Ferenc Rákóczy

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ferenc Rákóczy est un écrivain et psychiatre né à Bâle le 22 novembre 1967.

Sommaire

[modifier] Biographie

Poète suisse d'expression française, descendant d'une importante famille aristocratique hongroise, Ferenc Rákóczy a grandi dans le canton du Jura où il a gardé des liens affectifs et familiaux. Après son baccalauréat, il a entrepris une licence en lettres rapidement abandonnée pour se consacrer à l’écriture. Diplôme de médecine et doctorat à Berne (1996), puis stages dans différents hôpitaux psychiatriques de Suisse romande. Depuis 2002, il vit et travaille comme psychiatre à Lausanne, où il assume également un enseignement à la faculté de médecine et biologie. En parallèle, vagabondages divers, recherches poétiques, publications en revue, quelques compositions musicales (organistiques et chorales).

Essentiellement instable et musardeur, Ferenc Rákóczy a commencé à publier ses textes, surtout poétiques, assez tardivement. Il avait reçu en 1994 le « prix de la meilleure nouvelle » décerné par la municipalité de Porrentruy pour un texte fantastique intitulé Le Puçologue et, en 1996, le prix du Salon des régions du livre, à La Chaux-de-Fonds, pour un récit inédit : Déboires d’un agenda. À part des publications en revue, une postface à un livre de Charles-Albert Cingria (Les autobiographies de Brunon Pomposo), et quelques articles de critique littéraire, il a donné essentiellement des livres poétiques.

En 2001, il a été choisi pour représenter la Suisse dans la catégorie « poésie » aux quatrièmes jeux de la Francophonie à Ottawa. Par la suite, il a été invité à effectuer une « tournée des poètes » à travers le Québec, tournée émaillée de lectures et de mises en scènes de ses textes. En novembre 2002, hôte du Centre régional du livre de Franche-Comté au festival littéraire. Nombreuses conférences et lectures dans diverses classes, tant en Suisse qu'en France. En avril 2005, il gagne une mention spéciale au « prix Fnac de la nouvelle policière », pour Perpetuum mobile, nouvelle publiée dans un recueil collectif (Petits meurtres en Suisse), puis en décembre, le prix 2005 de la FARB (Fondation Anne et Robert Bloch) pour un récit de voyage, Jakarta Blues.

Quel que soit le genre qu'il aborde, on peut dire que, de façon générale, ses textes frappent par la singulière beauté des images et que c'est l'imagination poétique qui ressort. Déploiement, de recueil en recueil, d'une parole de plus en plus simple et donnée, et s'insérant par conséquent avec une acuité de plus en plus forte dans le monde qu'elle réflète, en s'occupant des choses de chaque jour, mais aussi des événements (petits et grands) inscrits dans le parcours de nos vies et de nos (pré)occupations d'hommes. Ainsi, chaque poème fait constamment la navette entre le plus lointain intérieur et l'évidence de la réalité qui nous environne, pour retourner dans la sécurité toute intériorisée d'une parole, d'un appel à une présence non pas mystérieuse, mais toujours à conquérir, à nommer.

Son dernier livre de poèmes, Éoliennes, apparaît comme l'autobiographie lyrique d’un voyageur qui tente de dessiner les contours d’une sorte d’écologie de l’esprit : à ce titre, l'ouvrage contient une suite sur la catastrophe de Tchernobyl, ainsi que le journal poétique d’une expédition sur les lieux de l’holocauste nucléaire. Par-delà ce souci permanent pour l’état du monde, Éoliennes s’ordonne comme le cheminement d’une réflexion sur la vie et le travail de la mémoire après la perte du sens qui agit partout, que ce soit dans la langue, sur un plan sociétal, voire ontologique. Dans ces pièces (souvent narratives) qui mélangent subtilement vers et prose, la nostalgie d’un univers préservé de l’angoisse et de la mort transperce partout, que l’amitié et le recours aux images de l’enfance semblent seules à même de restaurer. À travers la métaphore du vent, riche de multiples échos, Ferenc Rákóczy tisse un réseau d’interrogations autour de notre interdépendance à la nature et de notre responsabilité de citoyens planétaires.

