Elisabeth Förster-Nietzsche

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Elisabeth Förster-Nietzsche vers 1894
Elisabeth Förster-Nietzsche vers 1894

Therese Elisabeth Alexandra Nietzsche (Röcken, 10 juillet 1846 - Weimar, 8 novembre 1935) est la sœur du philosophe Friedrich Nietzsche. Sœur aimante et soucieuse de préserver la mémoire de son frère, elle fut néanmoins à l'origine de la falsification de l'œuvre du philosophe à partir de sa mort intellectuelle. Elle est connue aussi sous son nom de femme mariée : Elisabeth Förster-Nietzsche

[modifier] Biographie

Sœur cadette de deux ans de Friedrich Nietzsche, elle reçoit la même éducation luthérienne que son frère. Elle perd son père (pasteur) à l’âge de trois ans.

Elisabeth vénéra son frère dès le plus jeune âge, au point de lui reprocher ses premières amours. Elle s'occupa de son ménage à Bâle, et fut près de lui quand il tomba malade. Il y avait entre eux une complicité parfois faite de secrets qui échappaient à leur mère. Elle fut ainsi sa première confidente. Cet amour fraternel était si fort que vers l'âge de 8 ans, Elisabeth et Friedrich déclarèrent qu'ils se marieraient ensemble quand ils seraient grands.[1]

Les biographes estiment que le frère et la sœur commencèrent à s'éloigner l'un de l'autre vers 1878, quand Nietzsche, alors que la maladie l'avait plongé dans de violentes souffrances physiques et morales, publie Humain, trop humain. Le livre, conçu au contact et avec l'aide de Paul Rée, est désapprouvé par tous les proches de Nietzsche, et sa sœur est choquée des propos anti-chrétiens de son frère, propos qu'elle juge vulgaires et inhumains.

En 1882, Elisabeth écarte Lou Andreas-Salomé de son frère qui en est éperdument amoureux. Puis, en 1885, au grand désespoir de son frère, elle épouse un agitateur d'extrême droite, antisémite et ancien professeur, Bernhard Förster. Le couple souhaite fonder une colonie de pure race aryenne au Paraguay du nom de Nueva Germania qui verra le jour grâce à l’immigration d’une dizaine de familles allemandes. Mais l’échec de l’implantation de la colonie mènera son mari au suicide en 1889. Elisabeth décide donc de rentrer définitivement en Allemagne pour s’occuper de son frère qui tombe malade la même année. Avec la mère du philosophe, elle prend la tutelle d’un Nietzsche qui n’est plus que l’ombre de lui-même. Il faut rappeler que la mère de Nietzsche reprochait à son fils « d’avoir tué le Christ ».

En 1894, alors que son frère vit à l’état végétatif, elle créé les archives Nietzsche qui seront à l’origine de la falsification de l’œuvre de son frère. Elle sera à l’origine d’une grande campagne de promotion de l’œuvre de son frère et elle organisera les pèlerinages venus de toute l'Europe à Sils-Maria pour venir voir son frère, qui devient ainsi une attraction touristique que l'on visite pour se faire prendre en photo.

Mais elle restera surtout dans l’histoire pour avoir manipulé jusque dans les années 30 les écrits de son frère afin de soutenir les idéologues néo-conservateurs puis nazis. En 1930, elle adhère au NSDAP. Elle servira si bien le régime qu’en 1935, Hitler fera le déplacement pour ses funérailles.

[modifier] Notes et références

  1. Sur les relations très fortes entre Nietzsche et sa sœur, voir Nietzsche et sa sœur Elisabeth, H.F. Peters.

[modifier] Voir aussi