Frédéric Delanglade

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Frédéric Marcou Delanglade est un peintre surréaliste, amateur de tauromachie, illustrateur et écrivain. Il est né à Bordeaux le 13 mars 1907 et est mort à Avignon en 1970.

Passionné par les recherches psychiatriques et psychanalytiques sur le rôle de l'inconscient, du rêve, dans la vie psychique, ainsi que par les créations artistiques des malades mentaux, Frédéric Delanglade s'est fondu dans le mouvement surréaliste qu'il rejoint en 1933. En 1939, il organise une exposition intitulée « Le Rêve dans l'art et la littérature » où il réserve une grande place aux peintres surréalistes comme : Victor Brauner, Oscar Dominguez, Esteban Francès, Jacques Hérold, André Masson, Matta, Gordon Onslow-Ford, Wolfgang Paalen, Remedios, Kurt Seligmann, Yves Tanguy, Raoul Ubac.

Après la défaite et l'armistice de juin 1940, il rejoint, à la Villa Air-Bel près de Marseille, les écrivains comme d'André Breton et Victor Serge et les peintres comme Max Ernst, Masson, Dominguez, Brauner, Wilfredo Lam, tous attendant un visa pour l'Amérique leur permettant de quitter l'Europe pour échapper à la police de Vichy. Delanglade participe aux jeux collectifs comme les cadavres exquis dessinés et à la création d'un Tarot de Marseille aux arcanes originales.

N'ayant pu partir, il est arrêté en 1941. On le retrouve, se cachant des Allemands, en 1943 à Rodez chez son amie le docteur Gaston Ferdière qui dirige alors l'hôpital psychiatrique. Il y retrouve Antonin Artaud qu'il incite à reprendre la peinture. Il revient à Paris à la Libération.

En 1946, Frédéric Delanglade est le maître-d'œuvre d'une grande fresque "collective" pour la salle de garde de l'Hôpital Sainte-Anne à Paris, détruite sous l'Occupation. Y participeront Francis Bott, Oscar Dominguez, Maurice Henry, Jacques Hérold, Marcel Jean et J.V. Manuel, entre autres.

Figure connue du mouvement surréaliste, il peint avec ardeur dans son atelier de la rue de Beaune et expose dans les meilleures galeries en France et en Europe. En 1947, à la demande d'André Breton, il réalise un des Douze Autels de l'exposition internationale du surréalisme à la Galerie Maeght et donne une unité graphique au jeu de cartes surréaliste qui va alors être édité.

Il contribue à l'illustration de l'Apocalypse selon Saint Jean avec Salvador Dalí, Bernard Buffet, Jean Cocteau dans un livre présenté comme le plus cher du monde.

Il correspond régulièrement avec plusieurs écrivains dont Marguerite Yourcenar.

Admirateur de Lewis Carroll, il compose « À Lys », une divagation onirique, sur le thème d’« Alice au Pays des Merveilles ». Il illustre Henry de Montherlant dans « Le Bestiaire céleste ».

La vente de la collection d’André Breton a fait redécouvrir ce surréaliste...