Ferrier

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Un ferrier désigne une ancienne installation métallurgique datant de l'Âge du fer. En effet, une importante activité, centrée sur la transformation du minerai de fer en métal, s'est développée à partir de l’Antiquité. Cette implantation a été favorisée d’une part, par la présence de minerai de fer, et d’autre part, par la présence de forêt qui a servi de combustible.

Cette période de la protohistoire européenne débute vers -1200 dans le monde méditerranéen et vers -800 à -700 dans le nord de l'Europe. Elle se subdivise en la période de Hallstatt (ou premier Âge du fer) et la période de La Tène (ou second Âge du fer).

[modifier] Description

Sur la base d’observations recueillies sur différents sites, on a pu reconstituer le fonctionnement des ateliers sidérurgiques. Tout commence par le ramassage du minerai, soit en surface, soit dans des trous d’extraction peu profonds, jusqu’à des puits profonds avec galeries horizontales étayées. Ce minerai subissait souvent une préparation : lavage et grillage. Dans un même temps, il fallait préparer le combustible : abattage du bois, fabrication du charbon de bois. Suivait la construction du bas fourneau dont la température intérieure dépassera largement 1 000 °C. Le four, construit grossièrement en argile, possédait une cuve de 60 à 80 cm de diamètre, jusqu’à 2 m pour les plus gros. Les parois se terminaient par un gueulard ou cheminée. Un système de ventilation par tuyères était adjoint à la base. Le four était allumé avec du bois, puis entretenu avec du charbon de bois pour monter en température, avant qu’on y introduise le minerai. De la fonte du minerai, il résultait une éponge ou concentré de fer ou fonte qu’il fallait récupérer dans le fond du four. Le four était alors ouvert et les résidus de minerai liquéfiés s’écoulaient à l’extérieur avant de se solidifier à l’air. Chaque opération de réduction pouvait durer plusieurs jours. Les éponges de fer obtenues devaient être affinées dans une forge pour apurer le métal (les fameux forgerons gaulois). Le four avait une durée de vie courte, car il s’effritait et se désagrégeait vite. Il était rapidement abandonné et remplacé au profit d’un nouveau sur le même emplacement. Ses restes calcinés étaient jetés en tas, ainsi que les cendres et les scories. Les accumulations ont formé des monceaux ou des buttes qui ont pu dépasser 10 m de haut. Les scories les plus abondantes (buttes de ferrier) ont presque toujours été réutilisées, soit pour consolider les chemins ou les cours de fermes, soit exploitées intensivement au vingtième siècle pour la sidérurgie moderne, du fait de leur forte teneur en fer (de 30 à 50 %) et manganèse (5 %). Ce sont ces gros amas que nous appelons couramment les ferriers, mais il en existe beaucoup qui sont plus modestes, plus discrets et beaucoup moins visibles.

Selon les époques, les besoins, les techniques, les procédés et les dosages pouvaient varier quelque peu, il en résultait des ferriers ayant des aspects très différents, le critère primordial étant de contenir toujours des scories de fer. Selon la composition dominante des déchets, il en résultait une « terre de ferrier » avec des couleurs vives, très variées allant du noir de charbon au rouge brique voire carotte, passant par des teintes brunes ou brunâtres, jaunâtres, voire parfois très claires. Les volumes de déchets obtenus pour un atelier de réduction, peuvent varier de moins de 1 m³ à plusieurs centaines de milliers de m³ pour des grands ferriers. Le plus petit ferrier est le contenu d’une seule fournée.