Emmanuel Berl

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Tombe d'Emmanuel Berl au Cimetière du Montparnasse
Tombe d'Emmanuel Berl au Cimetière du Montparnasse

Emmanuel Berl, né le 2 août 1892 au Vésinet dans les Yvelines et décédé le 21 septembre 1976 à Paris et inhumé au cimetière du Montparnasse, est un journaliste, historien et essayiste français. Il était marié à la chanteuse et compositrice Mireille (elle l'avait surnommé « Théodore »). Il était aussi le cousin de Lisette de Brinon.

[modifier] Biographie

Issu d'une famille de la haute bourgeoisie juive apparentée aux Bergson et aux Proust ainsi qu'à l'écrivain Monique Lange, il suit des études de philosophie avant de s'engager comme volontaire en 1914. Réformé en 1917 pour maladie respiratoire après avoir reçu la Croix de guerre, il fréquente les surréalistes, se lie avec Louis Aragon, Gaston Bergery et son ancien condisciple du lycée Carnot (Paris), Pierre Drieu La Rochelle, avec lequel, en 1927, il publie un périodique éphémère : Les Derniers Jours. En 1928, il participe, avec Édouard Berth, Marcel Déat, Bertrand de Jouvenel et Pierre Mendès France, à la rédaction des Cahiers bleus que vient de lancer Georges Valois. La même année, il rencontre André Malraux et lui dédie son ouvrage Mort de la pensée bourgeoise, pamphlet dans lequel Emmanuel Berl appelle à une culture et à une littérature plus engagées.

Durant les années 1930, il entre en politique, aux côtés des radicaux. Après avoir travaillé à l'hebdomadaire Monde, il lance, en 1932, l'hebdomadaire Marianne, qui est, jusqu'à l'apparition de Vendredi en 1935, le principal hebdomadaire de gauche. Il y défend une ligne favorable au Front populaire mais son pacifisme intransigeant et son égal refus des totalitarismes fasciste et communiste l'incitent à adopter des positions hétérodoxes et à marquer sa curiosité, sinon toujours sa sympathie, pour le néo-socialisme. Il heurte la gauche car il est pour doter la France d'une grande et forte armée. « Je suis pour la force et contre la violence » disait-il.

En 1937, les Éditions Gallimard vendent Marianne. Emmanuel Berl quitte le journal et fonde un nouvel hebdomadaire : Le Pavé de Paris, qu'il dirige jusqu'à l'exode de 1940. Quand arrive celui-ci, il part dans le Sud-Ouest avant d'être appelé, le 17 juin, à Bordeaux, où Yves Bouthillier lui demande de travailler aux discours de Philippe Pétain, alors président du Conseil. Il rédige ainsi les deux discours des 23 et 25 juin où figurent, entre autres formules : « Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal » et « La terre, elle, ne ment pas ». Après ce bref passage à Vichy, il se détourne du nouveau régime, rejoint à Cannes son épouse Mireille, puis s'installe, en juillet 1941, à Argentat, où il rédige une Histoire de l'Europe et où le rejoignent Bertrand de Jouvenel, Jean Effel et André Malraux.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il quitte la politique pour se consacrer à la littérature et à la rédaction d'ouvrages autobiographiques, parmi lesquels, notamment, Sylvia. En 1967, l'Académie française lui décerne le Grand Prix de littérature.

Il est enterré au cimetière du Montparnasse, au côté de son épouse Mireille (25e division). Après sa mort, Patrick Modiano et Bernard Morlino ont beaucoup fait pour qu'on n'oublie pas Berl. Le premier a publié Interrogatoire, et le second deux livres posthumes de leur ami : Essais et Un spectateur engagé. Et il a aussi publié de son côté : Les tribulations d'un pacifiste et Berl, Morand et moi.

[modifier] Œuvres

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Emmanuel Berl.

  • Méditation sur un amour défunt (1925),
  • Mort de la pensée bourgeoise (1929)
  • Le Bourgeois et l'Amour (1931)
  • Sylvia (1952)
  • Présence des morts (Gallimard, 1956)
  • Rachel et autres grâces (1965)
  • Trois Faces du sacré (1971)
  • Le Virage (1972)
  • Essais]], textes recueillis, choisis et présentés par Bernard Morlino ; préface de Bernard de Fallois (1985), réédition en 2007, chez Ed. Bernard de Fallois.
  • Interrogatoire par Patrick Modiano suivi de Il fait beau, allons au cimetière (1976)
  • Tant que vous penserez à moi (en collaboration avec Jean d'Ormesson), (1992)
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