Envoi

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Un envoi est un petit couplet final, destiné à faire hommage d’une pièce de vers, particulièrement de la ballade et du chant royal.

Au XIVe siècle, la poésie française est passée de la chanson au texte écrit. Utilisant, à l’origine, un refrain, la ballade qui a évolué pour inclure un envoi tandis que le chant royal a utilisé celui-ci dès ses débuts.

Les principaux représentants de ces formes étaient Christine de Pisan et Charles d'Orléans, dans l’œuvre desquels l’envoi a sensiblement changé de nature. Ils ont de temps en temps maintenu l’invocation au prince ou aux entités abstraites telles que l’espoir ou l’amour comme code désignant une figure d’autorité à qui le protagoniste du poème pourrait en appeler ou, dans les quelques poésies de Charles d’Orléans, s’adresser à la royauté. L’envoi a néanmoins, plus fréquemment servi, dans leur œuvre, de commentaire sur les strophes précédentes, qui renforce ou sape avec ironie le message du poème.

Dans la ballade, l’envoi était égal à la moitié des autres couplets, et répétait, en général, les rimes de leur seconde partie, y compris leur commun refrain. Voici, par exemple, l’envoi de la Ballade de l’appel de Villon :

Prince, si j’eusse eu la pépie,
Pieça je fusse où est Clotaire,
Aux champs debout, comme ung espie :
Étoit-il lors temps de me taire ?

Dans le chant royal, où chaque couplet comprenait onze vers, l’envoi était de cinq ou de sept. On a placé aussi des envois à la suite des rondeaux, et quelquefois à la suite du conte en vers et de la chanson. Il ramène le refrain de la pièce, toutes les fois qu’elle en a un, et c’est pour marquer ce retour de la rime et de l’idée dominante que les troubadours appelaient leurs envois tornadas.

[modifier] Source

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 709
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