Elle court, elle court la banlieue

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Elle court, elle court la banlieue est un film franco-italien réalisé par Gérard Pirès sur un scénario de Nicole de Buron, sorti le 22 février 1973.

Sommaire

[modifier] Synopsis

La vie infernale des pendulaires / navetteurs de la région parisienne autant pour ceux qui utilisent les transports en commun que l'automobiliste pris dans la jungle des embouteillages. Pendant les fins de semaine les bruits du voisinage sont un stress supplémentaire. Les occasions de rencontrer d'autres personnes donc des partenaires sexuels potentiels sont minés par la jalousie dans le couple.

[modifier] Commentaires

Marlène et Bernard sont représentatifs d'une génération expulsée par manque de moyens d'un centre névralgique. Cette spirale s'étend irrémédiablement vers l'extérieur de la capitale depuis 40 ans. À l'instant où ils peuvent enfin se poser après d'innombrables recherches, ils constatent avec plus ou moins d'amertume que leur petit nid d'amour se situe à 50 Km de Paris.

Qu'importe, leur amour est au dessus de ces désagréments. Après l'euphorie de l'emménagement, les galères commencent. Réveil à cinq heures du matin, hiver comme été ; transport par car et train pour Marlène, voiture pour Bernard qui est représentant en produits dentaires.

Tous les jours la même galère sans espoir d'amélioration. Des heures de transports, de la sueur accumulée sans espoir de contrepartie.

Épuisés par ces déplacements quotidiens que les ambiances de bureau de Marlène sont loin d'atténuer, le couple se liquéfie lentement.

En cette année 1973, la construction immobilière est encore prospère, Mai 68 n'est antérieur que de quelques années. La société de consommation dévoile ses premiers charmes, l'accession à la propriété est tentante pour de jeunes couples qui n'hésitent pas à acquérir des appartements loin de la capitale.

Les débats entre sociologues commencent à s'amorcer sur la positivité de positionner la classe moyenne loin des villes en leur inculquant un seul challenge alimentaire de corps et d'esprit avec les courses à l'hyper-marché le samedi, accompagné de l'achat du programme télé. Leurs seuls plaisirs étant afin de décompresser de laver leurs voitures le dimanche.

Le cinéma développe souvent un parallèle entre une actualité et une fiction : tous les locataires de ces logements, certes confortables (c'était l'argument de base pour séduire une population à l'origine mal logée ou ciblée pour l'achat d'un appartement), mais situés loin de leurs lieux de travail, sont à peine caricaturés.

Le CRS raciste et anti-jeunes dont la femme chipe sans complexes la viande de ses voisins, le cariste beauf, Marie sa femme légère et disponible à souhaits, le patron de l'usine de Marlène à deux pas de la dépression.

Tout ces gens stressés et déculturés par nature ou obligation sont l'image révolue de l'ancien Paris ouvrier, ils ne répondent plus aux critères « friqués » et intellos » de la capitale, chassés sans égards leurs simplicités populaires n'a plus la cote.

Le film offre des situations cocasses, certaines contraintes de banlieusards sont hilarantes (le couple aux horaires décalés ne se voyant que le week-end).

L'absurdité d'ingurgiter quotidiennement et inutilement une rafale de kilomètres qui usent à court terme l'énergie physique et intellectuelle d'une catégorie de citoyens amorphes qui s'éloignent de plus en plus de la sphère de décision est efficacement démontrée.

[modifier] Fiche technique

[modifier] Distribution

[modifier] Autour du film

  • À noter, une petite apparition de la réalisatrice Diane Kurys.

[modifier] Lien externe