Famille Lebaudy

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La Famille Lebaudy a construit, au XIXe siècle, une très grande fortune dans le raffinage du sucre.

Elle est originaire de Bernières-le-Patry (Calvados), et plus particulièrement du hameau l'Ebaudière. Le nom de cette famille a évolué au cours des siècles : Esbaudey, Esbaudy, Lesbaudy, Lebaudy notamment. Dès 1274, on trouve à Bernières-le-Patry un certain Richard Esbaudey (Ricardus Esbaudey) dans les chartes du prieuré du Plessis-Grimoult. Il était alors mentionné en compagnie de Robert Villain et Jehan de Carrecel, habitants de la même paroisse.

La famille Lebaudy a utilisé sa grande fortune pour financer de nombreuses œuvres et innovations mais elle est racheté par une autre grande famille les Sommier qui devient Lebaudy-Sommier et en prend le contrôl :

  • Gustave Lebaudy est député de Seine-et-Oise de 1876 à 1889. C'est un des piliers de l'Assemblée Nationale, il est républicain modéré.
  • La femme de Jules Lebaudy, Amicie Lebaudy (fille de Constance Piou et de Palmyre Le Dall de Kereon, soeur de Jacques Piou, l'un des leaders politiques de la droite), écrit des ouvrages sur le jansénisme, sous le pseudonyme de Guillaume Dall, et donne beaucoup d'argent pour la restauration de l'abbaye de Port-Royal-des-Champs.
Elle tient un salon à Paris, fréquenté par les grandes familles catholiques. Suite au krach de l'Union Générale en 1882, causé en partie par les manipulations boursières de son mari, elle décide de s'investir dans les œuvres sociales. À la mort de son mari, elle vend son logement et s'installe dans un petit deux-pièces à Saint-Lazare. Dans la plus grande discrétion, elle crée et finance le Groupe des Maisons Ouvrières, une branche de l'Armée du Salut qui s'occupe de construire des immeubles salubres pour les ouvriers nécessiteux. Un square du 20e arrondissement de Paris porte son nom (Amicie Lebaudy). Les immeubles de la rue de la Saïda et une partie du proche Hôpital Saint-Michel dans le 15e arrondissement de Paris lui sont dus.
On lui doit également en partie, parmi de nombreuses autres réalisations, la construction du phare de Kéréon, dans le Nord Finistère, le plus beau de Bretagne, qu'elle proposa de financer à hauteur de 585 000 francs, à condition qu'il porte le nom de son grand-oncle Charles-Marie Le Dall de Kéréon, enseigne de vaisseau, guillotiné sous la Terreur à l'âge de 19 ans.
  • Un fils de Madame Lebaudy, Max, s'est trouvé au centre d'un scandale militaire important dans les années 1890. Appelé sous les drapeaux malgré une grave maladie, il est au centre d'une campagne de presse où s'affrontent les grands journalistes de l'époque, comme Octave Mirbeau. Il meurt dans un sanatorium militaire et donne aux antimilitaristes des arguments contre l'armée et ceux qu'Alfred Jarry nomme alors les "merdecins militaires"
  • Son autre fils, Jacques Lebaudy, est un aventurier passablement fou, qui fonde l'empire fictif du Sahara au début du XXe siècle.
  • Les frères Paul et Pierre Lebaudy aidés de l’ingénieur Henri Julliot réalisent en 1902 le dirigeable “ le LEBAUDY “. Ce dirigeable semi-rigide est le premier dirigeable donné à l'armée en 1906
  • Jean et Henriette Lebaudy ont légué en 1962 à la Bibliothèque de Versailles une collection prestigieuse d'ouvrages rares des XVIIe et XVIIIe siècles.
  • Edmée de La Rochefoucauld (1895-1991), femme de Lettres, mathématicienne et féministe française, est également une petite-fille de Jules Lebaudy.

Ce sont les seuls intérêts des capitaux constituant la dot de Jeanne Lebaudy, comtesse Edmond de Fels (+ 1943) qui auraient financé de 1903 à 1906 la construction par l'architecte René Sergent du château de Voisins à Saint-Hilarion (Yvelines); un salon abrite le buste en marbre de cette dame. (source : article dans la revue "Monuments Historiques" - C.N.M.H.S.).

En 1947 (?) la mort d'un garde-chasse de l'industriel Lebaudy à Mézières-en-Brenne fut la source de "l'affaire Mis et Thiennot", les deux jeunes solognots condammnés pour ce meurtre dont ils se sont toujours déclarés innocents.

La généalogie de la famille Lebaudy a été étudiée notamment par MM. Villeroy et Demolins, ainsi que par Emmanuel Hamel.[1]

Au moins trois livres ont été consacrés à cette famille :

  • La vie secrète de Madame Jules Baudley, de Marcel Barrière, 1948, Éditions Emile-Paul, 357 pages.
  • Les "Affaires" au XIXe siècle, Max, le "petit Sucrier", de Gérard Delaisement, 1995, Éditions Rive Droite, 315 pages.
  • L'histoire de cette famille forme la trame d'un roman plus récent de Henri Troyat : Les turbulences d’une grande famille (1998).

Sommaire

[modifier] Généalogie

François Lebaudy
│
├──> Gustave ( 1827-1889)
│    x 
│    │
│    ├──> Paul (1858-1937)
│    │    x (1) Marie Hersant
│    │    │
│    │    x (2) Clotilde Murat
│    │    │
│    │    │
│    │    └──> Jean Lebaudy (1894-1969)
│    │         x Henriette de Ganay (1898-1983)
│    │
│    │
│    │
│    └──> Joseph Marie Pierre (1865-1929)
│         x Marie-Marguerite Luzarche d’Azay (1871-1962)
│
│
│
└──> Jules
     x (1863) Amicie Piou (1847-1917)
     │
     │
     ├──> Jacques (1868-1919)
     │
     ├──> Robert
     │
     ├──> Max (1873-1895)
     │
     └──> Jeanne ( -1943)
          x Edmond de Fels (1858-1951)
          │
          ├──> Hubert (1891-1916)
          │
          ├──> André (1890-1980)
          │
          ├──> Anne-Marie
          │    x Geoffroy de Boisgelin
          │
          └──> Edmée (1895-1991)
               x Jean de La Rochefoucauld (1887-1970), 13e duc de La Rochefoucauld (1926)

[modifier] Notes et références

  1. Voir son site de généalogie

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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