L’auteur signale aussi les textes suivants (soit en cours d’achèvement, soit en préparation) : Bréviaire des eaux, un ensemble de proses autobiographiques puisant aux sources de l’enfance (dans ce livre, « on s’essaie, souvent par le biais de l’humour, à régler leur compte à quelques mythologies personnelles et familiales bien ancrées, pour se rendre à cette évidence que plus on se penche sur la figure des autres et sur les traces qu’ils ont laissées en nous, plus cette image se trouble, se perd et finit par se fondre dans le courant indécis de l’existence ») ; La maison entre les deux Danubes, un récit sur la déportation et l’exil ; et enfin une série de textes mettant en scène le personnage de Bogdan Westfal, un ancien guide de montagne reconverti dans le métier de détective privé : Éclipses mercuriennes, un roman noir, ainsi que La vérité n’est pas une monnaie de singes, un recueil de nouvelles policières.

[modifier] Oeuvres

[modifier] Poèmes

  • Randonnées sur les berges de l’Aare, chez l’auteur, Berne, 1995.
  • Kiosque à chimères, L’Âge d’Homme, Lausanne, 1996
  • Les Hospices rhénans, L’Âge d’Homme, Lausanne, 1999.
  • Éoliennes, L'Âge d'Homme, Lausanne, 2007.

[modifier] Romans, nouvelles

  • Perpetuum mobile, in Petits meurtres en Suisse, Zoé, Genève, 2005.

[modifier] Critique

  • La part des mulots, in Les Autobiographies de Brunon Pomposo, Poche Suisse 157, L’Âge d’Homme, Lausanne, 1997.
  • Du rêve de la réalité à la réalité du rêve, in Écriture n° 58 (pp.228-231), Lausanne, novembre 2001.
  • La littérature est une fête, chez l’auteur, Lausanne, 2004.

[modifier] Publications en revue

  • La cour des miracles, in Intervalles, Littérature XI, N° 48, automne 1997.
  • Petits papiers et grands formats, in Quarto, N° 11, 1999.
  • Poèmes, in Actes de la Société d’Émulation jurassienne, 1997.
  • Cantines sous la pluie, RBL 1-2, 2001.
  • Loin déjà, et autres poèmes, in Les Cahiers du Ru, N° 35, été 2000.
  • Mon frère et moi, in Verrières, N° 6, juin 2001.
  • Trouver la truite, in Art Le Sabord, N° 60, 2001.
  • La vie des carpes, in Jura pluriel, N° 44, automne-hiver 2003.

[modifier] Traductions en anglais

  • Choix de poèmes traduits par Patrick Williamson, in The Chariton Review, Truman State University, Kirksville, Missouri, Volume 25, Number 1, Spring 1999.
  • Choix de poèmes traduits par Graham Dunstan Martin, in Five Lines, N° 6, Autumn 2002.

[modifier] Citations

  • "L'homme est un poux dans la chevelure du monde."
  • "La lucidité absolue est le signe qui distingue du commun des mortels les parturientes et certains princes agonisants dont tout le monde tombe d’accord pour dire qu’ils ont été les pires despotes."
  • "Or nous avons tous besoin de nos mensonges : leur lustre rassure, relie, met une certaine continuité d’humain à humain."
  • "De rencontre en rencontre, on répète l’autre, jamais le même. Et chaque fois, l’expérience précédente s’avère l’esquisse de celle qui viendra juste après, et ainsi de suite jusqu’à ce que le tableau soit achevé..."
  • "Les banquiers sont les tortionnaires de la mondialisation."
  • "La psychothérapie est à la société contemporaine ce que le dentier est au vieillard : une prothèse du bonheur et, en même temps, un incessant objet de rumination."

[modifier] Voir aussi

[modifier] A consulter

  • Philippe Wicht: "Les Hospices rhénans", in Actes de la Société jurassienne d'Émulation (pp.203-207), 2000.
  • Réjean Jolicoeur: "Le poète jurassien Ferenc Rákóczy a représenté la Suisse aux IVes Jeux de la Francophonie à Ottawa. Entretien." Jurassica, N°15 (pp. 58-60), 2001.

[modifier] Jugements critiques

[modifier] Liens externes