peut parler de routine, voire d'une relative usure. À l'exception de quelques secteurs économiques comme l'espace, l'aéronautique et l'armement, les grands groupes français et allemands privilégient souvent les alliances dans l'espace-monde.

[modifier] Un bilan culturel mitigé

Les relations privilégiées que l'Allemagne et la France veulent entretenir ont toujours eu un volet culturel. On constate, contrairement à des souhaits rituellement exprimés, que la connaissance de la langue de l'autre est en recul dans les deux pays[7]. L'enseignement de l'allemand n'est pas assez soutenu en France par les pouvoirs publics. Il n'y a pas de cohérence. Edouard Husson[13] pense que pour pouvoir espérer une véritable union politique, il faudrait qu'au moins 30 % des écoliers français apprennent l'allemand. Or à peine 10% des élèves étudient l'allemand en première langue et la proportion de l'allemand pris comme seconde langue a baissé de moitié depuis 1980.

[modifier] Le couple franco-allemand dans les relations internationales

L'Allemagne s'est retrouvée avec la France pour s'opposer à la guerre en Irak en 2003 . Mais dans le couple, c’est encore la France qui parle le plus fort sur la scène internationale, grâce à son siège permanent au Conseil de sécurité et à son droit de veto. et c'est elle qui a subi les foudres américaines pour avoir menacé de mettre son veto au conseil de sécurité de l'ONU. Mais il est important que cette situation a été possible par la volonté de parler d’une seule voix sur la scène internationale. Les deux pays parlent d’une seule voix dans des organisations internationales comme l’OMC. Cela n'empêche pas les différences. la France est ainsi beaucoup plus sensible aux problèmes africains, et l’Allemagne souhaite garder une relation particulière avec Israël.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Références

  1. Chronologie des réparations allemandes après la 1ère guerre mondiale
  2. P. Gay, Le suicide d'une république, Calman-Lévy, 1993
  3. Alfred Wahl, L'Allemagne de 1918 à 1945, 1999, Armand Colin p 44
  4. Alfred Wahl, p 76
  5. ab cidu, « Relations franco-allemandes : Histoire :Dates-clé » sur [1]. Consulté le 30 octobre 2007
  6. Les historiens et le traité de l’Elysée
  7. ab la documentation francaise, « Les relations franco-allemandes » sur [2]. Consulté le 30 octobre 2007
  8. Chronologie des relations franco-allemandes depuis 1945
  9. La réunification allemande et les relations franco-allemandes Jacques Jessel, ministre plénipotentiaire honoraire
  10. La réunification allemande et les relations franco-allemandes Jacques Jessel, ministre plénipotentiaire honoraire
  11. ab Annuaire français de relations internationales, « L’Allemagne face à sa puissance » sur [3]. Consulté le 30 octobre 2007
  12. Après le Traité de Nice : l’harmonisation du discours franco-allemand à travers le processus de Blaesheim
  13. chercheur à l'Institut für Zeitgeschichte à Munich / Découvrir l'Allemagne