Eunuques dans l'empire byzantin

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Les eunuques sont attestés à l'époque proto-byzantine, mais jouent un rôle politique majeur à partir du développement du cubiculum impérial. On les retrouve essentiellement à Constantinople, notamment au palais impérial mais on en retrouve en province dans des cubiculi de hauts personnages imitant l'empereur.

[modifier] Recrutement

Le recrutement est longtemps venu des pays étrangers puis s'est modifié à partir du VIIe siècle avec un recrutement axé en Asie Mineure et en Paphlagonie.

La castration étant prohibée dans l'Empire, le recrutement venait plus facilement des pays étrangers et des provinces éloignées de Constantinople. La loi chrétienne, tout d'abord, interdisait la castration volontaire. L'empereur Léon VI avait de plus renouvelé l'interdiction avec la rédaction de la novelle LX, néanmoins il autorisa la castration pour raison médicale, ouvrant la voie aux abus. Après la séparation des pays du Caucase de l'Empire de par les invasions arabes, le recrutement provient alors pour l'essentiel du territoire impérial.

L'enjeu de la castration en valait la chandelle car permettait d'entretenir l'espoir de s'introduire dans les hautes places de la cour et également de bénéficier des largesses impériales.

[modifier] La reconnaissance des eunuques

Les parents, notamment issus des basses couches sociales, n'hésitaient pas à faire castrer illégalement leurs propres enfants, ou du moins au moins un, espérant pour eux une brillante réussite rejaillissant sur le reste de la famille.

Ils étaient considérés différemment selon le caractère de l'empereur qu'ils servaient. Ainsi, lors des règnes d'empereurs casaniers ils étaient vus comme des hommes de confiance pouvant aider au gouvernement de l'Empire sans pouvoir prétendre régner. À l'inverse, lorsque les empereurs étaient d'humeur guerrière, leur crédit diminuait notamment par le certain mépris des officiers envers eux. Sous la dynastie des Comnènes, imprégnés des traditions militaires et très sûrement hostile à la castration, les eunuques passent à l'arrière-plan politique même s'ils continuent les missions diplomatiques.

[modifier] La hiérarchie des eunuques

Les eunuques étaient issus de toutes les couches sociales, sans distinction. Aucune charge n'était fermée aux eunuques mise à part celle d'empereur, ce qui en faisait des proches très appréciés par ceux-ci. Certains devinrent patriarches, commandant d'armées, directeur des services fiscaux.

La hiérarchie, taxis, des eunuques leur était propre et, aux IXe et Xe siècle, certaines fonctions et dignités leur étaient réservées.

Ils servaient principalement dans les appartements privés de l'empereur et de son épouse. On trouve tout d'abord le parakoimomène qui veillait personnellement sur la chambre impériale, en assurant la sécurité et donc par ses activités approchaient constamment le souverain. Pour le seconder, les préposites et les cubiculaires étaient présents. On trouvait ensuite de nombreuses fonctions en place pour servir le couple impérial comme le préposé à la table, le concierge, l'échanson, le nipsistarios présentant le bassin d'eau à l'empereur pour se laver les mains.

Même si les eunuques ne fûrent pas tournés vers les armes, bien des eunuques conduisirent des troupes à la victoire et certains occupèrent la position illustre de domestique des scholes.

Les eunuques, s'ils ne pouvaient prétendre au titre d'empereur, pouvaient très bien participer aux intrigues de cour et même aux révoltes et ceux grâce à leur situation de proche de l'empereur. Ainsi certains réussirent à placer leur frère ou un proche sur le trône.